A l’issue de la dernière journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations Gabon et Guinée Equatoriale 2012, les Aigles s’offrent le précieux sésame malgré leur parcours très peu élogieux. Avec un score de 2-2 réalisé à Monrovia face au Libéria au terme d’une prestation terne dans tous les compartiments de jeu, la sélection dirigée par Alain Giresse n’a su procurer à son public, l’euphorie d’une qualification qui promet .C’est plutôt une qualification au goût amer puisque le public est resté sur sa soif depuis le début de la compétition jusqu’à son terme ce samedi 08 octobre2011 pour le compte du groupe A.
Trois victoires, deux défaites et un match nul, tel est le bilan d’une équipe qui n’a jamais su, au cours de ces six journées de compétition, montrer qu’elle a des ambitions de se hisser parmi les meilleures du continent. Pour preuve, les Aigles n’ont, nullement, réussi dans cette campagne, à s’imposer à l’extérieur comme Ivoiriens, Ghanéens et même Botswanais en ont fait. Au contraire, les nôtres se sont contentés de pénibles victoires à domicile pour finalement asseoir leur qualification sur un cas de figure favorable à l’issue de l’autre match du Groupe.
C’est donc clair pour tout observateur de notre football que les Aigles viennent de nous gratifier d’une qualification qui n’augure pas une participation meilleure que les trois dernières en date. Lorsqu’on se rend compte qu’en borgnes parmi les aveugles de leur Groupe, les Aigles ont éprouvé beaucoup de peines pour être roi, l’on est en droit de croire que la sélection malienne partira, une fois de plus, pour faire de la figuration à la cour des grands.
En tous cas, le jeu produit par les joueurs et le travail accompli par le staff d’encadrement, laissent entrevoir une piètre prestation de figuration en janvier prochain au Gabon et en Guinée Equatoriale. Aujourd’hui, le supporter du football malien se demande si les trois mois qui nous séparent de la phase finale de cette CAN, pourront permettre à chaque entité de revoir sa copie, surtout quand on dispose d’un coach qui ne cesse toujours pas d’infirmer le bien qu’on pensait de lui. Lui-même se glorifiera d’avoir accompli la mission qui lui avait été confiée, celle de qualifier les Aigles pour la CAN 2012.
Le moment est venu pour le département de tutelle de s’intéresser sérieusement et de façon plus responsable à la préparation de nos Aigles seniors. Trop c’est trop et le contribuable malien en a assez des machinations de certains membres du bureau fédéral. Le ministre Djiguiba Kéita alias PPR se doit de s’intéresser à la préparation des représentants du Mali à ce grand rendez-vous de la crème du football continental. A ce stade, nous disons que la gabegie, le népotisme, le copinage et le l’affairisme, n’ont plus leur place. C’est maintenant qu’il faut préparer les Aigles. Il faut commencer par trouver un entraîneur de haut niveau, capable de donner à l’équipe un fond de jeu, de mieux motiver les jeunes. Alain Giresse a montré ses limites. Cette qualification est le fruit d’un sursaut d’orgueil des enfants et non la récompense de la capacité technique de l’entraîneur dont le coaching a toujours été décrié par les uns et les autres. De grâce, débarrassez- nous de cet entraîneurqui était aller au ibéria pour sauver les meubles envoyant son système de jeu de départ(un seul attaquant) et qui ne nous conduira pas si loin que le bout de son nez.Pourquoi avoir changer de système de jeu?
La Fédération quant à elle se doit de réaliser que le bon pion n’est pas celui pioché sur le choix de ce technicien français très limité. La preuve en est que l’homogénéité et le mental de gagnant font toujours défaut dans une sélection où les différents compartiments semblent être autonomes sur l’aire de jeu. L’équipe est incapable de sauvegarder ses avancées. Du travail, il y en a pour cette formation et à tous les niveaux. Avec un gardien de but toujours rêveur dans son sanctuaire et qui n’est jamais maître dans ses six mètres, qui s’avance dans ses 18 mètres de façon désordonnée ; avec une deuxième ligne sur laquelle les défenseurs ne se complètent guère mais balancent plutôt de longues balles par-dessus l’entrejeu ; avec une attaque où règne un individualisme à outrance à l’image de Cheick Tidiane Diabaté. Il aurait été préférable qu’un groupe d’attaquants beaucoup plus soudé s’adjuge ce billet propulseur.
Saluons au passage le travail du milieu de terrain qui a largement bénéficié du retour de Seydou Keita ; un retour par lequel, les Aigles ont enregistré le score le plus éloquent de cette compétition 3-0 face au Cap-Vert, le 03 septembre dernier. Tout compte fait, c’est avec ce tableau pitoyable que nos ambassadeurs ont tiré le vin. Pour le boire, en bons patriotes, tous les supporters se doivent de leur souhaiter bon vent avec l’espoir que ces nombreuses lacunes seront corrigées d’ici janvier 2012. L’arbre ne doit pas cacher la forêt. Cette formation a besoin de formation sérieuse pour prétendre aller jouer les premiers rôles dans ce championnat africain. Les médiocres n’auront pas de place dans un tel championnat. Nous pensons qu’il faille recruter un nouvel entraîneur, un vrai technicien capable, à travers son mode de recrutement, sa préparation, de redonner confiance à toute une nation de football qui rêve d’une consécration continentale depuis. Il va falloir se frotter à plus fort afin de corriger, lors des matches amicaux, nos lacunes, comme ce fut le cas en 1972 avec les matches contre Saint-Etinne, Botafogo. Il faut aussi faire confiance à nos défenseurs locaux qui ont leur place dans cette formation. Reconnaissons que nous n’avons pas une équipe compétitive et qu’il va falloir travailler dur pour se hisser au même niveau que les autres prétendants. Seul le travail sera payant. A bon entendeur…. Rendez-vous au Gabon et en Guinée Equatoriale pour les remarques et observations d’après matchs.
Tiémoko Traoré et André