Succession a la tete du Djoliba : Allah ka Bourama dénonce les manœuvres de Karounga Keïta

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« Un médecin et non un charlatan de passage, sortir du pilotage à vue, le Djoliba malade cherche un bon thérapeute ». Tels sont les enjeux liés à la succession de Karounga Keita, entraineur puis président du club. D’ores et déjà, la prochaine assemblée générale de l’emblématique Djoliba Ac s’annonce houleuse. Dans une lettre ouverte, le légendaire numero 13, alors capitaine du club et de l’équipe nationale, Bréhima traoré dit Alla Ka Bourama, s’insurge contre les pratiques peu orthodoxes au sein du club et apporte ici ses propositions.

Karounga Keita "Kéké
Karounga Keita “Kéké

Depuis un certain temps, il court avec insistance du côté de Hérémakono une rumeur qui s’enfle de jour en jour. De quoi s’agit-il ? Karounga Keita (KK), l’inamovible président du Djoliba athlétique club  (Dac) va passer le témoin. L’homme a, pendant plus de 20 ans, incarné le Dac. Son palmarès et sa gestion du club feront bientôt l’objet  d’analyses critiques. Car, celui qui gère doit rendre compte. Le problème qui se pose aujourd’hui avec acuité à Hérémakono est le suivant : Ce passage de témoin a-t-il été bien préparé quand on sait qu’il doit se faire le 30 ou le 31 Mars 2013 ? Qui succédera à Karounga Kéita, l’emblématique président ?
Un grand club comme le Djoliba se doit de faire une transition dans les règles de l’art, mais les échos qui proviennent de Hérémakono ne semblent guère rassurants. En effet ! D’étranges candidatures semblent se profiler à l’horizon. Elles ne cadrent  guère avec la philosophie du Djoliba, l’esprit Djoliba, la tradition Djoliba, en un mot la culture Djoliba…
En plus de ces candidatures, l’organisation de cette assemblée donne lieu à un affrontement entre deux thèses. Mais, plus que des débats d’idées, c’est surtout certaines pratiques remontant en 2009 qui ressurgissent avec leur cortège de brutalités.
Aussi, faut-il d’ores et déjà avoir un œil sur la passation de pouvoir à Heremakono et s’assurer que toutes les procédures en la matière soient claires, transparentes et surtout respectées.
Le football malien a acquis ces dernières années des résultats positifs encourageants. L’équipe nationale s’est trouvée deux fois successivement dans le carré d’as africain. A ce propos, que  la Fédération malienne de football reçoive ici toutes nos félicitations.
Dans un autre registre, le Stade malien de  Bamako et le Djoliba athlétique club ont aussi fait de brillants parcours dans les coupes africaines. Qu’ils en soient félicités.
C’est dire que nos clubs doivent demeurer sur cette lancée et s’ouvrir au modernisme afin d’être au même diapason que la Fédération malienne de football. Ils ne doivent pas créer de faux problèmes à cette instance supérieure de gestion de notre football à cause de leurs  dissensions  internes.
Les candidats à la succession de Karounga Kéïta
Le Dac est un club qui recèle de cadres dans tous les domaines. Ses présidents passés ne souffraient d’aucune contestation quant à leur amour pour le club et leur passion pour le développement de cet esprit Djoliba, qui place le club avant toute autre considération.
Ses anciens sportifs ont fait preuve d’organisation. Ils ont accepté des sacrifices pour améliorer la gestion du club.
Ses supporteurs ont été pendant longtemps des modèles de comportement, de fidélité et d’abnégation, n’hésitant jamais à mettre la main à la poche.
Aujourd’hui, il est  pitoyable -et c’est dommage- de voir que les héritiers et les successeurs de ces bâtisseurs du grand Djoliba, qui devaient être en première ligne pour perpétuer cet esprit Djoliba, en sont aujourd’hui les fossoyeurs, pour des raisons souvent inavouables car liés à des intérêts personnels, voire sordides.
L’histoire les interpelle. Car, ils ne doivent décevoir, ni les morts ni la génération montante, de ce grand club qui vacille depuis un certain temps.
Gérer le Djoliba, c’est d’abord être djolibiste. Et, être djolibiste : c’est aimer le Djoliba. Ce qui se traduit par le fait que toutes vos actions soient mues uniquement par l’intérêt du Club. C‘est être imprégné de  la culture du club. C’est d’avoir un vécu, soit en tant que pratiquant, dirigeant ou membre bienfaiteur, soit comme supporteur reconnu du Djoliba.
Le futur dirigeant du Djoliba, celui qui sera élu démocratiquement à la tête du club,  doit être  une personnalité dont la probité morale et intellectuelle, la compétence, la disponibilité et l’enthousiasme sont à la mesure de son amour pour ce club.
En plus de son amour pour le Djoliba, il doit être :
•    Compétent : pouvoir coordonner de façon efficace les ressources humaines, matérielles et financières du club pour atteindre les objectifs fixés.
•    Disponible : pouvoir donner de son temps pour la gestion des affaires du club.
•    Sociable : avoir un contact humain avec les autres.
•    Une personnalité consensuelle : savoir créer un climat de confiance et de collaboration.
•    Être honnête : avoir une bonne moralité et être franc avec les autres.
Des personnes de ce profil existent au Djoliba et elles font partie des gardiens des vertus du club Djoliba. Le Djoliba ne peut être un tremplin pour quelques ambitions légitimes que ce soient.  Le Djoliba est une finalité.  Au cours de cette décennie, il a souffert sans que l’on puisse trouver un remède.
L’espoir qui pointe à l’horizon ne peut, et ne doit pas nous échapper. C’est l’occasion de remettre sur les rails le club en faisant l’union des cœurs et des esprits. Pour y arriver, nous devons d’abord réussir notre assemblée générale.
L’organisation de l’assemblée générale
La situation générale du Djoliba est catastrophique. Selon un rapport d’audit de la saison 2011-2012, tous les indicateurs sont au rouge au niveau du football à savoir :
•    L’absence de résultats sportifs depuis deux ans, la finale perdue l’an dernier en coupe Caf en est l’arbre qui cache la forêt  et les résultats de cette saison dépassent en mal et en souffrance tout ce que l’on peut imaginer. De mémoire de djolibiste, on n’avait jamais vu pareille  catastrophe. Il y a une crise aigue en ressources financières pérennes. C’est aussi la désertion du fameux public du Dac. Le centre de formation ne produit plus de pépites comme à l’accoutumée.
Par ailleurs, il n’existe : aucune planification à long terme à l’échelle nationale et internationale. Aucune stratégie de développement même à court terme. Les textes régissant le club sont obsolètes et inadaptés pour la gestion d’un club de haut niveau. Les prérogatives et la composition de l’Assemblée générale portent à confusion.
Le Conseil d’administration est composé de bénévoles obligés d’apporter un appui financier au Club. Le Comité central des supporteurs, dont la direction donne lieu à des luttes acharnées, fonctionne comme un Etat dans un Etat.
Le Bureau des anciens sportifs, membre de fait de l’Assemblée générale, n’a pas de prérogatives clairement définies.
Le rapport d’audit conclut sans ambages : «Ce schéma de fonctionnement, il faut le dire, ne plaide pas pour la transparence dans la gestion du club. Il constitue ainsi un frein certain pour la mobilisation de revenus, de sponsors potentiels et surtout de l’ensemble des supporteurs qui ne sont pas convaincus de l’utilisation judicieuse de leurs apports financiers».
Le constat est que le Djoliba est déchiré, très déchiré et mal géré depuis belle lurette. La  gestion consistait en un  pilotage à vue. Tous ces maux ont été décriés par les anciens joueurs à son temps. D’ailleurs, la gestion du centre de formation leur a été retirée. Il est clair que la succession de KK n’a pas été préparée.
Quelle solution  pour le Djoliba ?
Le rapport précise et à juste raison de procéder à une reforme des structures de gestion du club qui passe par la relecture des textes régissant son fonctionnement. Une chose que les anciens sportifs réclament depuis fort longtemps. C’est le préalable à toute action de développement.
Cette démarche aura le mérite : de faire taire les critiques de nombreux opposants, d’envoyer un signal fort aux mécènes et aux supporters qui ont boudé le club depuis des années, d’assurer la pérennisation des ressources financières du club, de mettre en place une politique sportive planifiée.
Nous,  anciens sportifs, avions abouti à ces conclusions depuis forts longtemps. Mais, nous  n’avions pas été suivis. C’est pourquoi aujourd’hui  nous demandons : une assemblée préalable de réconciliation, qui aura comme objectif de laver un linge très sale en famille. De former un bureau de consensus chargé d’assurer une transition d’un an, avec comme objectif : la relecture des textes de fonctionnement, l’assainissement des finances du club, l’élaboration d’un plan de développement du club sur trois ou quatre ans, la remobilisation des supporteurs du club, la réconciliation de la grande famille du Djoliba.
Ainsi nous pourrons avoir une Assemblée générale apaisée et efficace.
Cette voie ne semble pas convenir à tout le monde. Aussi certaines manœuvres ont déjà commencé et ne sont pas de bon augure, touchant les comités de supporteurs.
Nous surveillons de près l’organisation de l’Assemblée générale. Car, il est impératif pour cette passation de témoin de tenir une véritable Assemblée générale et nous y veillerons tout en attirant l’attention des autorités, sportives entre autres.
Le Djoliba est une finalité et non un moyen. Il ne peut être un tremplin pour d’autres objectifs. Il est malade et nous voulons un docteur à son chevet, mais non un charlatan de passage. Aussi, nous invitons toutes les bonnes volontés à nous rejoindre en abandonnant le pilotage à vue, pour un renouveau du Djoliba tourné vers la modernité dans la légalité, le calme et la sérénité.
En conclusion, l’Assemblée générale du Djoliba doit être exemplaire : sans fraude, sans manipulation. Elle  doit inaugurer une nouvelle ère pour le Djoliba. C’est pourquoi, nous veillerons  à sa bonne  tenue et nous dénoncerons toute personne qui sera à la base d’un désordre quelconque.
Nous demandons aux autorités sportives de surveiller la situation au sein du Djoliba  et de veiller à l’application des textes régissant le Club pour le renouvellement de ses instances de direction.
Bréhima M. Traoré
dit Alla Ka Bourama,
Ancien footballeur de l’équipe nationale du Mali
Ancien capitaine du Djoliba athlétique club de Bamako

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4 COMMENTAIRES

  1. Merci Mon cher Ami. J’ai beaucoup apprécié cet article. Je suis sûr que le serieux et l’état de conscience qui t’ont animé pour lancer cet appel sera entendu. La situation du Nord qui est en voie d’être résolu fera un éveil de conscience chez la plupart des maliens. Ou du moins les vrais patriotes. Je n’ai pas de doute pour ça. Il le sera dans tous les domaines comme le domaine sportif en général et du football en particulier qui te préoccupe. Les dirigeants comme les synpathisants du Djoliba ont entendu ton appel. La barque Mali peut tanguer mais ne chavireras jamais. Après tout ça, nous serons débarassés de nos dirigeants amateurs, oportunistes et que sais je encore. Contrairement à ce que Tienimango te conseille, je pense que si nous restons les bras croisés nous verrons notre pays sombré. Nous devrions laisser à nos enfants un pays sur la rampe de lancement du développemnt. Celui qui aime le Djoliba sans être un supporteur ou un dirigeant. Ton admirateur

  2. vous voulez lavez le linge sale en famille et vous faites une lettre ouverte ! vraiment le djoliba a trop de problemes ! reglez vos problemes et jouez au foot ! arretez de vous entre dechirer ! 😥

  3. grand frere tu as dit la vérité et que contunue a le dire tu as tout fait pour le djoliba en tant que joueur j´etais jeune mais je rappelle des duels entre toi et jardin du real moi je suis un fils du Réal et supporteur du réal mais tu reste un des meilleurs que j´ai connu avec driballon ,alou bagayoko,ect..
    pardon le foot malien a besoin de changement mais pas de dynastie

  4. allah bourama eloignes toi de la pouriture ….tout les dirigeant du foot au mali sont des corrompus tu ne pouras rien pour eux ils sont corrompus jusqu,aux os..

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