La rénovation des infrastructures et la redynamisation des ligues, l’augmentation des gains des courses, la recherche d’autres sponsors, privilégier le rapport humain…
Fraichement élu à la tête de la Fédération Malienne de Hippisme, le 8 mars dernier à la faveur de l’Assemblée générale extraordinaire, Mohamed Haïdara nourrit beaucoup d’ambitions pour faire de cette discipline une référence dans la sous-région. C’est pourquoi le nouveau patron de l’hippisme malien place son mandat sous le signe du renouveau et du rassemblement, puisque selon lui, tout est à changer au niveau du champ hippique de Bamako. Autres ambitions de Mohamed Haïdara, sont la rénovation des infrastructures, l’accroissement des gains des courses hippiques. En d’autres termes, il s’agira pour lui de donner une autre image pour que l’hippisme malien puisse connaitre un essor considérable. C’est dans ce cadre qu’il lance un appel pressant aux amoureux de chevaux de regagner désormais le champ hippique de Bamako. Pour le moment, dira Mohamed Haïdara, le bureau fédéral n’attend que le quitus du ministère des Sports pour démarrer officiellement ses activités pour le plus grand bonheur des amateurs de courses hippiques.
L’Indépendant Sports : Bonjour Monsieur Haïdara. Vous êtes fraichement élu à la tête de la Fédération Malienne de Hippisme, comment cette élection s’est déroulée ?
Mohamed Haïdara : L’Assemblée générale extraordinaire du 8 mars 2014 a été organisée par le fait que le mandat du bureau sortant avait pris fin depuis le 5 décembre 2013 et le bureau sortant avait refusé de convoquer l’Assemblée. C’est dans ce cadre que les différentes ligues se sont retrouvées pour former un collectif, qui a pris sa responsabilité en convoquant l’Assemblée générale extraordinaire afin de mettre en place un nouveau bureau consensuel. Cela en conformité avec les textes qui régissent notre fédération. En d’autres termes, cette assemblée s’est tenue dans les normes et dans les règles de l’art. Pour ce faire, nous avons informé à temps le ministère de la Jeunesse et des Sports à travers la Direction nationale des sports, le Comité national olympique et sportif du Mali en les envoyant des invitations. Les délégués étaient donc venus de toutes les localités du pays. Pour la petite histoire, sur les dix ligues, neuf étaient présentes à l’Assemblée. Mieux, certains membres du bureau sortant de la ligue de Bamako étaient également dans la salle. C’est à l’issue de cette assemblée générale extraordinaire que j’ai été élu président pour un mandat de quatre ans.
Sous quel signe placez-vous votre mandat ?
Nous plaçons notre mandat sous le signe du renouveau et du rassemblement. Vous savez, tout est à refaire au niveau du champ hippique de Bamako. C’est pourquoi nous allons mettre un accent particulier sur le rapport humain. Quand vous êtes dans une fédération ou une association, le respect, c’est quelque chose de primordial et la considération de l’autre est indispensable. Une fois que nous démarrerons nos activités, nous ferons en sorte que le rapport humain soit privilégié et le respect de l’autre le soit également. Je mettrai aussi un accent particulier sur la concertation de tous les acteurs. Je ne prendrai jamais un acte unilatéralement au niveau du champ hippique.
Après votre élection, vous a été reçu par le Chérif Bouyé Haïdara à Nioro. Quel est l’objet de cette visite ?
Effectivement, notre bureau a été reçu par le Chérif de Nioro, qui est une personne très respectueuse. Ce grand homme est un passionné de chevaux. Il nous a fait l’honneur de nous accompagner dans sa reine pour voir ses 63 chevaux. C’est pour vous dire qu’il est un grand propriétaire de chevaux. C’est également quelqu’un qui connait les chevaux et qui apprécie ce que nous faisons au niveau de l’Association Malienne des Propriétaires de Chevaux. Raison pour laquelle il a soutenu ma candidature pour la présidence de la fédération. Je pense qu’il était très normal de se rendre à Nioro du Sahel pour prendre langue avec Bouyé Haïdara. Nous avons saisi cette opportunité pour lui présenter notre programme pour les quatre années à venir. En tant que président, je lui ai demandé aussi de bien vouloir nous accompagner et nous soutenir pendant notre mandat pour que le sport hippique puisse avoir un essor rayonnant au Mali. Il nous a donné son appui avant de nous faire des bénédictions pour cela. Le Chérif de Nioro a également promis de faire tout ce qu’il peut pour que le sport hippique puisse aller de l’avant. Comme vous le savez, l’Association Malienne des Propriétaires de Chevaux parraine chaque année un Grand Prix international à Nioro du Sahel. Au-delà de ce grand prix, nous comptons organiser d’autres courses de jumelage entre les différentes localités. C’est pour cela que nous sommes en contact avec nos amis de la Mauritanie, qui nous ont promis d’envoyer un contingent de chevaux pour se mesurer avec ceux du Mali. Ce qui est une première.
Vos adversaires estiment que votre bureau est illégal. Que leur répondez-vous ?
Je dirai non sans hésitation d’autant plus que l’Assemblée générale extraordinaire s’est tenue dans les dispositions légales et dans les règles de l’art. Selon les statuts de la fédération notamment l’article 10 stipule que : “en fin de mandat, le bureau sortant est appelé à convoquer le collège électoral. Si cela n’a pas été fait, les 2/3 du forum peuvent convoquer la tenue de l’assemblée générale extraordinaire afin de mettre en place un nouveau bureau fédéral”. Je pense que cela est très clair. Vous savez, le mandat du bureau sortant a pris fin depuis le 5 décembre 2013. Et il voulait continuer jusqu’au 31 décembre 2014. Ce qui n’est pas normal. Voilà les raisons qui expliquent la tenue de l’Assemblée générale extraordinaire du 8 mars dernier. Je pense qu’il n’y a pas à se demander si notre bureau est légitime ou pas. Donc, ceux qui pensent que notre bureau est illégal se trompent de combat.
Quelles sont vos relations avec le Comité national olympique et sportif du Mali ?
Je pense que tout va pour le mieux. Nous avons de très bons rapports avec le Comité national olympique et sportif. Nous saluons de passage le président Habib Sissoko, qui se bat pour le sport malien. Au départ, c’est vrai que nos relations étaient un peu tendues parce que le comité n’avait pas compris notre objectif en créant l’Association Malienne des Propriétaires de Chevaux. Après différents échanges, ils ont compris notre combat. Il a fallu qu’on s’explique. Je dis encore une fois, l’Association Malienne de propriétaires de chevaux n’a pas vocation à organiser des courses hippiques. Nous sommes là juste pour parrainer les ligues, les courses hippiques. En d’autres termes, nous servons de sponsors par rapport aux activités liées au monde du cheval. Je ne pense pas que le Comité national olympique et sportif du Mali puisse dire que notre bureau n’est pas légal. Nous avons envoyé tous les documents issus de l’Assemblée générale extraordinaire au niveau du CNOSM et à la direction nationale des sports.
Nous attendons maintenant le quitus du ministère des Sports pour démarrer officiellement notre programme.
Quel est l’état des lieux de l’hippisme malien ?
Aujourd’hui, l’hippisme malien va très mal. Quand vous regardez les résultats et le nombre de participations des chevaux à Bamako, qui ne dépasse pas 14. Alors qu’il faut avoir au moins six chevaux par catégorie. A l’Association malienne des propriétaires de chevaux, nous pouvons nous targuer d’être les propriétaires de 80% des chevaux. C’est pour vous dire qu’il est très difficile de faire des courses à Bamako sans les propriétaires de chevaux. Notre association n’existe pas seulement à Bamako, elle est aussi à Nara, à Ségou, à Ballé… C’est seulement à Bamako qu’elle avait de tensions avec l’ancien bureau fédéral. Sinon, nous avons de bons termes avec les ligues à travers l’organisation de grand prix dans les différentes régions. Je pense que l’Association malienne des propriétaires de chevaux est vraiment indispensable dans l’organisation de l’hippisme malien. Nous avons des présidents d’honneur à l’image de Mamadou N’Diaye dit Madoufing, qui sont toujours prêts à mettre leur propre argent pour que cette discipline puisse se développer au Mali. L’ancien bureau fédéral ne peut pas dire le contraire. Il a bénéficié à plusieurs reprises de la générosité de ses présidents d’honneur. Ils ont fait la piste, les barrières de sécurité et ils ont même payé plusieurs fois les gains des chevaux les dimanches. Je pense que notre présence est bien fondée. Avec l’élection d’un nouveau bureau, je pense que cela ne fait que redynamiser les ligues et faire en sorte que l’hippisme se développe à Bamako et à l’intérieur du pays. Ma première tâche est de redynamiser les ligues et les aider à avoir des infrastructures dignes de ce nom pour que notre hippisme ait le même essor comme au Sénégal et au Niger.
Que comptez-vous apporter à l’hippisme malien durant votre mandat ?
Vous savez, l’hippisme est un sport de passion. Pour que cette discipline puisse aller de l’avant, il faut avoir des hommes passionnés avec soi. Dieu merci, j’ai de la chance d’avoir de très bonnes relations dans ce pays avec des hommes qui aiment bien les chevaux. Quand l’Association Malienne des Propriétaires de Chevaux a boudé les courses hippiques, tous les amateurs ont déserté le champ hippique. Je prends l’engagement, dès que j’aurai pris les rênes de la fédération officiellement et d’une manière pratique, vous allez constater que le public reviendra au champ hippique. Nous allons rénover l’infrastructure, rechausser la paie des chevaux et faire venir d’autres sponsors. Nous promettons de donner un nouveau visage au champ hippique pour le grand bonheur de tous les amateurs.
Avez-vous un appel à lancer à l’endroit des amateurs de courses hippiques ?
Je dirai tout simplement que c’est le lieu et le moment de se ressaisir pour que tout le monde puisse regagner le champ hippique de Bamako. Je profite de l’occasion pour lancer un appel pressant à tous les amateurs de courses hippiques de revenir. Durant ma mandature, nous nous attèlerons à organiser des courses de très belle facture.
Réalisé par Alou B HAIDARA