L’ancien défenseur des Aigles, Éric Sékou Chelle, a été nommé vendredi dernier (6 mai 2022) sélectionneur national des Aigles du Mali par la Fédération malienne de football. Sa mission principale sera de qualifier l’Équipe nationale senior pour la CAN «Côte d’Ivoire 2023». Ce choix n’a pas surpris beaucoup de monde puisque ce nom avait circulé avant même son officialisation.
Notre philosophie est d’habitude de juger le maçon au pied du mur ! C’est pourquoi nous n’avions pas souhaité nous exprimer sur le choix porté par la Fédération malienne de football (FEMAFOOT) sur Eric Sékou Chelle vendredi dernier (6 mai 2022) comme sélectionneur national des Aigles du Mali. Qu’à cela ne tienne !
Notre opinion est que la Femafoot n’a fait que officialiser un choix qui n’était qu’un secret de polichinelle. En effet, nous avons la conviction que l’appel à candidatures a été juste lancé pour la forme, pour se donner bonne conscience. Sinon, le successeur de Mohamed Magassouba était connu bien avant même les deux matches de barrage des éliminatoires de la Coupe du monde «Qatar 2022».
L’ex-international est le choix de ceux-là même qui ont imposé le «Collège des ex internationaux» à Mohamed Magassouba pour les deux rencontres contre la Tunisie. Ont-ils poussé la Femafoot à prendre un technicien qui n’a pas une grande expérience ni de vécu pour une sélection comme le Mali afin d’avoir toujours les cartes en main ?
«Ce choix est le fruit du lobbying de certains anciens internationaux. Nous avons aujourd’hui le sentiment que l’Equipe nationale est en train de devenir un lieu de test pour les poulains de nos anciens internationaux soutenus pas des confrères à leur solde. Si Eric Sékou Chelle ne se démarque pas de cette tendance, il ne fera pas de bons résultats parce que le travail à la base sera abandonné au profit des expatriés complaisamment choisis», nous expliquait un jeune confrère lors de nos échanges sur le sujet. Et difficile de ne pas lui donner raison quand on se rappelle la campagne de déstabilisation dont Mohamed Magassouba a été la cible de la part de certains ex-internationaux pendant et après la CAN 2021 au Cameroun.
Loin de nous aussi la volonté de juger ce choix avant de le voir à la tâche. Tout comme les autres prétendants au poste, Eric a ses cartes et de l’ambition pour accomplir sa mission. Titulaire d’un brevet d’entraîneur professionnel de football (BEPF), le nouveau sélectionneur national du Mali aura comme premier défi de qualifier les Aigles à la CAN «Côte d’Ivoire 2023» dont les éliminatoires débutent dans quelques semaines à Bamako face aux Diables Rouges du Congo Brazzaville.
En tout cas, ce jeune technicien de 44 ans a une belle carte à jouer pour booster sa carrière professionnelle. Et il a la chance de se retrouver à la tête d’une sélection nationale au sein de laquelle il a déjà joué comme défenseur central. Il compte six sélections avec les Aigles du Mali. Après des débuts à l’AC Arles, comme footballeur, Eric Sékou Chelle a joué au FC Martigues, puis au Valenciennes FC, au RC Lens, au FC Istres et aux Chamois niortais.
Comme entraîneur, il a coaché Marseille Consolat (2016-2017), puis pendant quatre ans le FC Martigues. Le 21 mai 2021, il avait été nommé entraîneur de l’US Boulogne CO en National 1 avant d’être limogé en décembre 2021. Pour les amateurs de statistiques, il a coaché au total 124 matchs avec trois clubs différents du National 2 et 3 en France, dont 54 victoires, 34 nuls, 43 défaites entre la saison 2016 à 2021. Lors de son passage sur le banc de l’US Boulogne Co la saison dernière saison, il a géré 17 matches pour 10 défaites, 5 nuls et seulement 2 victoires.
En tout cas, c’est un choix qu’il a accueilli avec beaucoup d’humilité. «J’ai été en sélection nationale en tant que joueur. J’ai fait des éliminatoires, mais pas de CAN et je n’étais pas un titulaire car il y avait de très grands joueurs. Mais, m’asseoir sur le banc en portant le maillot du Mali est une fierté pour moi. Je peux donc remercier aujourd’hui mon village, mon pays et tous ceux qui me soutiennent pour ce couronnement…», a confié à la presse celui qui est attendu à Bamako cette semaine pour parapher son contrat et préparer les deux rencontres des éliminatoires de la CAN 2023 qui opposeront le Mali au Congo et au Soudan du Sud en juin.
A notre avis, il ferait un choix judicieux déjà en choisissant un technicien du sérail malien pour le seconder dans sa tâche. De toutes les manières, nous ne pouvons que lui souhaiter bonne chance parce que le plus important c’est de permettre aux Aigles du Mali de conquérir l’Afrique. Et les talents ne manquent pas pour y parvenir !
Moussa Bolly