Malgré l’étau qui se resserre petit à petit autour d’elle, la Fédération malienne de l’hippisme (FMH) continue de se faire ridiculiser aux yeux de l’opinion publique. Après l’échec de ses tentatives de contourner l’Arrêté ministériel qui conditionne la reprise des courses hippiques au toilettage des textes et à la mise en place d’un nouveau bureau, la FMH vient de jouer son dernier va-tout avec l’implication de l’ancien Premier ministre Mohamed Ag Amani. Constatant l’échec de ses plans A, B et C, le président de la Fédération, Mamadou Baba Sylla, a éclaté en sanglots devant un conseil communal de la commune II médusé.
Les témoins du spectacle n’en reviennent toujours pas de voir le président de la Fédération malienne de l’hippisme s’attaquer avec véhémence à la mairie de la commune II. Le Protocole d’accord paraphé par le département de tutelle et le Comité olympique prévoyait normalement, après le « Grand Prix de la Nation 2011 », de faire le toilettage des textes et la mise en place d’un nouveau bureau tant au niveau de la Ligue que de la Fédération. Malheureusement, le Comité olympique, qui avait été commis pour jouer les bons offices entre les parties (comme il est de coutume), a décidé de choisir son camp, c’est-à-dire ceux qui ont un droit de vote à son sein.
En prenant fait et cause pour les « bourreaux » contre les victimes, Habib Sissoko et ses camarades prouvent que le sport malien est loin d’être leur souci. Pour eux, si le prix de la tranquillité dans leur gestion passe par la dislocation des différentes fédérations, leur choix est vite fait.
C’est pourquoi tous ceux qui se bâtent pour la bonne gouvernance au sein des fédérations sont piétinés au nom d’un « sacro-saint » soutien aux fédérations dictées par l’Olympisme, selon eux. Au Mali, le Comité olympique déroule le tapis rouge pour les pilleurs et les « assassins » du sport, pendant que ceux qui se battent de façon désintéressée pour une bonne gouvernance sont « écrasés ». Il est devenu un grand mafieux qui se croit assez fort pour défier le ministre de la Jeunesse et des Sports.
Mieux diviser pour régner
La tactique du Comité olympique est simple : avec des brisquards aguerris, il maîtrise parfaitement la tactique qui consiste à diviser pour mieux régner. Ainsi, tous les baromètres de notre sport affichent le rouge. Certaines disciplines ont deux fédérations alors que d’autres sont en voie de dislocation ou de disparition, mais elles sont toutes pointées du doigt. La gestion calamiteuse du Comité olympique sur ces disciplines est dictée par des intérêts personnels et égoïstes.
Dès qu’il y a crise au sein d’une discipline, il est regrettable que le Comité olympique envenime les choses alors qu’il se dit « caution morale ». Aucune investigation n’est faite pour établir la vérité. Et à ce jour aucune conciliation n’est à mettre à l’actif du CNOS.
Pire, il est cité dans toutes les crises fratricides qui minent le sport dans notre pays. En acceptant en son sein une fédération qui a 5 ans de mandat avec à l’appui un seul signataire pour les sorties d’argent et qui est à la fois le Commissaire aux comptes, le Comité olympique national prouve qu’il a d’autres intérêts à sauvegarder.
Le cas de l’hippisme
Malgré plusieurs rapports qui accablent sa gestion sur fond de tripatouillage des statuts, la Fédération malienne de l’hippisme continue de dicter sa loi avec la bénédiction du Comité olympique. Tout en « oubliant » son statut de « caution morale » de notre sport, le CNOS a décidé de ne cautionner que son propre intérêt. Pour les observateurs, le comble réside dans son inaction.
Mais malgré ses dérives, rien n’est entrepris pour recadrer le CNOS-Mali. Pendant ce temps, son comportement déraisonnable dicté par Tidiani Niambélé est en train de « mettre le feu » au champ hippique de Bamako. A tout point de vue, le Comité olympique sera responsable de tous les incidents qui se dérouleront entre les acteurs de l’hippisme.
D’ici là, la Fédération continue de se donner en spectacle. Le dernier en date remonte à la semaine dernière où le président Mamadou Baba Sylla a fondu en larmes devant les membres du conseil communal qui a interdit toute compétition hippique conformément à l’Arrêté du ministre de la Jeunesse et des Sports. Ce comportement insolite d’un responsable a suscité beaucoup de commentaires.
Selon les uns, ce comportement de Mamadou Baba Sylla indique clairement que la discipline cache encore beaucoup de zones d’ombre. Selon les autres, certains membres de la Fédération sûrement vivent sur le dos de la discipline.
Dans les deux cas, l’arrêt de la compétition, en attendant le toilettage et la mise en place d’un nouveau bureau, constitue un manque à gagner inacceptable. Contrairement au Comité olympique, le ministère de tutelle veille jalousement au « grin » (avec l’arrivée de « PPR ») et au respect strict des textes qui régissent les différentes disciplines dans notre pays.
A suivre…
Jean Pierre James