Lors de la dernière décennie, le Barça a connu quelques succès notables sur la pelouse du Bernabeu. Le 0-4 infligé à une équipe qui était loin d’en être une sous la direction de Rafael Benitez ou encore, plus marquant, le 2-6 avec le rôle de Messi en faux numéro 9, lors de la saison du fameux sextuplé en 2008-2009.
Souvent, les plus grandes démonstrations du Barça contre le Real ont comme dénominateur commun la présence de Lionel Messi sur le terrain. Meilleur buteur de l’histoire du Clasico avec 21 réalisations au compteur, la Pulga parvient à offrir sa meilleure version au moment de se mesurer à l’imposante institution merengue, de surcroît au Bernabeu avec 12 buts inscrits sur la pelouse du club royal. Considéré comme l’un des meilleurs joueurs de l’histoire du football, si ce n’est le meilleur pour certains, Lionel Messi est malgré lui lié au Real Madrid. C’est à travers sa relation à l’égard du club merengue que sa véritable dimension peut s’évaluer. Et dans ce chapitre-là, depuis trois ans, une anomalie figure dans le CV du natif de Rosario : aucun but inscrit lors des 6 derniers matches dans les Clasicos. Alors, est-ce simplement dû à un rôle en constante évolution ou plutôt à une véritable recette miracle mijotée par le Real ? Correspondant du Barça pour Goal, Ignasi Olivia estime que c’est une conséquence du premier point : “Au cours des derniers mois Messi a joué comme un meneur de jeu. En fait, dans les derniers matches il était plus un milieu offensif central qu’un ailier droit, en essayant de connecter le milieu de terrain avec Luis Suarez et Neymar, qui commence à partir de l’aile gauche. Les problèmes dans le milieu de terrain du Barça durant toute la saison l’ont placé plus souvent au milieu du terrain, spécialement quand Iniesta été absent, et il a assumé le rôle de la construction. Cela le fait agir plus loin du but adverse que jamais.”
L’émulation Real-Barça et Messi-Ronaldo est bénéfique
Paradoxalement, s’il peine dans son rapport au but face au Real Madrid pour les raisons abordées ci-dessus, Messi représente à son tour un défi pour les pensionnaires du Santiago Bernabeu : être compétitif sur le long terme en Liga (38 journée). Au vu du palmarès récent des Merengue (une seule Liga gagnée en huit ans), il n’est pas inique de considérer que le numéro 10 n’est pas étranger à cette difficulté madrilène. Le correspondant de Goal estime que la donne n’a pas tant changé que cela, mais salue en revanche l’émulation entretenue par la rivalité entre les deux clubs et, bien sûr, celle entre Messi et Ronaldo : “Après l’ère de Messi, après l’époque de Guardiola, après le meilleur Barça de tous les temps, le Real Madrid a encore 6 Ligue des champions de plus que le Barça, tout comme en 1991, avant que Barça ne gagne son premier titre. Bien sûr, nous pouvons maintenant parler de l’ère de Messi. Barcelone est devenu l’un des meilleurs clubs d’Europe après avoir gagné des Ligue des champions et Ligas comme ils n’en avait jamais gagné auparavant. Bien que je pense que le Real Madrid a un grand mérite de pouvoir défier ce grand Barça et gagner des titres importants. En outre, je pense que la grande opposition a été utile pour Barcelone et Messi afin de progresser à tous les niveaux, il y a toujours eu une motivation pour les joueurs du Barça et pour Messi. Je pense que Messi et Ronaldo devraient se féliciter. Ils se sont améliorés en se frottant à un niveau supérieur. Une chose similaire s’est passée avec le Barça et le Real Madrid.”
Ce dimanche soir, l’histoire entre le Real Madrid et le Barça sera enrichie d’un nouveau chapitre, peut-être décisif dans l’optique du titre de champion d’Espagne. Lionel Messi, à l’instar de Cristiano Ronaldo, ne voudra certainement pas manquer l’occasion de priver son rival le plus célèbre d’un possible titre. Et, sans Neymar, la responsabilité sur les épaules du quintuple Ballon d’Or n’en sera que plus exacerbée. Cela tombe bien, La Pulga a peu l’habitute de décevoir.