Quatre questions à Idrissa Kanté dit Gorgui, ancien joueur : ‘’Il faut que les gens croient en l’équipe’’

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Idrissa Kanté dit Gorgui n’est plus à présenter. Cet ancien joueur du Réal de Bamako et de l’équipe nationale a formé de nombreux joueurs au Centre Salif Kéïta qui font aujourd’hui la fierté de notre pays. Dans l’entretien qui suit, il nous analyse la poule B et dégage des perspectives.

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Après le tirage au sort, quelle analyse faites-vous de la poule B dans laquelle le Nigeria, la Côte d’Ivoire, le Mali et le Bénin croiseront le fer?  

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C’est une bonne chose le fait que le Mali se retrouve dans une poule avec le Nigeria, la Côte d’Ivoire. Souvent il faut se frotter, se mesurer au plus grand pour connaître sa valeur. Il faut que les gosses sentent que généralement ce n’est pas facile. Chaque fois que c’est facile dans leur tête, ils ont des problèmes. Donc il faut que les jeunes prouvent au public malien qu’eux aussi sont des grands. Avec des joueurs de la trame de Kanouté, Djilla, Seydoublen, Momo, Police, Djimy, Traoré, Sami, Diamouténé, on peut se prévaloir d’avoir des grands joueurs. Au sein des clubs où évoluent  nos professionnels, ils sont indiscutables.

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Donc il faut que les gens croient en l’équipe. Même pour la qualification contre le Togo. Avant le match, sur 10 Maliens, 8 vous auraient dit que le Mali ne pouvait pas se qualifier. Généralement les gens oublient que ces jeunes aiment le pays et veulent se battre. Le problème du Mali est celui du groupe. Je pense que les dirigeants sont en train de se battre pour que le groupe soit soudé. Il doit y avoir un leader dans le groupe. Nous avons des problèmes, si l’encadrement technique fait fi de ça, chacun s’exprimera dans son registre. Par exemple, si moi je pense que c’est Djilla, d’autres disent, c’est Seydou ou Fred ou Momo.

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Dans un groupe, il faut un leader. Je ne dis qu’il soit le meilleur. Du temps où on jouait, on avait Salif. On savait que c’était lui le maestro quoiqu’on dise. C’était pas parce qu’il est le meilleur Malien mais il faisait partie des meilleurs Maliens, des meilleurs du groupe. On était d’accord qu’il pouvait apporter beaucoup à l’équipe. Le groupe était là soudé derrière lui.

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Voilà ce que les gosses doivent faire. Ils doivent être derrière quelqu’un pour se dire que nous venons pour le groupe. Nous venons jouer pour le Mali. Le match Mali-Togo prouve que les garçons ont la possibilité.

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Un commentaire sur le Nigeria et la Côte d’Ivoire ?

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Ce sont des grands. Ils ne sont pas à négliger. Au contraire, ce sont de grandes Nations de football qui ont au moins une coupe d’Afrique dans leur palmarès. Donc, il n’y a pas à les sous-estimer. L’encadrement technique et les joueurs doivent s’y mettre. Ils doivent être conscients qu’on n’aura pas la tâche facile. C’est le football. Il faut rencontrer les grands pour se positionner. Il faut que les gens soient derrière cette équipe et qu’ils y croient. Tout le monde est d’accord qu’on doit se donner la main et laisser de côté les petites querelles.     

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En plus de l’esprit du groupe, qu’est-ce que l’encadrement technique des joueurs doit faire ?

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Le problème que l’encadrement technique doit résoudre est de redéfinir le rôle de tout un chacun dans l’équipe et ensuite faire le bon choix au moment opportun. Je demande à l’encadrement, s’il a les possibilités de faire venir tous ces jeunes tels que Samy, Jimmy Traoré…pour former un bon groupe et taire les petites querelles. Je pense qu’il faut essayer de gérer les jeunes. Ils ont leur caractère. Si on a un très bon groupe de 22 joueurs, on peut aller loin dans cette compétition. Je demande à l’encadrement de faire fi de certains et de regarder l’avenir.

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Par ailleurs, on constate que le Mali peine à se retrouver au niveau des jeunes, cadets, juniors. La preuve la plus récente, c’est l’élimination des Espoirs. Qu’est-ce que ne va pas à votre avis?      

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Actuellement au niveau des jeunes même au sein des clubs, les dirigeants s’occupent personnellement de la grande catégorie. Le football malien était un football de jeunes mais depuis deux compétitions, on ne se retrouve plus au rendez-vous de ces jeunes.

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Au niveau des cadets, des juniors et actuellement les espoirs, le Mali est éliminé partout. Cela veut dire qu’il faut revoir cette politique de formation des jeunes. Si la Fédération malienne de football a les moyens, qu’on instaure un bon championnat de cadets, de juniors. Je ne dis pas organiser deux ou trois matches. Il faut qu’on ait un championnat sérieux à base de poule où il y aura des matches aller et retour.

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La Fédération doit s’impliquer pour valoriser le football des jeunes. Qu’on prenne des dispositions utiles et nécessaires pour organiser un bon championnat de jeunes. Je pense qu’on peut accentuer le travail de formation à la base.

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La débâcle de nos cadets contre le Burkina prouve que le football des jeunes n’intéresse pas les dirigeants. Or, c’est ce football des jeunes qui peut assurer la relève de demain.

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 Il faut faire attention si cette génération de Djilla, de Seydou disparaît, on risque de faire une décennie ou deux pour revenir. Je pense que le bureau fédéral doit mettre l’accent sur la formation des jeunes. On peut par exemple organiser même une journée de réflexion pour discuter de ce problème.

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Chiaka Doumbia

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