A peine les éliminatoires terminées, les préparatifs des équipes qualifiées commencent par des matchs amicaux. C’est ainsi que mardi dernier, les Eléphants de la Côte- d’Ivoire sont allés découdre avec les Lions de l’Atlas (Maroc), alors que Black Stars du Ghana et Super Eagles du Nigéria s’affrontaient à Londres. Du côté des Aigles du Mali, rien n’a été envisagé. Du moins, jusqu’ici. Au contraire, c’est plutôt des déclarations officielles qui laissent planer le doute sur les mesures à prendre pour mettre les Aigles en ordre de bataille. La logique voudrait que ce soit les plus faibles qui se lèvent tôt. Mais hélas !
Les Aigles du Mali se sont qualifiés sans, réellement, convaincre. De ce fait, des mesures draconiennes devraient être prises afin de mettre l’équipe nationale dans des conditions optimums avant le jour J qu’est le début de la CAN. Visiblement , l’attitude passive des autorités en charge de notre football laisse croire que rien de tel ne sera fait et que les Aigles iront à la phase finale de cette CAN sans y être préparés. La preuve que la passivité a gagné l’instance dirigeante de notre football, est le mal qui gangrène la sélection malienne depuis belle lurette sans qu’aucune cure ne soit envisagée. Au contraire, on entretient cette maladie puisque dans le malaise chacun semble y trouver son compte. Jamais il n’a été question de remanier l’effectif des joueurs ou du staff d’encadrement. C’est vrai que chez nous on ne change pas une équipe qui perd. Et c’est tant pis pour les supporters ! Tant pis aussi pour l’épanouissement de notre football. Seuls quelques individus sans réelles convictions, prenant notre football en otage, en tirent la quintessence.
Maintenant que nos représentants ont réussi cahin-caha à se tailler une place parmi les 16 qui feront la fête l’année prochaine, les autorités sportives de notre pays semblent ne pas accorder les violons sur les dispositions à prendre. En effet, parallèlement à la fermeté du ton que le président de la Fédération malienne de football a utilisé au sujet du maintien en poste du sélectionneur Alain Giresse, le ministre de la Jeunesse et des Sport reconnaît, quant à lui, que l’équipe doit être reconstruite. On remarque à travers ces deux prises de position que l’actuel ministre des Sports aspire à répondre aux exigences des multiples cris d’alerte du public tandis que les vieilles gloires de notre football qui ont la fédération en main campent sur l’idée de conservation des pions même défectueux ; une idée qui ne doit pas être gratuite ni fortuite en soi. Tout le monde sait que la gabegie, le népotisme, l’affairisme, le copinage et le favoritisme sont autant d’actes qui ne se posent pas pour rien mais plutôt les auteurs de ces actes y poursuivent toujours un intérêt : soit les espèces sonnantes et trébuchantes, soit d’autres arrangements de contrepartie, ceci au grand dam de notre football moribond. Et comme celui qui dit reconstruction dit balayage ou à défaut toilettage de la vieille garde, on est d’ores et déjà en droit de déceler les germes d’une division entre ces deux instances de tutelle de notre football.
Puisque s’il devait arriver que la reconstruction dont parle le ministre Djiguiba Kéïta, affecte Alain Giresse et son staff, le président de la Femafoot Kolado Cissé y opposerait son « véto » affectionniste. Les ingrédients sont donc en train d’être réunis pour une bataille en rangs dispersés au mois de janvier prochain. Messieurs les responsables, faites preuve d’un sursaut d’orgueil pour sauver ce qui peut encore l’être ; ne serait-ce que le moral du groupe. C’est en cela que le public vous pardonnera votre retard accusé dans l’organisation des matches de préparation.
André