Sékou Seck dit Baco du COB ; A la rencontre d’une icône du football malien

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Avant le démarrage du championnat National ligue 1 orange votre hebdomadaire a décidé de s’entretenir  avec les entraineurs des différents clubs de première division. Nous nous sommes entretenus cette semaine avec Sékou Seck dit Baco. Il nous livre ses sentiments sur un certain nombre de point.  Lisez plutôt notre entretien.

Le pays : Bon jour Coach, pouvez-vous  vous présentez?

B S : je me nomme Baco Seck, un ancien footballeur. Au jour d’aujourd’hui je suis un entraineur de la place qui exerce le métier depuis plus de 10 ans.

Le pays : Avez vous joué dans quelles équipes au Mali et à l’extérieur ?

BS : j’ai commencé ma carrière à l’AS Commune V du district de Bamako là où j’ai grandi en  ensuite j’ai  terminé  ma carrière au C.O.B c’est-à-dire le Club Olympique de Bamako.

Le Pays : Avez-vous fait combien d’années de carrière comme joueur ?

BS : Je dirai dix ans. J’ ai duré avec la commune v en deuxième division, avant de jouer quatre à cinq ans avec le COB en deuxième et première division.

Le Pays : quel était le poste que vous occupé ?

BS : J’étais polyvalent. Au début de ma carrière je jouais comme attaquant, puis milieu de terrain. J’ai terminé ma carrière comme défenseur.

Le pays : En quelle année avez terminé votre carrière ?

BS : En 2000

Le pays : l’année de la montée du COB ?

BS : l’année de la montée et du premier sacre du COB en Coupe du Mali. Malheureusement pour moi je n’ai pas pu jouer la coupe du Mali. Mais j’ai joué tous les matchs de la montée. J’ai marqué deux buts. Je me rappelle comme si c’étais hier, c’est moi qui ai marqué le but décisif de la montée du COB.

Le pays : Au delà du Mali vous n’avez pas joué dans d’autres pays ?

BS : Non, je n’ai pas eu cette chance. Au delà du Mali je n’ai pas joué dans d’autres pays. Mais, bon vous savez que le football n’était pas trop mon truc, parce que j’exerçais autre travail qui n’était pas le football. Au fait, mon grand frère paix à son âme était un transiteur. Je travaillais beaucoup avec lui. Mais, honnêtement le football était ma passion, donc je pouvais mélanger les deux. Mais je n’avais pas trop la tête à devenir professionnel.

Le pays : Ah bon, même pas un tour au sein d’une équipe, même de la petite catégorie?

BS : Oh non ! Au fait à l’équipe nationale, j’ai eu la présélection de 1999 en ce moment il y’avait  Madou Coulou paix à son âme et Cheick Sala Sacko. On m’a appelé pour une présélection, je me suis un peu préparé avec eux pour la coupe du Monde dont ils ont terminé troisième.

Le pays : la génération dorée du Mali?

BS : oui la génération dorée du Mali. Vous savez, l’équipe était tellement bourrée de talent que la priorité était donnée aux expatriés. Nous on n’a pas eu beaucoup de chance, parce que je jouais en deuxième division, malgré qu’on avait nous aussi des qualités.

Le Pays : ça veut dire que depuis que vous avez terminé votre carrière, vous vous êtes directement reversé comme entraineur ?

BS : Oui directement.

Le pays : Votre premier poste d’entraineur, c’était dans quel club ?

BS : j’ai commencé mon premier poste d’entraineur en commune v. il y’avait un gars à Baco Djicoroni, nous on l’appelait Madou woloni, j’espère qu’il est toujours dans ce métier. J’ai appris beaucoup de chose à côté de  lui, quand il était l’entraineur de la Commune v. donc j’ai travaillé avec lui un moment avec la bénédiction de Souleymane Ky, qui était secrétaire général de la commune, ensuite qui est venu en commune v. il nous a beaucoup aidé, il m’a beaucoup encouragé à continuer dans ce métier. Malgré c’étais du bénévolat en commune v. je me suis lancé corps et âme, parce que je savais que la passion que j’avais pour ce travail, un jour j’allais réussir.

Le Pays : Donc vous avez dit que vous avez arrêté de jouer en 2000 pour devenir entraineur adjoint de la commune v en 2001. Vous êtes arrivez au COB en quelle année ?

BS : je suis arrivée au COB en 2005-2006.

Le pays : Donc vous avez fait trois années en commune V comme adjoint ?

BS : Non, Non j’ai fait une année comme adjoint, ensuite on a donné l’équipe. Je suis resté entraineur  principal pendant deux ou trois ans. Je vais te dire pour la petite histoire que j’ai eu un joueur quand j’étais l’entraineur de la commune v qui fait aujourd’hui la fierté de tous les nigérians. Je ne sais si tu le connais. Il s’appelle Idé Brown.  On a beaucoup travaillé ensemble, et je lui ai beaucoup aidé.

Le pays : Vous voulez me dire qu’Idé Brown a passé par le Mali ?

BS : Idé Brown a passé par le Mali, c’est moi qui te le dis. Il a joué avec moi en commune v. il a joué quatre cinq matchs en deuxième division, après il est parti. C’est quelqu’un qui l’a fait venir au Mali. Ils étaient, je crois cinq à six personnes. Avec l’aide de la mairie et quelque bonne volonté, on arrivait à leur donner à manger.

Le pays : c’est après cette expérience de la commune v que vous avez directement atterri au COB.

BS : Voilà, c’est après cette expérience de la commune v, que je suis parti au C.OB. je vais le dire, en ce moment c’étais Alou Badra Diallo dit Conti qui était  entraineur du COB et Moussa Konaté, président du COB qui l’est toujours. Quand je suis venu en tant que ancien joueur du COB, je l’ai expliqué, que je veux m’éclater ce métier, s’il pouvait m’aider à faire quelque chose. Ça d’abord je me suis rapproché d’Alou Badra Diallo. On se connaissait beaucoup. Quant j’étais joueur avec l’équipe première, lui il était entraineur de la petite catégorie. Quand j’étais venu pour ma reconversion, il m’a beaucoup aidé. On en a parlé avec le président qui était aussi beaucoup content. Il dit qu’il a besoin des gars qui ont servi le COB en tant joueur, il veut leur voir en tant que Manager. Et il m’a fait confiance et il m’a beaucoup aidé. C’est pourquoi je suis là.

Le Pays : êtes-vous toujours au  COB? Vous avez commencé comme quoi et en quelle année ?

BS : j’ai commencé comme entraineur de l’équipe espoir en 2006-2007. Je crois que c’est en ce temps qu’on a commencé le championnat d’honneur. Il n’avait pas d’entraineur pour ça. C’était une belle expérience et un tremplin pour moi pour que mes dirigeants puissent me juger de quoi je suis capable. On commençait les entrainements à partir de 15 pour terminer à 16 h 30 pour céder  la place à l’équipe première, puis qu’il n’ y avait qu’un seul terrain. Je faisais mon programme en fonction de ça. Après je continuais à travailler avec Alou Badra Diallo et Adama Boxeur qui était son adjoint. Dans ce championnat, nous sommes partis jusqu’en finale qu’on a malheureusement perdu face au Djoliba AC en série de tire au but. C’est là que tout est parti.

Le pays : 2006-2007 en espoir, ensuite vous êtes monté en grade pour prendre l’équipe première. En quelle année ?

BS : En 2008, Alou Badra Diallo est parti au Djoliba. On a confié l’équipe à Adama Boxeur, je pense que tout le monde le connait sur ce nom, donc j’étais son adjoint. Lui aussi m’a beaucoup aidé, il m’écoutait beaucoup malgré mon jeune âge à côté de lui et  malgré son expérience, il m’écoutait beaucoup et me donnait beaucoup de conseil. Je pense qu’on avait un bon duo. Au départ c’était très difficile, parce qu’on n’arrivait pas à enchainer les victoires en championnat. Par la fin on a reçu à mettre beaucoup  de victoires, on s’était même qualifié en finale de la coupe du Mali qu’on a perdu face au Djoliba AC en 2008. Ensuite  Adama Boxeur est parti, il y’a eu Ibrim Diallo. J’ai fait une année et demie avec lui. On a été deuxième du championnat et on a joué la coupe CAF contre une équipe angolaise qui nous a éliminée. L’année suivante les choses ne marchaient pas trop pour nous deux. En ce moment aussi  le président qui avait des soucis de santé avait délégué Yambox comme président. C’est en ce moment qu’ils ont décidé de remercier Ibrim Diallo et moi. Je ne dirai pas que j’ai des affinités avec le président Konaté, mais c’est un Monsieur qui a toujours cru à mes compétences. Et il a dit qu’il est vrai que les choses ne marchaient pas, mais nous virer également n’est pas la solution.

Le pays : ça c’est en quelle saison ?

BS : cela est fait en saison 2009-2010, il a essayé mais face à tout le monde, il  a cédé. Il a dit bon si c’est ça ils peuvent changer le staff. C’est comme ça qu’on nous a viré, pour prendre celui qui est mon adjoint. Ismael  Diané  a terminé la saison. Je pense que le COB a terminé quatrième. Et l’année suivante, il y’a eu Issa Kolon en 2010-2011. En ce moment, le président m’a appelé pour prendre l’équipe espoir encore. Je n’ai pas dit non, puis que je n’étais pas encore connu. Je n’avais pas trop le choix, parce que quand on est ambitieux, là où on te donne l’espace pour t’exprimer, je pense c’est le meilleur endroit pour moi de rester. Je suis resté entraineur des A prime. Dieu a fait qu’Issa aussi est appelé par la fédération pour prendre l’équipe nationale cadette. il n’y’avait pas d’entraineur et le président m’a appelé le 31 décembre 2010 chez lui. Il m’a dit la situation est telle que, je te fais confiance et je te confierai les destinées de l’équipe, pas pour un bout de temps, mais pour une longue durée. Quand ça marche je suis la et quand ça ne marchera pas je serais toujours  là pour te soutenir. Imaginer quelqu’un qui vous dit ça. Un moment donné j’avais eu peur. Moi entraineur du COB devant le Djoliba et le Stade malien dans un stade rempli, je lui ai dit, président est ce qu’il n’est pas trop tôt pour que je sois l’entraineur principal. Je voudrais que tu me laisse le temps de continuer mon apprentissage. Il m’a dit non, tu as toutes les qualités qu’il faut, et je te fais confiance. C’est comme ça, que j’ai pris l’équipe avec sa bénédiction, la bénédiction de mes parents et de toute ma famille. Je pense en cette année le championnat a été très  difficile et on a terminé septième du championnat et on a remporté la coupe du Mali face au stade malien après avoir battu le Djoliba en demie finale au tire au but.

Le pays : depuis cette saison 2011-2012, vous êtes au COB, vous n’avez envie d’allez quelque part ?

BS : Envie d’aller quelque part, je pense que ce n’est pas une bonne chose pour moi. Je prie Dieu et j’ai promis à mes dirigeants que le jour où je vais quitter le COB, c’est pour aller en dehors du pays ou de prendre une sélection nationale.

Le pays : Pas pour aller s’asseoir sur un autre banc au Mali ?

BS : C’est possible. Mais tout dépend de ce que tu as devant toi. Mais ce n’est pas mon souhait de quitter le COB pour aller s’asseoir sur un autre banc au Mali.

Le pays : Mais moi je vais vous expliquez, la situation est tellement difficile que certaines rumeurs disent que le COB est descendu en seconde division. Est-ce que face à ça vous n’avez pas envie de rester en première division et d’aller prendre une nouvelle équipe afin de rester en première division ?

BS : Envie de rester en première, je pense que je l’ai connu déjà. Cette année va me faire cinq ans que je suis avec le COB en première division, donc envie de jouer la seconde division ce n’est pas là la question.

Le pays : Vous allez accompagner le COB même en seconde division ?

BS : Pourquoi pas ? Si c’est moi qui devrait conduire le COB en seconde division pour l’aider à monter. Je pense que ça sera un beau challenge pour moi. Je vais le faire. Comme je t’ai dit le COB m’a tout donné, le COB m’a tout donné. Quelqu’un qui part de rien et qui est parmi les meilleurs entraineurs de la place. Quant on parle des meilleurs entraineurs de la place on parlera forcement de moi. Là je suis fier de moi-même et de mes dirigeants. J’ai connu plein de choses, plein de stages avec le COB aussi bien au Mali qu’à l’extérieur.

Le pays : plein de stages ? Vous avez fait des stages dans quels pays et en quelle année ?

BS : j’ai eu des stages au Mali, en France et Allemagne qui n’est pas donné à tous le monde.

Le Pays : En France en quelle année ? Et en Allemagne en quelle année ?

BS : j’ai eu le stage en France en 2011 après la coupe du Mali pour un moi. J’étais à Guingamp qui était à l’époque en seconde division. Avec la vente de notre joueur Tiecoro Kéita, il était écrit dans son contrat que l’entraineur aussi va apprendre les méthodes d’entrainement avec l’équipe première de Non Avant Guingamp. Ce stage m’a fait beaucoup de bien. En suite je suis revenu pour repartir en Allemagne en 2012 à Inef qui est une des meilleures écoles d’entraineur dans le monde. La particularité de ce stage a été que toute l’Afrique francophone qui était représentée. Nous étions quatre maliens dont l’actuel sélectionneur adjoint des aigles du Mali, Amadou Bathé Diallo avec qui je partageais la chambre. Ma fierté est que j’ai terminé premier de ce stage. On a été beaucoup félicité et les allemands étaient très contents de moi. Juste après le stage, certains de mes encadreurs m’appellent pour me poser la question, pourquoi on m’a pas donné une équipe nationale de petite catégorie pour quoi pas l’équipe A.

Le pays : En 2012, vous terminez premier d’un stage en Allemagne jusqu’à présent on vous a pas appelé pour vous confier  une équipe, même pas demander quel est votre nom ?

BS : jusqu’à présent non. Et beaucoup de personnes s’étonnent jusqu’à présent.

Le pays : Aujourd’hui si on vous appelle pour prendre une des équipes nationale, par exemple Baye Bah a laissé la place au niveau des cadets. Si on vous appelle est-ce que vous l’accepterez ?

BS : je pense que ça ne sera pas pour cette année. Parce que il y’a déjà un entraineur.  Jonas Komlan et Birama Blén vont prendre les destinées de l’équipe nationale cadette. Donc je vais rester patient. Parce qu’aller en sélection nationale, c’est la meilleure chose qui puisse arriver pour un entraineur. J’attends mon tour avec beaucoup de patience, je pense que mon tour arrivera.

Le pays : avec la prestation de nos entraineurs locaux, Fagnérie est arrivé troisième d’une coupe du monde et Baye Bah champion d’Afrique et deuxième d’une coupe du monde, que pensez-vous du niveau des entraineurs locaux. Parce qu’on a dit tellement de chose sur eux. Ils n’ont pas de niveau, ils n’ont pas d’autorité, ils n’ont pas de personnalité. Que pensez-vous aujourd’hui?

BS : Vous savez aujourd’hui, je pense que les entraineurs de la place ont toujours donné le meilleur d’eux. En 1994, c’est un entraineur de la place en occurrence Madou Keita paix à son âme qui a  reçu à faire qualifier le Mali, qui était absent de la coupe d’Afrique depuis 1972. Il est arrivé en demie finale. C’est un entraineur local en la personne de Djibril Dramé qui a donné le premier trophée continental au Mali. Le premier entraineur qui a reçu à qualifier une équipe malienne en phase de poule, il est malien, le deuxième est malien et le troisième aussi est malien. Je peux te les citer. Le premier c’est Djibril Dramé, le deuxième c’est Alou Badra Diallo et le troisième c’est Baye Bah. Je pense qu’il n’y’ a rien à dire sur ce plan. Et voir une autorité sur le joueur ne dépend pas de l’entraineur seulement. Il doit y avoir le soutien des dirigeants. Par exemple moi je te dis que lorsque je venais au COB, les joueurs que j’avais à l’époque m’ont vu venir. Et c’était très difficile. Mais avec le soutien de mon président, ils m’ont respecté puisque j’étais le seul maitre à bord. Si un joueur ne veut pas d’un entraineur, c’est à lui de partir. Mais je pense que je dois remercier une personne, et l’interview ne me plaira pas si je n’ai pas cité son nom. C’est Joaquim Ficher ( NDR ancien DTN du Mali). On parle des entraineurs du Mali, on parle beaucoup de choses, sans parler de Ficher. C’est lui qui m’a offert mon premier stage de haut niveau à Bamako.

Le pays : Ficher d’ancien DTN ?

BS : oui c’était le DTN. Qu’est ce qu’il n’a pas fait pour le Mali ? il avait pris un certains nombre de jeunes pour leur donner une formation de base tous les weekend au stade du 26 Mars avec la complicité de certains dirigeants dont Moussa Bagayoko. Il les payait avec son argent de poche. Même nos stages, il les payait avec son argent de poche. C’est grâce à Ficher que le Mali était le seul pays représenté par quatre personnes en Allemagne l’or de notre stage. Je pense que quant on parle de ce métier, il faut parler de Ficher tant le Monsieur a beaucoup donné pour le football. C’est grâce à Ficher que le niveau de l’entraineur malien a été élevé.

Le Pays : ça veut dire que les entraineurs maliens doivent beaucoup à Ficher. Il a joué son rôle. Et l’actuel DTN ?

BS : je pense c’est un instructeur de la CAF, il n’y’a pas longtemps. C’est quelqu’un qui a de la compétence et de l’expérience. On va lui donner le temps.  J’espère il va durer dans son poste et il va nous mettre à profit son savoir. Espérons qu’un jour on parlera de lui comme on parle aujourd’hui de Ficher.

Le pays : Espérons que ça soit le cas. Mais caoch, vous avez une association où il y avait beaucoup de problèmes. Ibrim Diallo avait mis quelque chose en place qui était contestée par les Diané. Que pensez-vous de cette situation ?

BS : c’est déplorable. Je pense que je ne veux pas me distinguer sur ce point ; moi mon ambition c’est de devenir un grand entraineur, s’il y’a une association j’y adhérais.

Réalisée par Abdrahamane Sissoko.

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