Le Ministre de la Jeunesse et des Sports du Mali, Djiguiba Kéïta alias «PPR» vient de prendre une décision qui paraît surprenante pour le citoyen lambda. Il s’agit de la suspension sur toute l’étendue du territoire national de toute activité ayant trait au hippisme. Et cela, au motif qu’il y a une mésentente entre la Fédération malienne de hippisme et une organisation dénommée «Association malienne des propriétaires de chevaux». De quoi s’agit-il en fait ? Notre dossier.
Selon des sources concordantes, pour la Fédération malienne de hippisme, ceux qui ont formé cette Association ont été remerciés de l’instance dirigeante suite à des actes en porte-à-faux avec le bon fonctionnement de la Fédération et suite à des actes visant à la détruire. Et cela, en empêchant la tenue de l’Assemblée de la Fédération et le déroulement des différentes courses. En effet, depuis plusieurs mois déjà, le Ministère de la Jeunesse et des Sports s’évertue à demander la réintroduction de ces «éléments égarés» au sein de la Fédération dont un aurait détourné 4 millions de nos francs ; un autre étant un repris de justice récidiviste emprisonné plusieurs fois en Belgique et au Mali ; et enfin, un autre qui est commerçant dont on dit qu’il n’exécute presque jamais ses marchés bien que se faisant payer au Trésor public.
En prenant donc cette décision lourde de conséquences, le Ministre PPR a été, nous semble-t-il, induit en erreur, parce qu’à ce stade, personne ne doit douter de sa bonne foi. Nos sources nous révèlent en effet qu’un cadre du Ministère de la Jeunesse et des Sports qui a pris fait et cause pour l’Association malienne des propriétaires de chevaux, s’acharne depuis plusieurs années contre la Fédération. Il en est de même pour certains journalistes qui sont à la solde de cette Association.
Est-il besoin de rappeler que récemment, cette Association qui n’est ni reconnue par la Fédération malienne de hippisme, ni par le Comité National Olympique et Sportif du Mali (CNOSM), a cherché à destabiliser la Fédération en organisant des courses parallèles. Selon nos informations, elle a certes ce droit mais en dehors des champs hippiques dévolus à la Fédération qui dépense énormément pour ses champs à travers ses différentes Ligues. En témoigne la course que cette Association a organisée à Kiban (localité située à 9 Km de Nara), sans intervention de la Ligue de Nara en termes d’empêchement, quoique cette localité et Nara soient encore en train de soigner une vieille querelle de plus de 10 ans. C’est donc dire qu’il ne servait à rien de réveiller de vieilles rancunes et rancœurs en organisant une course de provocation pour satisfaire l’égo démesuré et la soif de vengeance d’un homme (Mamadou N’Diaye) qui a pourtant, au mois d’août 2009, tambours battants, annoncé publiquement à travers les médias, son départ définitif du hippisme malien.
Aujourd’hui à Kiban, les gens sont très amers et très remontés, car au lieu de 4 millions promis pour l’organisation de cette course, il semble que ce Monsieur nommé Mamadou N’Diaye n’a donné que 200.000 F.Cfa plus une moto à un acolyte.
Toujours selon nos sources, la situation s’est détériorée quand l’Association malienne des propriétaires de chevaux a voulu organiser à Ségou le même scénario que celui de Kiban, mais cette fois-ci sur un champ hippique de la Ligue de Ségou qui est financé par la Fédération. Saisie, la Fédération a demandé au président de la Ligue de Ségou l’instigateur de cet imbroglio qui, semble-t-il, a reçu beaucoup d’argent de la part de Mamadou N’Diaye. La Fédération a alors demandé à l’Association de suspendre cette course, ce qu’elle a refusé ; lequel refus lui a valu une suspension par l’ensemble des membres de la Fédération qui se sont désolidarisés de cette décision scandaleuse, dans la mesure où l’Association n’est pas passée par la Fédération pour organiser cette course.
Devant ce refus, la Fédération a saisi le Ministère de la Jeunesse et des sports qui, dans un premier temps, a adressé une lettre à son représentant régional pour interdire la course. Mais, les policiers qui devaient protéger le champ hippique et les membres de la Ligue de Ségou ont refusé d’obtempérer au motif, semble-t-il, qu’ils ont fait des promesses à Mamadou N’Diaye.
Le sieur Mamadou N’Diaye qui a juré la «mort» de la Fédération parce qu’il en a été chassé, a passé de longues journées à Ségou à la tête de beaucoup de cavaliers à travers les rues de Ségou, en faisant beaucoup de tapages et en mettant en danger l’ordre public, sans qu’apparemment personne ne s’en émeuve.
Dans l’impossibilité de ramener cet homme à l’égo démesuré à la raison, on comprend alors pourquoi PPR a dû arrêter sa folie en prenant une mesure qui, malheureusement, est assez draconienne, car elle met en danger la continuité du hippisme au Mali. En outre, cette décision qui fait complètement fi de la nécessité des courses dans les manifestations culturelles dans le Sahel, au pays Soninké et dans le Senon, est en train de créer beaucoup de malaises sociales dans ces contrées que la Fédération malienne de hippisme s’évertue à contenir. Mais, pour combien de temps ? En tout cas, cette décision du Ministre ne tient pas compte de l’organisation du Grand Prix de la Nation, des engagements vis-à-vis du PMU-Mali et des autres bailleurs. Elle ne tient pas enfin compte de la jeunesse qui est profondément attachée aux courses de dimanche qui constituent un moment capital pour renouveler hebdomadairement son énergie positive.
Par ailleurs, à analyser de près, cette décision de suspension des activités de hippisme sur toute l’étendue du territoire malien met la Fédération malienne de hippisme et une Association non reconnue sur un même pied d’égalité. Ce qui est anormal. Et si PPR ne parvenait pas à résoudre cette équation, le phénomène pourrait s’étendre à d’autres Fédérations et les ruiner.
En somme, le Ministre de la Jeunesse et des Sports, Djiguiba Kéïta dit PPR qui est un homme d’action et de compréhension, doit vite rectifier le tir en renouvelant sa confiance à la Fédération malienne de hippisme qui est ce qu’elle est aujourd’hui, grâce au soutien et à l’appui du président de la République, Amadou Toumani Touré. En effet, c’est grâce au soutien du Cavalier N°1 du Mali, Amadou Toumani Touré que la Fédération malienne de hippisme est devenue une structure sportive bien organisée et pleine d’initiatives, mais peut-être malheureusement, trop rigoureuse. PPR est donc vivement sollicité pour que les amoureux de la course du cheval puissent retrouver leur sport favori. Saura-t-il entendre ce cri de cœur? Nous le verrons dans les jours, voire les semaines à venir. Affaire donc à suivre !
Bruno LOMA