Seydou Sanogo, ancien cycliste : “Pour être performant et gagner, le sportif doit s’adonner à fond à sa discipline”

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Champion national cycliste de 1990 à 2003, Seydou Sanogo nous a accordé un entretien dans lequel il parle des difficultés des cyclistes maliens.

Aujourd’hui : Comment êtes-vous venu au cyclisme ?

Seydou Sanogo : J’ai commencé la course cycliste tout d’abord au niveau de mon village, avant de venir courir au niveau de notre arrondissement lors des fêtes nationales du Mali. Durant ces courses au niveau de notre arrondissement qui est Blendio où j’ai eu trop de problèmes. Les jours de course, si mon vélo ne crevait pas, j’avais d’autres problèmes techniques ou je tombais durant la course. Malgré tous ces problèmes, je me classais toujours deuxième. Je n’ai pas pu avoir la première place. C’est ainsi que j’ai décidé de me confier à un grand frère à Bamako du nom de Madou Sanogo qui était un grand champion de course, pour pouvoir devenir un grand champion. Ce dernier jouait le rôle d’entraîneur pour moi. C’est comme ça qu’il m’a transmis les techniques de la course cycliste avec des encouragements. C’est ainsi qu’en 1990, je me suis présenté à une course que j’ai remportée. Et je ne quitterai plus la tête de la course qu’en 2003.

Quelles ont été vos grandes satisfactions dans la course cycliste ?

A part la renommée, je n’ai pas eu grand-chose dans la course cycliste. Chaque fois que je devenais champion, mon nom était cité partout, dans toutes les contrées. Durant mes 12 années de carrière, je n’ai pas eu plus de 300 000 Fcfa. Et j’ai remporté trois fois 100 000 Fcfa durant les trois compétitions pour la paix au Nord. Et l’argent qu’on gagnait durant les tours du Mali était partagé entre les cyclistes de notre club. A part ça, je n’ai pas eu grand-chose dans la course comme argent. Ce qui fait que j’avais beaucoup de difficultés. Même pour réparer mon vélo, il fallait le concours de mon père qui m’aidait beaucoup. Mais ma satisfaction vient du fait que j’ai eu du travail à la Tannerie. Et cela est consécutif au fait que j’ai remporté la course cyclisme de l’inauguration de cette usine. C’est ainsi que le directeur de cette unité industrielle (un Blanc) qui était satisfait de ma performance, m’a recruté à l’usine. J’y travaille toujours. Ma satisfaction vient aussi du fait que je suis en train de transmettre mon savoir à des enfants qui sont en train de devenir des champions. Les deux vainqueurs de la 9e édition du Critérium Soumaïla Togola (junior) et Moussa Togola (Sénior) sont mes protégés. Les victoires de ceux deux garçons sont des satisfactions pour moi. Je les encourage à persévérer.

Les difficultés que vous avez rencontrées durant votre carrière ?

La course cycliste est dure et très difficile, mais comme elle est facile aussi. Pour faire la course cycliste, il faut l’aimer d’abord et se donner à fond. Je profite de votre micro pour dire à tous les sportifs que le sport, c’est d’abord du sport. Si tu aimes le sport, toutes disciplines confondues, tu peux le faire. Pour moi, le sportif, c’est d’abord lui-même. Ensuite, il peut être aidé par l’entraîneur. Quand je courais, si je décidais de gagner, je gagnais. Donc, pour être performant et gagner, le sportif doit s’adonner à fond à sa discipline. Durant les courses, je craignais seulement les pannes de mon vélo sinon je n’ai aucune crainte par rapport à ma victoire. Parce que je préparais bien les compétitions auxquelles je participais. Mes difficultés venaient du fait que j’étais seul. Je n’avais aucun soutien ou appui pour faire face aux dépenses d’entretien de mon vélo et de moi-même. C’est ce que j’ai eu comme grandes difficultés. L’entretien d’un vélo de course est très coûteux et le vélo coûte très cher. Pour te dire que le sportif a besoin d’être aidé et encouragé pour progresser. Dieu merci, j’ai pu faire face à ces dépenses durant ma carrière de champion. Donc, je demande aux responsables du cyclisme, aux autorités, d’aider les enfants à s’y intéresser et de les encourager à progresser.    

                                             Réalisé par Siaka Doumbia

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1 commentaire

  1. Je suis très fière de toi le grand champion de tout le temps du cyclisme malien …chapeau

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