Tiouta Traore, arbitre international de boxe professionnelle : “Un arbitre de la boxe professionnelle peut bien arbitrer les combats de boxe amateur”

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Dans une interview, qu’elle a bien voulu nous accorder, Mme Tiouta Traoré, arbitre international de boxe professionnelle, nous parle de sa récente participation aux Championnats d’Afrique de boxe Zone II qui se sont déroulés du 8 au 12 mars dernier, à Dakar, donne des explications sur son retour pour arbitrer les combats de la boxe amateur et parle des différences qui existent entre la boxe professionnelle et amateur.

Aujourd’hui-Mali : Pouvez-vous nous parler de votre participation aux derniers Championnats d’Afrique de Boxe : Zone II ?

Tiouta Traoré : Effectivement, je viens de participer aux Championnats d’Afrique de Boxe Zone II qui se sont déroulés du 8 au 12 mars 2023 à Dakar au Sénégal. C’est sur invitation de Mme Anta Gueye, secrétaire générale de la Fédération sénégalaise de boxe, secrétaire générale de la Zone II et en ma qualité de membre du conseil d’administration de la Confédération africaine de boxe que j’ai participé à ce tournoi. Quelques semaines avant, j’avais envoyé mon dossier à Mme Anta Gueye, la secrétaire générale de la Zone II, secrétaire générale de la Fédération sénégalaise de boxe et première femme arbitre en taekwondo avec la première ceinture noire 4e dan au Sénégal. Après avoir étudié mon dossier, ils ont accepté ma participation à ce tournoi comme arbitre neutre pour juger et arbitrer les combats.

Il est important de préciser que dans la boxe amateur, les gens ne parlent plus du mot amateur, mais c’est la boxe amateur parce que l’instance suprême en charge de gérer la boxe amateur s’appelle l’IBA (International Boxing Association). C’est le lieu pour moi de remercier Mme Anta Gueye et les membres de la Zone II pour m’avoir fait confiance afin de participer à ce grand tournoi de la boxe.

Votre participation à ce tournoi de boxe amateur a-t-elle été bénéfique pour vous ?

Oui, la participation à ce tournoi de boxe a été très bénéfique pour moi parce que, à travers ce tournoi, j’ai pu renouveler la confiance auprès des responsables de la boxe ouest-africaine. Je faisais partie des arbitres neutres de ce tournoi. Nous étions au nombre de huit (8) arbitres, dont une Algérienne, un Marocain, un Nigérian, un Camerounais, un Nigérien, deux Sénégalais et moi-même. Nous étions cinq arbitres neutres parmi les arbitres de la Zone II. L’arbitrage s’est bien déroulé. Honnêtement, le premier jour a été un peu difficile pour moi avec l’utilisation de la machine de pointage parce que depuis 2019, je n’avais pas jugé de combats de boxe amateur.

Avant la fin de la première journée, je me suis familiarisée au système de pointage. Neuf pays ont pris part à ce tournoi notamment le Burkina Faso, le Cap-Vert, la Guinée-Conakry, la Guinée-Bissau, le Niger, la Sierra Leone, le Mali, le Togo et le Sénégal. Le tournoi s’est bien déroulé sans incident et sans accident grave. Avant le début des rencontres dames et hommes, tous les arbitres ont signé un code de conduite à tenir en respectant les règles de l’IBA. Il y avait des délégués techniques avec des connaissances avérées en boxe amateur comme Riadh Badji du Maroc, Pr. Lamine Ndiaye du Sénégal, Olivier Antoine Messina Fouda du Cameroun et d’autres personnalités comme M. Sène, président de la Fédération sénégalaise de boxe, Josef Diouf, Alexis Tavarez, le médecin togolais du tournoi et toute son équipe. A noter que le président de la Zone II est un Nigérien du nom d’Abdou Malam Issoufou. Dans l’ensemble, j’ai été satisfait de cette participation parce que j’ai arbitré trois combats dont une finale de combat de filles entre Sénégal et Togo et jugé 16 combats sans difficulté.

En tant qu’arbitre international de boxe professionnelle est-ce que vous êtes autorisée à arbitrer les compétitions de boxe amateur ?

Dans le règlement 2023 au niveau de la boxe amateur, il est dit qu’un arbitre international de boxe professionnelle peut bien arbitrer les combats de boxe amateur. Cependant, il est interdit aux membres d’une fédération nationale de boxe ou d’une organisation internationale de boxe d’arbitrer des combats. Alors, étant arbitre international de boxe professionnelle, le règlement 2023 de la boxe amateur m’autorise à arbitrer les combats de boxe amateur. Il est important de rappeler que je suis dans le milieu de boxe depuis 1998 et j’ai suivi des formations organisées par l’AIBA en son temps au Centre international de Tunis en arbitrages de boxe amateur sanctionnées de diplômes en 2001 avec le diplôme de juge continental, en 2003 avec le diplôme de Referee continental et en 2015 un stage de recyclage des arbitres à étoile au Togo. Avant ce changement vers les arbitres à étoiles, j’ai participé à plusieurs Zone II de boxe en Sierra Leone, en Gambie, en Guinée au Sénégal et à Bamako. Mes diplômes d’arbitre et juge de boxe professionnelle ABU-WBC date de 2018 au Kenya, 2019 à Kampala en Ouganda et le diplôme d’arbitre WBC successivement à Cancun au Mexique en 2020, 2021 à Mexico au Mexique et 2022 à Victoria Falls au Zimbabwe.

Etes-vous désormais disposée à arbitrer les combats amateurs au Mali ?

Bien sûr ! C’est un grand retour après plusieurs années d’absence sur le plan national. Déjà, j’ai informé les responsables de la Fédération malienne de boxe de mon retour pour arbitrer les combats amateurs. Ainsi, je suis de retour, c’est-à-dire les amoureux de la boxe peuvent me voir désormais sur le ring. Je resterai toujours disposée à servir la boxe malienne et faire honneur au Mali à l’extérieur. En plus de cela, au niveau de l’IBA, il y a une structure qui s’occupe de la boxe professionnelle. Je pense que cela peut être une ouverture pour moi d’aller plus loin encore.

Quelle différence entre les boxes professionnelle et amateur ? 

La différence se situe au niveau des rounds dont douze (12) rounds pour la boxe professionnelle et trois (3) rounds au niveau de la boxe amateur. Ensuite le jugement chez le professionnel est encore plus pointu. Dans les deux cas, chaque round est un combat. Chez les amateurs la barbe est autorisée chez les boxeurs et la jupe est autorisée chez les boxeuses. Les femmes sont également autorisées à porter le “hidjab”. Les femmes, les cadets et juniors portent des casques chez les amateurs. L’appréciation par rapport aux points et les sanctions n’ont pas changé.

Je reviens de Dakar très satisfaite et j’ai beaucoup apprécié la bonne collaboration entre les arbitres internationaux qui sont tous d’ailleurs des referees avec étoiles. Il s’agit du grand Referee de boxe amateur du Sénégal El hadj Malik N’Dour, de l’Algérienne Faiza Naiji, Mohamed Mounir du Maroc, Laguda du Nigeria, Jean Bernard Onambélé du Cameroun, Yahaya du Niger. Nous avons créé une plateforme avec nos dirigeants en vue d’échanger sur les lois et règlements avec la prise en compte des nouvelles modifications et sur nos expériences et d’avoir des informations fiables dans le domaine de la boxe. Nous pouvons dire que les arbitres du tournoi ont aussi joué leur partition. Mes remerciements vont aux autorités du Mali et aux responsables de la boxe du Sénégal.

 Propos recueillis par Mahamadou Traoré

 

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