Souleymane Diabaté, président de la ligue d’athlétisme de Bamako : “Il n’y a plus de problèmes entre la ligue et la fédération parce que la discipline ne peut pas se développer dans une atmosphère délétère”

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“Nous remercions le Président du CNOSM Habib Sissoko pour avoir réussi à nous réunir”

Ancien gouverneur du district de Bamako et ancien chef de Cabinet du ministère de la Jeunesse et des Sports, Souleymane Diabaté, l’actuel président de la Ligue d’athlétisme du district de Bamako, nous a accordé une interview exclusive dans laquelle il évoque ses débuts dans la discipline, le bilan de la saison écoulée et les perspectives pour la nouvelle saison, les ambitions de son bureau, les difficultés auxquelles son bureau est confronté et ses relations avec la Fédération malienne d’athlétisme.

Aujourd’hui-Mali: Comment êtes-vous venu dans l’athlétisme?

Souleymane Diabaté : Tout d’abord, je suis un sportif et j’ai fait mes débuts dans le sport à travers le taekwondo. Ensuite, en tant qu’administrateur civil, j’ai travaillé dans plusieurs localités du pays et c’est lors de ces aventures que j’ai découvert l’athlétisme. Durant mes services dans ces localités, j’ai toujours accompagné les enfants dans l’organisation des compétitions d’athlétisme.

Vers les années 2000, lorsque je suis revenu à Bamako, j’ai été élu président de la section d’athlétisme du Stade malien de Bamako dirigé à l’époque par Mahamadou Samaké dit Sam Diéman. Donc, étant président de la section d’athlétisme d’un grand club comme le Stade malien de Bamako, j’ai tissé de très bonnes relations avec les acteurs de l’athlétisme, particulièrement ceux de Bamako. Quand Issaka Sidibé, ancien président de la Ligue d’athlétisme du district de Bamako a été élu président de l’Assemblée nationale, les acteurs, surtout les jeunes, m’ont approché afin que je sois le président de la Ligue.

Bien évidemment, j’ai accepté parce que l’athlétisme est une discipline que j’ai beaucoup aimée. Ainsi, j’ai fait un premier mandat de 2015 à 2019.

Le 16 mars 2019, j’ai été reconduit pour un deuxième mandat de quatre (4) ans. Donc, je peux dire que je suis un sportif et j’aime particulièrement l’athlétisme.

Aujourd’hui, comment se porte la pratique de l’athlétisme dans le district de Bamako?

Vous savez, l’athlétisme se porte très bien dans le district de Bamako parce que nous organisons régulièrement de compétitions pour nos adhérents qui sont des centres et des clubs. Aujourd’hui, ces centres et clubs sont au nombre de onze (11) dans le district de Bamako. Nous pouvons également dire qu’aujourd’hui, la Ligue du district de Bamako est le principal fournisseur de l’équipe nationale parce que les 99 % des athlètes des équipes nationales proviennent de notre Ligue. Si vous enlevez les athlètes de la Ligue de Bamako à ces différentes équipes nationales du Mali, il n’y aura presque personne.

Pouvez-vous nous faire le bilan de la saison écoulée et les perspectives pour la nouvelle saison?

A La ligue d’athlétisme du district de Bamako, nous avons plusieurs types de compétitions. Nous avons une compétition organisée en début de saison afin de mieux préparer les athlètes et puis il y a des grandes compétitions comme la Coupe du président de la Ligue et le championnat du district. Toutes ces compétitions sont organisées en fonction du calendrier de la Fédération malienne d’athlétisme. Il y a des compétitions que nous organisons et d’autres auxquelles nous participons, mais organisées par la Fédération malienne d’athlétisme.

La saison dernière, nous n’avons pas pu exécuter à 100 % notre programme d’activités parce qu’au moment où nous nous apprêtions à débuter les compétitions, la pandémie de Covid-19 s’est plantée et du coup les stades ont été fermés par le ministère de la Jeunesse et des Sports. Heureusement, avant l’avènement de la pandémie, nous avions pu organiser le 19 janvier 2020, à la Direction des sports militaires, une grande compétition d’athlétisme pour soutenir l’armée malienne. C’est pour dire que nous n’avons pu exécuter comme nous le souhaitions notre programme d’activité.

Pour les perspectives, nous avons récemment bénéficié d’un appui financier du Comité national olympique et sportif du Mali (Cnosm). Avec cet appui, nous allons organiser cette année plus de compétitions dans toutes les catégories. Par ailleurs, je profite de l’occasion pour remercier le Comité national olympique et sportif du Mali (Cnosm) et particulièrement son président, M. Habib Sissoko, pour ses multiples soutiens à l’endroit de la Ligue.

Que comptez-vous faire pour consolider les acquis et rehausser l’image de l’athlétisme dans la capitale malienne?

Après le renouvellement du bureau en 2019, nous avons élaboré un programme de compétitions et de formations pour les acteurs dont les entraîneurs, mais également des officiels de compétitions. Malheureusement, avec l’arrivée de la Covid-19, nous étions obligés de repousser les dates de ce programme de formation. En plus de cela, la Fédération malienne d’athlétisme organise régulièrement des formations de mise à niveau pour les acteurs. Il y a quelques jours, elle a organisé une formation pour les entraîneurs de niveau I et sur les 24 entraîneurs qui ont pris part à cette formation 16 sont de la Ligue de Bamako. Il est important de souligner que, chaque année, des entraîneurs sont formés au niveau du district de Bamako, mais la déperdition est très grande parce qu’après la formation, ils disparaissent dans la nature.

Les gens évoquent souvent le manque d’infrastructures adéquates pour faire de l’athlétisme une discipline populaire. Qu’en dites-vous?

À mon avis, ce n’est pas tout à fait le manque d’infrastructures qui empêche l’athlétisme de devenir une discipline populaire parce que l’athlétisme peut se pratiquer un peu partout. Mais c’est vrai aussi qu’il n’y a pas assez d’infrastructures, particulièrement dans les régions. Aujourd’hui à Bamako, il y a plus d’infrastructures qu’il y a 20 ans. Il y a deux décennies de cela, quand nous préparions le Championnat d’Afrique d’athlétisme, nos athlètes étaient obligés d’aller effectuer un stage à Ouagadougou parce que la piste du stade Modibo Kéita était en mauvais état. De nos jours, nous avons plus de trois bonnes pistes d’athlétisme. À mon avis, ce n’est pas les infrastructures qui sont en cause, mais plus tôt les moyens financiers.

Parlez-nous des ambitions de votre bureau?

C’est vrai que notre domaine de compétence se limite au niveau du district de Bamako. C’est pour dire que nous ne pouvons agir qu’à l’intérieur de Bamako. Tout ce que nous faisons ici est récupéré par la Fédération malienne d’athlétisme parce que c’est elle qui organise les compétitions nationales et internationales. Toutes les performances enregistrées par la Fédération trouvent leur source dans la Ligue parce que tous les meilleurs athlètes de l’équipe nationale proviennent de la Ligue d’athlétisme du district de Bamako. Cependant, nous aimerions faire beaucoup plus parce que c’est plus facile d’entretenir un athlète qui va représenter tout un pays qu’une équipe par sport collectif.

Quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confrontés ?

En réalité, avec l’athlétisme, nous pouvons faire des résultats avec très peu de moyens, mais il faut que nous ayons l’accompagnement des autorités sportives du pays. La plus grande difficulté à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui est d’ordre financier. Nous n’avons pas de sponsors qui pourraient nous accompagner dans les organisations des tournois d’athlétisme. C’est nous-mêmes qui financions nos activités et très souvent avec l’appui de la mairie du district de Bamako. C’est à cause de ce manque de financement que nous n’arrivons pas à organiser de grandes compétitions d’athlétisme dans le district de Bamako.

Aujourd’hui, comment se portent vos relations avec la Fédération malienne d’athlétisme?

Effectivement, il y avait un problème entre la Ligue d’athlétisme du district de Bamako et la Fédération malienne d’athlétisme. Heureusement, grâce au concours du Comité national olympique et sportif du Mali (Cnosm) et des médiations nous nous sommes finalement entendus. Aujourd’hui, nous pensons qu’il n’y a plus de problème parce que la discipline ne peut pas se développer dans une atmosphère délétère. D’ailleurs, nous remercions M. Habib Sissoko, président du Cnosm pour avoir réussi à nous réunir. Je pense qu’il s’est investi en vrai dirigeant sportif pour résoudre ce problème. Désormais, nous allons travailler ensemble pour le bonheur des athlètes.

Si vous avez un message à lancer au monde de l’athlétisme. Lequel serait-il?

A cause de la Covid-19, nous avons connu une saison un peu difficile. C’est en fin de saison que les stades étaient ouverts et la Fédération malienne d’athlétisme a organisé une compétition à laquelle nous avons participé. Malgré cela, nos athlètes ont fait des exploits. Il y a quelques jours de cela, certaines mesures ont été levées, mais la pandémie est toujours là. Nous allons donc aborder cette nouvelle saison avec beaucoup de prudence et invitons tous les athlètes à continuer à respecter toutes les mesures barrières édictées par les plus hautes autorités. Je profite également de cette occasion pour remercier nos partenaires et surtout plus constant, le maire du district de Bamako, M. Adama Sangaré. Depuis un bon moment, c’est lui qui est au chevet de l’athlétisme à Bamako.

 Réalisé par Mahamadou TRAORE

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