Sékou Seck : «Pour moi, ça va être un beau duel»

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L’Essor : Selon vous qui du Djoliba ou du Stade malien remportera le premier «clasico» de l’année ?

Sékou Seck : Ça va être une belle rencontre. C’est difficile de se prononcer sur ce premier round compte tenu de l’état de forme du Djoliba et du Stade malien. Même si les Blancs de Sotuba traînent le pied en championnat, un derby Djoliba-Stade malien n’est jamais facile. Ça sera difficile pour moi de me prononcer sur ces retrouvailles entre ces deux clubs que j’ai eu l’honneur de coacher dans ma carrière. Un clasico est toujours difficile.

Le Djoliba est en avance sur le Stade malien au classement (Djoliba est 1er avec 21 points alors que le Stade malien occupe la 7è place avec 16 points, ndlr) mais cela n’est pas important à mes yeux. Les Stadistes ont créé une belle surprise en signant deux victoires de suite contre Binga FC (4-0) et les Étoiles du Mandé (2-0). Ils avaient trop de problèmes, mais malgré ces problèmes, ils ont réussi à se relancer. Quant aux Rouges, c’est une équipe athlétique, combative qui reste toujours sur ses traditions, c’est-à-dire se battre, se donner les moyens pour remporter les trois points. La seule chose que je souhaite, que le public assiste à un bon match et un match fair-play, sans agressivité sur le terrain et dans les gradins.   

L’Essor : Quelles sont les forces et les faiblesses des deux équipes ?

Sékou Seck : Aujourd’hui, dans l’homogénéité, je donne 55% de chance au Djoliba qui a des joueurs aguerris et dont la défense est, à mon avis, la meilleure du championnat. L’équipe est également bien armée au milieu et dans le secteur offensif. Pour ce genre de matches, les supporters du Djoliba peuvent aussi jouer un rôle important pour l’équipe. Du côté du Stade malien, il y a beaucoup de talents. Selon moi, le meilleur joueur du Mali depuis deux ans, c’est Lassine Kouma.

Le Stade malien compte également dans son effectif d’autres joueurs talentueux comme Daouda Coulibaly et Moctar Mohamed Cissé qui peuvent faire la différence à tout moment. Mohamed Cissé a marqué trois buts en deux matches, c’est une performance qui mérite d’être soulignée. Le petit souci du Stade malien, c’est le fait que l’équipe est décimée en ce moment par les blessures et il y a eu également des départs en pleine saison. Mais une fois encore, un «clasico» reste un «clasico» et bien malin celui qui pourra dire laquelle des deux équipes aura le dernier mot.

L’Essor : Pour vous, sur quel détail le match peut-il se jouer ?

Sékou Seck : Pour moi, l’équipe qui commettra moins d’erreurs a de bonnes chances de gagner. C’est difficile de prédire ce qu’il va ou peut se passer sur la pelouse quand ces deux équipes s’affrontent, j’espère simplement que la partie va se jouer dans un bon état d’esprit et que le football malien sortira grandi de ce premier «clasico» de la saison.

L’Essor : Vous êtes l’un des rares techniciens qui a coaché les deux équipes. En termes de production de jeu, y a-t-il une différence entre le Djoliba et le Stade malien et quels genres de discours ou messages les entraîneurs doivent-ils transmettre aux joueurs pour les galvaniser sans leur mettre la pression ?

Sékou Seck : Pour la petite anecdote, quand je venais au Djoliba, les dirigeants du club m’ont dit à l’époque qu’ils veulent voir une équipe joueuse, capable de produire du jeu, inscrire des buts bien élaborés. Je pense avoir donné cette image au club, quand j’étais aux commandes. La preuve, j’ai gagné tous les trophées du pays avec le Djoliba. Quand j’ai posé mes valises au Stade malien, le président du club à l’époque m’a dit que son ambition est d’aller battre le Djoliba avec la manière. J’ai fait de mon mieux avec les Stadistes et je laisse les autres juger mon bilan.

Maintenant, pour les deux entraîneurs qui dirigent aujourd’hui le Stade malien et le Djoliba, à savoir Mamoutou Kané dit Mourlé et Demba
 Mamadou Traoré, le premier aime mettre la pression sur l’adversaire et l’empêcher de faire son jeu, alors que le deuxième a l’esprit joueur, la philosophie du football moderne. Ce sont donc deux philosophies de jeu différentes, mais Mourlé et Demba Mamadou Traoré ont en commun d’être exigeants avec les joueurs et sur la manière, dont joue leur équipe. Pour moi, ça va être un beau duel.

Propos recueillis  par

Djeneba BAGAYOGO

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