Sports, Supplément week-end: Les aiglons à l’assaut de la couronne mondiale

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Pour la première fois de son histoire, le Mali abordera le Mondial, auréolé du titre de champion d’Afrique. Une source de motivation supplémentaire pour le sélectionneur national et ses joueurs qui ambitionnent d’aller le plus loin possible

Disons-le tout de suite, la préparation des Aiglons pour la Coupe du monde, Pologne 2019 a été un véritable parcours du combattant et l’équipe a souffert le martyr. En effet, alors que leur programme initial prévoyait un mini tournoi à domicile contre des équipes de la ligue du district de Bamako et un stage dans un pays européen, avant leur départ en Pologne, le sélectionneur national Mamoutou Kané «Mourlé» et ses joueurs n’ont eu que deux matches amicaux contre la sélection qatarienne au Qatar. Et pour ne rien arranger à la situation, l’équipe a été bloquée à Bamako pendant plus d’une semaine, à cause d’un problème de visas. Finalement, c’est par petits groupes que les Aiglons ont regagné la Pologne, les expatriés à partir de l’Europe et les locaux partis de Bamako. Interrogé en début de semaine sur le problème de visas, le sélectionneur national a lancé ce cri du cœur : «Je suis toujours à Bamako, j’attend la convocation pour aller à l’aéroport.

Très sincèrement, je ne m’explique pas cette situation, mais on va se battre». Il n’est point besoin de dire que Mamoutou Kané est apparu agacé, mais pour éviter d’en rajouter à une situation déjà intenable pour les enfants, le technicien n‘a pointé un doigt accusateur sur personne. Pour lui, l’urgence, c’est la Coupe du monde et l’ancien gardien de but international sait que quel que soit le parcours des Aiglons en Pologne, on ne parlera pas de préparation, mais de lui et de lui seul. Autrement dit, Mourlé, comme l’appellent familièrement les supporters, est conscient qu’après le sacre à la Coupe d’Afrique, il est condamné à faire autant, sinon mieux que ses prédécesseurs pour éviter le feu des critiques au lendemain du Mondial.

Et faire mieux, c’est atteindre au moins la finale, parce que le Mali a déjà été deux fois médaillé de bronze (1999, 2015) avec en prime, le titre de meilleur joueur de la compétition, décernée, respectivement à Seydou Keïta et Adama Traoré. Le défi est énorme pour Mourlé, surtout quand on sait qu’en terme de qualité, le technicien ne dispose pas d’un effectif aussi rodé que celui de ses devanciers. Mais l’ancien gardien de but international a un atout et pas des moindres : il arrive en Pologne auréolé d’un titre de champion d’Afrique et personne avant lui n’avait réussi à soulever le trophée continental dans cette catégorie. Et si Mourlé a réussi là où tous ses devanciers ont échoué, c’est peut-être parce qu’il y a cru, a travaillé pour ça et surtout, a fait montre d’humilité. Certes, le technicien a des problèmes de communication et n’entretient pas les meilleures relations avec la presse, mais tous ceux qui ont côtoyé l’ancien international ou travaillé avec lui, sont unanimes pour dire que c’est un homme facile à vivre.

Avec les joueurs aussi, témoigne un de ses collaborateurs, «il est sans façon». «Ses discours passent bien, il inculque toujours l’esprit de la gagne aux enfants». Et notre interlocuteur de conclure : «Il a gagné la Coupe d’Afrique, mais garde les pieds sur terre et répète inlassablement aux joueurs que le travail n’est pas fini». L’ambition de Mamoutou Kané est donc claire, après le sacre en coupe d’Afrique, il veut aller le plus loin possible à la Coupe du monde et écrire une nouvelle page de l’histoire de notre football de catégorie d’âge. Et le sélectionneur national a d’autant de raisons d’y croire que le Mali s’est déjà hissé deux fois sur le podium du Mondial et que notre pays est à ce jour, la seule nation africaine qui a remporté deux titres de meilleur joueur de la compétition.

Souleymane B. TOUNAKRA

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