Reprise des compétitions nationales : Les obstacles persistent

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Le Comité exécutif de la Fédération malienne de football est déterminé à reprendre les compétitions nationales, suspendues à mi-mars pour cause de la pandémie Covid-19. Sollicité sur la question, le comité scientifique (CoS) a jugé fondé les mesures proposées par la Femafoot pour réduire les risques de propagation de la pandémie de Covid-19. Mais cet avis favorable du CoS ne suffit pas pour que la reprise soit effective. Pour ce faire, le Comité exécutif devrait faire sauter plusieurs obstacles, notamment la fermeture des infrastructures sportives sur l’ensemble du territoire national. Or la direction nationale des sports et de l’éducation physique (DNSEP) a donné quant à elle une suite négative à la réouverture des infrastructures sportives. Le 15 juin dernier, le président de la Fédération malienne de football, Mamoutou Touré « Bavieux » saisissait en effet la DNSEP pour la reprise en déroulant notamment le protocole de respect des mesures barrières dans le cadre de la prévention de la pandémie Covid-19. Mais dans une correspondance en date du 24 juin, le Directeur national des sports et de l’éducation physique, Aliou Maïga, a rappelé que c’est à la suite du communiqué issu de la réunion du Conseil supérieur de la défense nationale du 17 mars 2020, que le ministre de la Jeunesse et des Sports a instruit la fermeture de toutes les infrastructures sportives et socioéducatives publiques jusqu’à nouvel ordre. Et d’ajouter dans la même missive que toute réouverture prématurée des installations sportives sera contraire aux instructions du ministre de la Jeunesse et des Sports. «La préservation de la santé de la population malienne en générale, des sportifs et leurs familles en particulier est la priorité de la direction nationale des sports et de l’éducation physique dont le souci est : l’athlète en premier, la victoire après », a-t-il déclaré avant de conclure que la DNSEP reste disposée à tout éventuel échange sur la situation.

Les obstacles persistent donc pour la reprise des compétitions nationales. La réouverture des infrastructures sportives dépend en réalité du Conseil supérieur de la défense nationale ou du président de la République. Il semble que le chef de l’Etat est plus préoccupé par la crise socio-politique que traverse notre pays sans gouvernement depuis plus des deux semaines. Il faut aussi noter la réticence de certains clubs à reprendre la saison 2019-2020 à cette période.

Ousmane CAMARA

 

FEMAFOOT : Mamoutou Touré « Il faut sauver l’essentiel »

Le président de la Fédération malienne de football, Mamoutou Touré «Bavieux», était face à la presse le mardi 30 juin, au siège du Patronat. C’était pour partager les arguments de la FEMAFOOT quant à la reprise de la saison 2019-2020.

Deux sujets étaient à l’ordre du jour de la conférence de presse animée par le président de la Fédération malienne de football, Mamoutou Touré « Bavieux » : la reprise du championnat national 2019-2020 et le plan d’aide de la FIFA contre la Covid-19. Pour l’occasion, le président du Comité exécutif de la Femafoot était accompagné́ de plusieurs membres de son bureau dont le premier vice-président Kassim Coulibaly «Yambox». Le patron du football malien a beaucoup insisté sur la relation entre la fédération et le ministère de la Jeunesse et des Sports. En réponse à ceux qui voient un conflit entre la Femafoot et le département de tutelle derrière la réticence de la DNSEP rouvrir les infrastructures sportives pour la reprise du championnat national, Bavieux a assuré qu’«il n’y aucun problème entre la fédération et le ministère de la Jeunesse et des Sports ». Et d’entrer dans le vif du sujet en indiquant que le Comité exécutif a décidé de parachever les compétitions du championnat national pour le bien du football malien et pour «sauver l’essentiel». Toutes choses dont est tributaire la solution à la complexité actuelle du football malien, a-t-il laissé entendre.

Après avoir reçu l’avis favorable du Cmité scientifiquele Comité exécutif souhaite reprendre les activités en respectant les mesures barrières. Notre objectif est de sauver l’essentiel. Faisons tout pour sauver la saison », a martelé Mamoutou Touré « Bavieux ». Et de révéler que le format actuel du championnat national avec 23 clubs est financièrement intenable avec un budget d’un milliard soixante-dix-neuf millions de Francs CFA. «Si on arrête le championnat, ce n’est pas évident qu’on ait des ressources pour refinancer ce championnat à 23 clubs», a-t-il prévenu, indiquant par ailleurs qu’en jouant seulement la 22ème journée de la phase de poules, la prochaine journée en l’occurrence, il serait possible de connaître les 15 clubs sur 17 qui seront maintenus en première division. Les deux autres seront déterminés lors des matchs de play-off qui regrouperont les quatre derniers de chaque poule. Il restera donc moins de matches à jouer après la 22è journée.

Le président de la femafoot a signalé par la même occasion que les dispositions sont prises par le Comité exécutif pour organiser le championnat de deuxième Division afin d’assurer la promotion en première Division des trois clubs qui compléteront à 20 les clubs de l’élite lors de la saison 2020-2021. Et de conclure : « Le souhait, c’est de reprendre le plus vite possible le championnat pour terminer le plus vite possible ».

Le comité scientifique a donné un avis favorable, le 17 juin dernier, pour la reprise de la compétition si les mesures sanitaires sont respectées, mais la direction nationale des sports et de l’éducation physique (DNSEP) a donné une suite négative à la demande d’ouverture des infrastructures sportives. À noter qu’au moment où la FEMAFOOT tenait cette conférence de presse, la Confédération africaine de football (CAF) était également en réunion par visioconférence et des décisions fortes ont été annoncées, notamment le report de la CAN 2021 en 2022 et la reprogrammation du CHAN 2020 en janvier/février 2021. Reste à savoir si le football malien résistera à cette crise sanitaire qui a été cause de l’annulation ou le report de plusieurs nationales et internationales à travers le monde.

Ousmane CAMARA

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