Le week end dernier quatre clubs maliens se battaient sur des fronts différents : le Stade et l’As Réal en ligue des champions, le Djoliba et le COB en coupe de la Confédération. Si les Scorpions ont pris une option sérieuse pour la qualification, les Blancs, les Rouges, mais surtout les Olympiens se sont compliqués la tâche avec des résultats qui les placent sur des charbons ardents.
Le samedi, au moment où les uns et les autres s’apprêtaient à aller au stade omnisports pour assister à la rencontre du Stade malien, le résultat du match ayant opposé le Cs Don Bosco de la RDC au Djoliba est tombé. Les Rouges se sont inclinés 2-1. Avec cette défaite par le minimum à l’extérieur, nous osons croire à un sursaut de l’équipe de Hèrèmakono, même si, évidemment, elle a l’habitude de nous réserver des surprises désagréables. Mais cette fois-ci, il serait incompréhensible de ne pas parier sur une victoire du Djoliba AC.
Quelques heures après, le Stade malien a été accroché à Bamako par Al Hilal du Soudan : un match nul vierge regrettable.
Face à une équipe soudanaise en manque d’équilibre dans ses compartiments, l’ambition du Stade malien pour l’assommer dès les minutes initiales ne faisait l’objet d’aucune ambiguïté. Le dispositif mis en place par le coach français, Pascal Janin était très simple : des assauts répétés pour désarticuler l’axe défensif soudanais, tout en neutralisant les autres compartiments.
Devant un tel engagement des Blancs, les Soudanais optent pour la prudence en pratiquant une défense de zone, tout en effectuant quelques rares fois des incursions dans le camp stadiste par Mudatheer, Mamadou Coulibaly et Oumar Sidibé.
Dans ce système cadenassé, les défenseurs des Blancs de Bamako, se trouvaient ainsi dans l’obligation de balancer de longues balles vers Lamine Diawara et Abdoulaye Sissoko. A ce jeu, les défenseurs axiaux soudanais, Abdel Latif Saieed Ahmed et Saida Ali Farah, plus colossaux et plus engagés, prennent toujours le dessus sur leurs vis-à-vis.
Après huit minutes de jeu, Pascal Janin comprit que malgré la pression de son équipe, son système avait tendance à être déglingué par l’indiscipline tactique des joueurs et la résistance des Soudanais. La solution alternative pour lui fut l’animation des couloirs. Et pour cela, Cheick MC Doumbia « Makoun »t Mandala Konté devraient poser le ballon et mettre sur orbite sur les flancs droit et gauche Moussa Coulibaly et Souleymane Dembélé. Ce bon reflexe de l’encadrement technique a quand même permis de semer la panique dans la défense adverse, comme à la 10ème minute quand Abdoulaye Sissoko s’engouffre dans la défense, mais effectue un contrôle de plus qui lui fait perdre le ballon .
Trois minutes plus tard, Makoun envoie un missile qui oblige Gennaro Awad à repousser la balle des deux poings. Toutes ces actions rassuraient, mais le plus difficile restait ce but déclencheur qui tardait à venir.
Pourtant, l’occasion la plus idéale se présenta sous la forme d’un penalty à la 27èmemn. Le centre de Lamine Diawara est bloqué de la main dans la surface de réparation par Omar Bakheet. Sur le coup, on ne cessera de se poser la question de savoir, quelle mouche a piqué le jeune Abdoulaye Sissoko. En effet, il s’est saisi du ballon et de façon déconcentrée il offre l’opportunité au gardien Soudanais de dévier le penalty en corner. Dommage ! Le tournant du match a été celui de la déchéance. Ce penalty manqué s’est répercuté sur le moral de la troupe qui joua sans conviction, même si elle donnait l’impression d’être plus engagée.
L’entraîneur Pascal Janin est désemparé, il voyait déjà son plan s’écrouler. Ses va-et-vient, tête baissée dans la surface technique en disaient long sur sa déception. Entre temps, le coach Soudanais Nassereddine Naby profita de cette déconfiture stadiste pour revoir son système de jeu. Il chargea Oumar Sidibé dit Ben (qui a évolué au Stade malien de 2011 à 2012) d’empêcher Cheick MC Doumbia de jouer son rôle de dépositaire de jeu, par un marquage individuel et strict. Une façon d’anéantir l’attaque à outrance de l’adversaire. Les Blancs iront à la mi-temps sur un score vierge, la mort dans l’âme.
La deuxième mi-temps n’apporta pas de changement. Les remplacements effectués de part et d’autre n’auront malheureusement aucune répercussion sur le cours du jeu. Cependant, les Soudanais ont pris confiance et se sont parfois montrés plus menaçants. Comme pour dire que le match retour ne sera pas de la mer à boire pour eux.
Le lendemain dimanche 2 mars, le COB est défait à domicile par l’Asec d’Abidjan, score final 0-2. No comment !
La seule véritable satisfaction malienne viendra de l’As Réal en déplacement au Nigéria. Les Noirs et Blancs ont requinqué le moral des Maliens en s’imposant 2-1 face au Enyimba FC. Cette victoire des Scorpions met en évidence la bonne forme de l’équipe et l’engagement des jeunes. Cet exploit des Réalistes constitue aussi une preuve palpable par rapport à la formation des catégories de jeunes. Ce qui serait salutaire pour le football malien, dont le niveau a beaucoup baissé avec la dégringolade de l’As Réal.
Pour les matches retour prévus ce week end, nous pouvons garder espoir pour l’As Réal, le Djoliba (tous deux au stade Modibo Kéïta respectivement samedi à 17h et dimanche à 16h) et le Stade malien de Bamako (à Ondurman, dimanche à 17h TU). Quant au COB, défait à domicile lors du match Aller, cela semble être mission impossible dans l’antre du stade Félix Houphouët Boigny d’Abidjan, samedi à 15h30.
O Roger Sissoko