Le Grand prix de la Nation, l’événement-phare annuel de la course hippique au Mali est sérieusement menacé cette année. Le climat délétère entre la Fédération malienne de hippisme (FMH) et le ministère de la Jeunesse et des sports n’est pas étranger à cette situation. Si d’aventure l’édition 2011 du Grand prix de la Nation venait à être annulée, ce qui n’a jamais eu lieu depuis 1941, ce ne serait pas honorifique pour le tout nouveau ministre de la Jeunesse et des sports, Djiguiba Kéïta, dont l’attitude des collaborateurs est décriée dans la gestion de ce dossier sensible.
Les négociations menées entre la Fédération malienne de hippisme et l’Association malienne des promoteurs de chevaux ( APCM) sous l’égide du ministère de la Jeunesse et des sports pour la reprise effective des courses de chevaux n’ont pas porté fruit. L’obstacle à cette médiation, selon des sources proches de la Fédération, serait le ministère de la jeunesse et des Sports qui traite sur le même d’égalité une fédération nationale avec une association pour laquelle le département a pris faits et cause.
A preuve la FMH a fait violence sur elle-même en acceptant dans son giron l’APCM mais à condition que celle-ci se mette en règle vis-à-vis des statuts et règlement intérieur qui régissent les courses hippiques au Mali. Cela se traduisait tout naturellement par le payement des différents frais d’enregistrement et de participation qui s’élèvent à l’équivalent de 130 000 FCFA par cheval. Des conditions souples dont l’AMPC refuse de s’acquitter et exige seulement le payement de 15 .000 FCFA. Cette dernière proposition est curieusement soutenue par le ministère de la Jeunesse et des sports est considérée comme un affront par la Fédération.
"Quand ont veut participer à un jeu, il faut respecter les règles du jeu. Nous ne pouvons pas payer 130 000 FCFA et d’autres 15 000 FCFA, pour participer à une même compétition. Nous disons niet à cette politique de deux poids deux mesures du Directeur national des sports, Djibril Guéye, qui se trouve derrière toute cette manœuvre. C’est pourquoi, nous avons refusé de faire courir nos chevaux avec des gens qui ne sont pas en règle" a dénoncé un cadre de la Fédération qui a voulu garder l’anonymat. Conséquence : cela fait ainsi plus d’un mois que les chevaux ne courent plus dans le district de Bamako. Une situation qui joue énormément sur la forme des chevaux qui devaient se préparer pour le grand prix de la Nation le mois prochain. Avec cette situation ce sont des dizaines de personnes, des propriétaires de chevaux, entraîneurs, jockeys et palefreniers qui sont privés de ressources. Sans compter des milliers d’amateurs de des courses hippiques, également privés de leurs loisirs.
" Dans un tel état, les chevaux ne seront pas en forme pour le Grand prix de la Nation, parce qu’ils ont besoin également de plus de compétition. D’où la nécessité pour le département de jouer franc jeu dans cette crise pour un dénouement heureux pour le plus grand plaisir des nombreux fans des chevaux ", a souligné la même source.
Acharnement du Pôle économique contre
Les responsables de la FMH s’interrogent également sur la bonne foi des responsables de l’APMC pour une sortie de crise. Car au moment où les négociations sont en cours, ceux-ci trainent les fournisseurs de la FMH devant le Pôle économique.
"Nos fournisseurs sont trainés à longueur de journée devant le Pôle économique. L’un d’eux, avec qui, nous avons acheté des bouillards a passé la journée au Pôle, pour justifier seulement la modeste somme de 7 500 FCFA. Cela s’apparente quelque part à un acharnement. Les cuisiniers, les portiers, tous sont passés devant les enquêteurs du Pôle. Reste à savoir si, ce sera de même pour toutes les fédérations ou association qui ont reçu des fonds publics pour les festivités du cinquantenaire", s’interroge un autre responsable de la Fédération. Avant de poursuivre : "Nous ne reprochons rien par rapport à notre gestion du Grand prix du Cinquantenaire. C’est pourquoi, juste après l’événement, nous avons justifié au centime prêt toutes les dépenses que nous avons eu à faire, plus de 90 millions de FCFA. Des copies justificatives de ces dépenses ont été envoyées au président de la République, au Premier ministre, au ministre de la jeunesse et des sports pour ne citer que ceux-là ".
L’entourage du Secrétaire général dément sa démission
En tout cas, les responsables de l’actuel bureau fédéral sont convaincus d’une chose : c’est que l’AMPC ne cherche que le départ de l’actuel bureau fédéral. C’est pourquoi la semaine dernière, des rumeurs évoquant la démission de son Secrétaire général qui est en même temps président de la ligue de Bamako, Mamadou Tiéoulé Konaté ont fait le tour de la ville. Pour l’entourage de ce dernier il n’en est rien.
"Ce sont des allégations mensongères. Le Secrétaire général de la Fédération reste à la barre. Il n’a jamais démissionné de son poste. Il va poursuivre la noble mission de développement de ce sport qu’il a entrepris avec le président Mamadou Baba Sylla. Seul une assemblée démocratique et la retraite pourront le faire partir de ce poste " a précisé, un très proche de Konaté joint hier par téléphone. Il est temps de mettre fin à cette zizanie pour que ce sport qui fait vibrer tant de passionnés retrouve ses lettres de noblesse.
Kassoum Théra