Vainqueur de Jo-Wilfried Tsonga en trois sets (6-3, 6-7, 6-3), le Suisse est devenu le premier joueur à remporter le prestigieux trophée plus de cinq fois.
Roger Federer est un grand chef parmi les chefs. Si ce n’est le plus grand. Au terme d’une finale magnifique, le Suisse s’est adjugé son sixième titre en Masters dimanche à Londres en battant Jo-Wilfried Tsonga qui n’aura pourtant pas démérité (6-3, 6-7, 6-3). Non content d’avoir le record de titres en Grand Chelem (16), l’Helvète devient également la crème de la crème de cette compétition que personne avant lui n’avait remportée plus de cinq fois, pas même Pete Sampras et Ivan Lendl. Déjà tenant du titre, Federer savoure le doublé en Masters pour la troisième fois de sa carrière, après 2003-2004, 2006-2007 et 2010-2011. La tâche de Tsonga, 2è Français à disputer cette finale dix ans après Sébastien Grosjean, était trop grande pour déboulonner ce joueur-là qui soulève le 70e trophée de sa carrière. Quoi de mieux pour fêter sa 100e finale sur le circuit ? Pourtant Tsonga ne s’est pas laissé manger sans rien faire. Il a bien pris un coup de rouleau sur la tête en fin de premier set alors que son entrée en lice pouvait lui laisser meilleur espoir pour la suite, avant de reprendre ses esprits. A 6-3, 5-4, le Tricolore a été dos au mur en voyant le Suisse servir pour le gain du match… Moment de la partie où le Manceau a sonné la révolte.
Faisant son break de retard, il a ensuite poussé le Suisse jusqu’au jeu décisif, sauvé une balle de match et a regalé la galerie londonienne en empochant la deuxième manche d’une merveille de retour en coup droit. Après plus d’une heure et demie de jeu, tout était à refaire pour Federer. Le suspense devenait intense lors de la troisième manche entre le Suisse qui cherchait le coup de grâce et le Français qui résistait tant bien que mal. “J’étais moins fort que lui ces trois derniers dimanches, a reconnu le Français qui conservera sa sixième place mondiale en fin de saison. J’ai l’impression de m’être plus battu que dimanche dernier, je suis revenu d’une situation difficile. J’ai essayé de brouiller les cartes, j’ai été opportuniste sur ma balle de match, ça m’encourage à continuer de travailler pour remporter des tournois comme ceux-là. Je suis un peu fatigué. Federer a su me mettre de la pression sur mes jeux de service moi j’ai pas bien retourné quand j’étais à 15-30. Je me dis que c’est faisable à un set partout, que c’est possible. C’est dommage de perdre ce troisième set mais c’est comme ça.”
Le combat a été acharné dans la dernière manche, les deux hommes se rendant coup pour coup, mais le Suisse a fini par faire le break au huitième jeu, scellant une fin de partie tombant inéluctablement dans sa besace. C’est d’ailleurs sur son service que l’ex-N.1 finissait le travail là où il l’avait laissé en fin de deuxième manche. S’il était en retrait par rapport aux autres joueurs du Top 3 jusqu’au mois d’octobre, l’ogre suisse s’est repris de la meilleure des façons en engloutissant trois titres d’affilée, de Bâle à Londres en passant par Bercy, enchaînant 17 victoires de rang et finissant l’année avec quatre nouveaux trophées et 22 succès sur ses 23 derniers matches. Celui qui vient de donner une raison de plus d’être considéré comme le plus grand joueur de l’histoire va reprendre sa place sur le podium au classement ATP à la troisième place mondiale en doublant le Britannique Andy Murray, grâce à une fin de saison parfaite. Avant de s’attaquer à 2012 avec encore plus d’appétit.