Salif Kéïta s’exprime sur le duel Togo-Mali du 9 septembre prochain : «Le Mali a son destin en main. Je crois que les joueurs en ont conscience…»

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Quelques jours après un Conseil ordinaire, nous avons rencontré le Président de la Fédération Malienne de Football Salif Keita. Il aborde toutes les grandes questions de l’heure. Il s’exprime sur la performance de l’AS Bakaridjan, le niveau de la ligue 1.  Le premier responsable du ballon rond malien s’explique aussi sur le partenariat conclu avec la Fédération Française de Football, les changements apportés aux statuts et règlements généraux. Il se prononce enfin sur la dernière journée des éliminatoires de la CAN ou les nôtres se déplaceront à Lomé. Interview.rn

Le Public : M. le président comment analysez vous les matches de la Coupe du Mali 2007 et surtout le parcours surprenant de l’AS Bakaridian ?

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Salif Keita : Il faut saluer la participation effective de l’ensemble des clubs sur toute l’étendue du territoire national. Le parcours de Bakaridian n’est pas une surprise car en coupe toutes les équipes peuvent faire un parcours honorable quelque soit leur niveau. Il n y a pas de petites équipes en coupe.

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Le public : Quelle appréciation faites vous du niveau technique de la ligue 1 ?

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SK : Quand on assiste à certaines rencontres, on se rend compte du bon niveau et souvent aussi c’est le contraire. Il faut l’avouer sur le plan technico-tactique, il y a eu du progrès. Nous avons presque le même niveau que les autres pays voisins. Il faut souligner l’émergence de certains clubs comme : l’ASB, CSK, COB et dans une moindre mesure, le Nianan de Koulikoro. Au paravant c’était le trio : Stade, DAC et Réal qui jouait des matchs au sommet ; ils peuvent être tous battus. Aujourd’hui on assiste à plusieurs derbys et cela attirent beaucoup de spectateurs.

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 Le public : Bien que certaines équipes émergent, la Coupe du Mali et le championnat restent la propriété privée des grands de la capitale. Est-ce dire qu’ils ont encore du chemin à parcourir ?

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SK : Des équipes comme le Réal, l’ASB, CSK, Nianan sur lesquelles on comptait en début de saison ont fait un mauvais parcours en championnat. Le COB reste quand même en course pour le titre de champion. Le titre se jouera entre les trois équipes : Stade, DAC et COB. Je pense qu’un jour l’une d’entre elles finira par emporter. C’est vrai que dans les capitales régionales, il y a un problème crucial de moyens financiers. Comme je l’avais exprimé plus haut, Koulikoro a fait un pas en avant par rapport aux autres

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Le public : En marge de cette finale, la Fédération a tenu son conseil ordinaire. Peut-on savoir les amendements apportés aux textes ?

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SK : Il est difficile d’énumérer l’ensemble des changements. Je ne pourrai citer que certains qui sont : réadapter par rapport aux normes internationales, les transferts des joueurs, le nombre des membres du bureau fédéral. Nous avons créé un poste de 3e vice président. Maintenant, le conseil se tiendra chaque deux ans. L’adoption d’un statut particulier concernant les joueurs amateurs et non amateurs. La limitation d’âge concernant la question de l’éligibilité. Deux nouvelles commissions ont vu le jour. Il faut saluer la mise en place d’un tribunal de sport qui tranchera les cas des litiges. Cette juridiction permettra certainement de mettre fin aux nombreux conflits entre les joueurs et les clubs. Elle comprendra un certain nombre de juges qui ont des connaissances approfondies des règlements et statuts qui régissent le football.

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Le public : Parlant de votre partenariat signé avec la fédération Française de football. En quoi le football malien en bénéficiera concrètement ?

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SK : Nous avons beaucoup à gagner dans cette nouvelle collaboration. La France a quand même beaucoup d’expertises en la matière. Il y a plusieurs volets qui ont été pris en compte. Il s’agit de : la formation des cadres, des entraîneurs, des arbitres, l’information de l’instance dirigeante et des stages bloqués seront accordés aux sélections nationales.

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Concernant les entraîneurs, un directeur technique sera envoyé en France pour suivre une formation. Ils assisteront aussi la femafoot dans le cadre de la formation des cadres. Nos sélections nationales des jeunes bénéficieront des stages en France pendant les années de coupes du Monde. Les Aigles seniors peuvent aussi se préparer avec l’accord de notre homologue. Le plus important est incontestablement l’information. Un spécialiste de FFF est attendu très prochainement à Bamako. Il doit former une équipe d’informaticiens que nous allons recruter très prochainement. Il permettra de mieux sécuriser nos licences, communiquer à temps réel et à moindre coût avec les autres ligues de l’intérieur. Il est temps qu’on quitte cette gestion artisanale. D’ailleurs, nous procédons actuellement à la mise en place d’une équipe d’informaticiens qui pourront nous aider à réaliser tous ces grands projets qui s’avèrent incontournables pour sa mise en œuvre.

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Le public : Le choix du nouveau directeur technique national ne posera-t-il pas de problème ? Quel sort sera réservé à l’actuel DTN (Jean François Jodar) ? Et parlez nous Monsieur le président des critères pour prétendre à ce poste ?

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SK : Cela doit être une personne qui a un niveau intellectuel ; avoir un diplôme d’entraîneur et surtout connaître l’environnement footballistique du pays. Ce dernier bénéficiera d’un stage en France qui viendra apprendre auprès de Jodar. Tant que Jodar est là, ce dernier viendra apprendre aux cotés du technicien français qui a une expérience valable. Nous allons faire un choix qui fera certainement l’unanimité. Pour Jean François Jodar, il n’y a aucun problème

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Le public : Les yeux du monde sportif malien sont tournés vers Lomé. A l’occasion, le Mali affrontera le Togo lors de la dernière journée des éliminatoires. Comment voyez vous déjà ce derby ouest africain ? Quand on sait que toutes les équipes nationales ont été éliminées.

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SK : je pense que toutes les trois équipes peuvent se qualifier. C’est un match que je qualifie comme une aventure. Les deux nations ont chacune une grande équipe. Il est franchement difficile et ne sera pas gagné avant le coup de sifflet final. Il doit être préparé sur tous les plans : moral, physique et même psychologique. En tant qu’ancien footballeur, je n’avais jamais abordé un match en complexe de supériorité ou d’infériorité. Je préparais tous les matches en me disant qu’il faut se donner à fonds pour atteindre mon objectif à la limite de mes efforts physiques et connaissances techniques. Le match peut se jouer jusqu’au dernier retranchement de l’effort. Nous aurons en face de nous un public des grands jours.

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Si le Mali fait un nul et si les béninois gagnent, ils pourront se qualifier. Les Togolais feront un grand match après une défaite humiliante contre le Bénin lors de la 5e journée à Cotonou. Ces deux pays sont liés par l’histoire. Mais ils auront en face une équipe du Mali qui a envi de prouver qu’elle fait partie des meilleures formations du continent. Les joueurs maliens prouveront qu’ils ont leur place à la grande fête du football du continent. En foot, on peut mieux jouer et perdre ou mal jouer et gagner. Nous souhaiterons que la chance soit de notre coté le jour du match. Voici quatre facteurs qui sont essentiels : le physique, la technique, la psychologique et la chance.

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Le public : Avec la crise actuelle du football Togolais, les Aigles ont –ils les moyens de prendre leur revanche sur la bande d’Adebayor ? On se rappelle que les Eperviers avaient gagné lors des éliminatoires combinées Can et Mondial à Bamako. C’était le 27 Mars 2005 au Stade du 26 mars.

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SK : Le Mali a son destin en mains. Je pense que les joueurs sont conscients de l’enjeu. Vous savez les crises internes n’ont rien à avoir avec les résultats des rencontres. La preuve c’est la prestation d’Irak en coupe d’Asie. La réalité d’un match se jouera sur l’aire de jeu.

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Le public : Un dernier appel au monde sportif malien ?

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SK : Evidemment, ce ne sera pas la fin du monde. Cette rencontre reste avant tout un match de football. On peut gagner, faire un nul ou peut-être perdre. Nous devons tous nous remobiliser pour l’avenir de notre sport roi. Il y a beaucoup de calculs mais je préfère attendre le soir du 09 septembre. Nous devons savoir d’où nous venons et ou nous partons.

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Propos recueillis  par Hamidou Cissé

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