« Nous pouvons devenir des championnes d’Afrique dans nos séries respectives si la Fédération malienne de natation met le paquet dans l’encadrement ! » Ces propos sont de Ramata Coulibaly et de Mamou Coulibaly, deux jeunes nageuses porteuses d’espoir d’un lendemain meilleur pour la natation malienne. Nous les avons rencontrées jeudi dernier.
C’est en 2007 que Ramata Coulibaly et Mamou Coulibaly ont été repérées par Balla Tounkara, maître-nageur du Club de natation de la commune II. « Nous étions des basketteuses. Au cours d’une rencontre de basket, le maître nageur Balla Tounkara nous a approchées pour nous demander de faire de la natation. Nous avons accepté, mais au départ c’était un peu difficile comme le début de toute chose. Le matin, nous faisons du basket et, le soir, la nage dans la piscine du restaurant Kita près de l’ambassade canadienne » nous expliquent-elles.
Amoureuses du sport, elles ont très vite aimé leur nouvelle discipline et se sont spécialisées dans la nage libre et la brasse. Pétries de talent, elles intègrent rapidement le club de la commune II avec lequel elles participent en 2011 à la 4ème édition du championnat national de natation à Kayes.
A cette première compétition, Ramata et Mamou Coulibaly raflent les premiers prix dans les séries nage libre et brasse. Ramata Coulibaly est classée première dans la série nage libre suivie de Mamou Coulibaly, sa complice. Dans la série brasse, c’est Mamou Coulibaly qui surclasse ses adversaires en occupant la première place, suivie à son tour de Ramata qui enlève le deuxième prix.
Cette performance leur permit de participer au Championnat africain de natation de Dakar du 21 au 23 juin 2011. A Dakar, les nageuses du Mali se classent 2ème au relais (4 nages). A cette compétition, Ramata et Mamou Coulibaly empochent chacune trois médailles au compte de leur pays.
Au championnat national de natation de 2012, en l’absence de son complice Mamou Coulibaly, malade, Ramata Coulibaly se classe première dans la série nage libre et brasse 50 mètres et 100 mètres.
La piscine du Stade omnisport doit être remise en état
La performance d’un athlète rime avec la qualité des équipements sportifs mise en sa disposition par l’encadrement. Ramata et Mamou Coulibaly se disent conscientes que si la fédération nationale mettait le paquet pour encadrer l’équipe nationale, la natation au Mali irait beaucoup plus loin. « Nous souhaitons que la piscine du stade omnisport soit mise en état pour permettre les entraînements à tout moment. C’est seulement quand les compétitions sont proches que nous nous entraînons. Ce qui ne nous permet pas d’avoir un meilleur niveau. On a participé à une formation en Espagne en 2011, mais ça ne suffit pas. Nous faisons de notre mieux grâce aux conseils de Tonton Kassé, le maître-nageur de l’équipe nationale, mais l’encadrement est insuffisant pour qu’on puisse véritablement rivaliser avec nos collègues des autres pays. Donc, la fédération nationale de natation doit davantage redoubler d’efforts pour mettre les athlètes à niveau pour les compétitions internationales » nous ont confié les deux jeunes nageuses.
Mohamed Traoré, stagiaire
