Les rumeurs qui couraient depuis longtemps son devenues réalité : le Stade malien s”est séparé de son entraîneur, Mohamed Magassouba.
Le limogeage du technicien lui a été notifié lundi dernier par les responsables de Sotuba. Celui qu”on appelait l”ancien "sorcier congolais" a été limogé pour insuffisance de résultats. Le nul (3-3) concédé lors de la 15è journée du championnat national par les Blancs devant les joueurs du CSD et surtout la mauvaise passe actuelle de l”équipe, ont précipité la chute de Magassouba qui devient du coup le quatrième entraîneur de l”élite à quitter ses fonctions après Boubacar Coulibaly du CSD, Andrew Utti du Stade malien de Sikasso et Diofolo Traoré de l”ASB.
Les Blancs de Bamako avaient affiché cette année un appétit gargantuesque, en visant comme objectif prioritaire, les quarts de finale de la Ligue africaine des champions. Et pour gagner le pari, ils avaient sollicité les services d”un entraîneur de haut niveau. Et l”unanimité avait été fait autour de Mohamed Magassouba, ancien entraîneur de Motema-Pembé de la RD Congo, club avec lequel il a remporté la défunte coupe d”Afrique des vainqueurs de coupe. Le défi sied à Mohamed Magassouba qui avait conquis la confiance des décideurs du Stade malien, malgré un scepticisme non feint sur le mode de fonctionnement de l”équipe à quelques mois de la Ligue des champions. Difficile équation à résoudre pour le technicien Magassouba à qui on exigeait de faire aux forceps, l”alchimie de l”équipe entre grognards, joueurs étrangers et nouvelle génération.
Mais le nouveau coach s”installe aux commandes la tête pleine d”ambitions, perdant de vue que nul n”est prophète chez soi. Il va retrousser ses manches et commencer à reconstruire pierre par pierre une équipe du Stade malien qui en avait vraiment besoin. Magassouba réussira tant bien que mal à construire une nouvelle équipe autour du noyau composé de Soumbeyla Diakité, Amadou Diallo, Boucader Diallo et Daouda Bagayoko. Mais la fronde organisée par certains ténors, qui ont traîné les pieds avant de s”investir pleinement pour la cause de l”équipe, n”était pas de nature à faciliter la tâche de Magass. Les éliminatoires de la Ligue des champions sont passées par là, avec leur lot de déception. Malgré tout le Stade s”est redonné confiance et a axé ses efforts sur les compétitions nationales. Mais ni la direction du club, ni le technicien, n”ont jamais cherché à connaître les causes de l”inefficacité pour ne pas dire de la déconfiture du groupe.
Aujourd”hui, Magassouba devient le bouc émissaire d”une situation dont est également comptable la direction du Stade. Des responsables du Stade pourront toujours dire que c”est un contrat de résultat qui liait Magassouba à l”équipe. Alors, pourquoi avoir gardé le technicien après l”élimination de la Ligue des champions ? Et pourquoi maintenant, alors que l”équipe est qualifiée pour le prochain tour de la coupe du Mali et qu”elle reste en course pour le titre de champion. En tout cas la tête de Magassouba seul ne suffira pas pour redresser la situation.
Les Blancs se sont trop focalisés sur les questions existentielles au lieu d”aller à l”essentiel. Ils ne se sont jamais donné les moyens de leurs ambitions et n”ont jamais cherché la bonne méthode pour arriver à leurs fins. Il suffit de jeter un recrutements de l”intersaison pour se convaincre que seul l”Ivoirien Benogo Diaby dispose d”un niveau appréciable. Et dire que des dizaines de millions ont été engloutis pour le recrutement des joueurs étrangers.
M. N. TRAORÉ
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