Résolution de la crise dans le football : Echec et mat pour la commission Adama Koné

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La sentence a été rejetée par toutes les parties en conflit. Les concessions exigées de part et d’autre pour aller à la paix n’ont pas été du goût des protagonistes qui sont restés campés sur leurs positions au détriment de notre sport roi.

Depuis bientôt neuf mois, le front sportif (football) est empêtré dans un imbroglio, qui n’a certes pas impacté négativement sur le rendement de nos footballeurs engagés dans les compétitions internationales, mais suffisant pour couper le sommeil aux pus hautes autorités du pays. Rappelons que la crise qui a commencé par un simple mouvement d’humeur au sein de la Fédération Malienne de Football et du Djoliba AC s’est amplifiée par la seule volonté d’une poignée d’individus autour du ministre des Sports Housseyni Amion Guindo, qui ont intérêt à son exacerbation pour en tirer les meilleurs dividendes. Aujourd’hui, la crise a atteint son paroxysme. Passé ce moment, elle risque de déborder comme ce fut le cas en 2006 lors du match Mali-Togo. La défaite du Mali à l’issue du jeu a failli emporter le régime d’ATT. Alors, qu’il plaise au président de taper du poing sur la table pour ramener les protagonistes à la raison. Sinon, le niveau actuel de la crise opposant d’un côté le Bureau fédéral à des membres démissionnaires pour des divergences de vue dans l’interprétation des recommandations d’un audit institutionnel commandité par la FIFA et de l’autre, au président de la fédération, Boubacar Baba Diarra et Tidiane Niambélé, alors président du Djoliba, a largement dépassé les compétences de son ministre de Sports. Sa prise de position en faveur des « putschistes » a complètement noyé sa voix qui n’est plus audible par aucune des parties. D’où la commission de médiation qu’il a mis en place en octobre dernier pour aider les protagonistes à aplanir leur différend au grand bonheur de notre sport roi.

Malheureusement pour lui, cette commission a rendu son verdict la semaine dernière. Mais, il est vraiment triste de constater que la Commission a échoué dans sa tentative de rapprochement des positions déjà raides. La sentence prononcée par Adama Koné et ses camarades a été, comme il fallait s’y attendre, rejetée par les deux parties. Les propositions de solutions ne satisfont aucune partie. Ni le Bureau fédéral, ni Tidiane Niambélé et ses amis « putschistes ». Car, comme préalable à la levée de toute sanction, Tidiane et ses amis devront d’abord reconnaitre formellement le Bureau fédéral dirigé par Boubacar Baba Diarra. En retour, en guise de geste de bonne foi, celui-ci devra s’employer à lever toutes les mesures de suspension à vie ou temporaire qui frappent Tidiane Niambélé et ses amis. Cette décision a provoqué l’ire de Tidiane Niambélé, qui y oppose un niet catégorique. Selon des sources dignes de foi, il aurait failli donner une gifle au président du Comité olympique pour lui avoir fait la suggestion. Du côté de la FEMAFOOT, l’on se sent trahit par la Commission qui avait présenté une autre proposition de solution de sa réunion de restitution. C’est dire qu’à la lumière des réactions négatives des uns et des autres en accueillant ces propositions de solutions comme thérapie à la crise et de surcroit par voie de presse, il va sans dire que le rejet des deux premiers points par les deux parties suffit pour constater l’échec de la médiation.  Car, à l’annonce du verdict, Tidiane Niambélé aura piqué une crise noire contre le président du Comité olympique, Habib Sissoko, selon des témoins. Le seul tord de celui-ci est de lui avoir demandé un effort de dépassement de soi. Du côté du Bureau fédéral, l’on n’est également satisfait des propositions, mais l’on fait la bouche fine en attendant d’être saisi officiellement du document. En coulisse, d’autres membres du Bureau fédéral racontent qu’ils ont été trahis par la Commission pour avoir échangé les points contenus dans la première mouture du document, qu’ils avaient partagé à la faveur d’une réunion de restitution. Alors, si aucune des parties ne sort satisfaite de la médiation, qu’adviendra-t-il des pistes de solutions esquissées dans les propositions de sortie de crise ? C’est dire qu’encore une fois, le ministre Ousseyni Amion Guindo avalera de nouvelles couleuvres. Car, en mettant cette commission en place, il était persuadé qu’elle l’aiderait à éteindre le feu qu’il a allumé tout seul. Comme on le dit en Bambara, « quand on réussit un premier coup d’essai, on est tenté de le reproduire à toutes les situations ». C’est le cas avec le ministre Ousseyni Amion Guindo. Qui a réussi à casser le Bureau fédéral du Sport équestre pour mettre en lieu et place un nouveau Bureau dirigé par son homme de son choix et celui d’un richissime entrepreneur, répondant au nom de Mamadou N’Diaye, dit Madou Fing. Fort de son argent, celui-ci a cru manipuler à souhait les membres du Bureau fédéral, qui devraient lui obéir aux doigts. Malheureusement, le président d’alors, le fils Konaté, Mamadou Tiéoulé Konaté, n’est pas ce genre de personne. Il lui a opposé une résistance à lui couper le souffle. L’opposition entre les deux hommes a fini par paralyser les activités au niveau du champ hippique. Même le renouvellement du Bureau fédéral qui a porté l’ancien PDG de la Banque de l’Habitat du Mali (BHM-SA), Mamadou Sylla, n’a pas calmé la crise d’hystérie du richissime entrepreneur. Qui, pour se soulager, avait cassé son écurie en offrant en cadeau ses chevaux à des amis.

Mais, à l’arrivée d’Housseini Amion Guindo au département des Sports, Madou Fing déterre sa hache de guerre et commence à jeter du discrédit sur le Bureau fédéral. Dès lors, éclata une crise de confiance, qui finit par emporter le Bureau dirigé par Mamadou Sylla.  Ainsi, Amion Guindo chargea Adama Koné d’aider les protagonistes à se relever de leur crise en mettant à plat leur différend pour aller vers l’élection d’un nouveau Bureau fédéral du sport équestre. En réussissant ce coup, le ministre Guindo a cru pouvoir rééditer son exploit au niveau de sport roi, le football. Celui-ci traversait son tour de crise d’humeur. Qu’il a amplifié fortement pour en tirer les meilleurs dividendes. Ainsi arriva ce qui passe actuellement. L’enjeu de ce jeu subtil étant de faire main basse sur les ressources publiques destinées à financer le foot…

A suivre dans  nos prochaines livraisons.

M. A. Diakité

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3 COMMENTAIRES

  1. L’Etat est cas même souverain il peut fermer les stades qui lui appartiennent et cesser de financer toutes activités liées au foot.

  2. Bonjour Monsieur Diakité,
    Je vous propose ceci. Pouvez vous retourner retrouver les protagonistes pour leur tendre à chacun votre micro?
    Pouvez vous vous procurer toutes les moutures dont on parle?
    pouvez vous retourner ensuite a la médiation pour mieux comprendre pourquoi ? Pouvez vous aussi vous procurer les TDRs de la médiation, et les stratégies adoptées?
    Ainsi vous pouvez reprendre votre article pour mieux informer vos lecteurs.
    Si vous n’avez pas été associé à la rencontre entre la mission et les protagonistes, évitez certains propos, même au conditionnel.
    Dans votre article, je n’ai point vu la confirmation du refus des deux parties.

  3. Cela ne peut reussir car existent comme vous le soulignez 2 à 3 moutures de resolution ! Ou se trouve le point de crise de la montée en D1 qui a pourtant fait accord de toutes les parties ? La crise interesse meme les mediateurs, mais tous sont des voleurs et des profiteurs des 2 camps ! il faut reprendre le championnat national D1 et la montée et puis partir en AG pour discuter de tous les points

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