Le président de la Fédération malienne de football, Boubacar Baba Diarra, a livré un discours d’espoir lors de la clôture des travaux de l’Assemblée générale extraordinaire. Il a saisi cette opportunité pour remercier le président de l’Assemblée nationale, Issiaka Sidibé, dont la maestria a servi de déclic pour la fin de cette crise au sein du football malien. Nous vous livrons in-extenso ce discours.
Aux termes de cette Assemblée générale extraordinaire, il est une obligation pour nous de remercier tout un chacun. Mais auparavant faisons devoir de mémoire en pensant à ceux dont les actions conjuguées ont permis d’atteindre les conclusions et décisions de ce jour. Il s’agit tout d’abord des actions des représentants de la société civile à savoir le Bureau des Personnes Agées, la Cafo, le Bureau du Conseil national des jeunes du Mali, le Bureau de jeunes leaders religieux du Mali et de certaines initiatives personnelles telles celles du Professeur Dioncounda Traoré ancien président de la République. Sans omettre celles d’autres nombreuses personnes et parfois anonymes.
Nous n’omettons point l’action salutaire du président de l’Assemblée nationale du Mali, l’honorable Issiaka Sidibé dont la maestria a servi de déclic vers la fin de la crise. En effet, elle a permis la réalisation de ce grand pas de la reprise des compétitions, le repêchage des quatre clubs, enfin la réalisation d’une saison sportive saine.
Aujourd’hui, nous avons la satisfaction d’avoir résisté à l’adversité avec l’aide et le soutien de la Fifa, de la Caf intervenues chaque fois que de besoin était avec un savoir faire exemplaire. C’est le lieu aussi de dire un grand merci à nos ligues régionales, aux différents clubs et aux associations pour leur indéfectible confiance au Comité exécutif et en sa capacité de faire triompher le football.
Aux membres du Comité exécutif, restés soudés et solidaires, nous disons que ce jour est un départ nouveau où il ne saurait y avoir vaincus ou vainqueurs.
Nous disons NON à ceux qui par méconnaissance de leur rôle et en mal d’inspiration ont déclaré que l’issue de la présente Assemblée générale déterminera le sort du deuxième mandat de l’actuel Comité exécutif. A ceux-là nous disons que notre combat n’est pas un combat de positionnement, mais un combat pour la légalité, un combat pour la légitimité, un combat pour le développement du football. Notre combat est un combat pour une famille unie du football.
Au Comité exécutif, nous ne sommes pas des situationnistes, mais des pionniers du développement du football, continuateurs de l’œuvre entreprise par nos prédécesseurs. Les résultats des trois années écoulées le prouvent à suffisance en dépit des entraves provoquées et inspirées par la jalousie et la méchanceté.
Hélas, nous ne cesserons de dire et de croire qu’il appartenait à la tutelle de conduire le monde du football vers la sortie de cette crise. Mais son inaction, son mutisme et sa prise de position manifeste ont produit la cécité du groupe adverse qu’il n’a pas guidé, pris par la main et renseigné sur l’ombre et sur le vrai chemin. Il a laissé ce groupe en proie au labyrinthe.
Grand merci à la Fifa pour nous avoir indiqué la meilleure voie de sortie de cette crise qui nous l’espérons ne sera qu’un souvenir une fois éteints les lampions des présentes assises.
Membres de la Fédération malienne de football, il faut continuer à vous montrer grands, magnanimes et cultiver l’esprit du pardon dans le cadre légal des textes.
Une page douloureuse de l’histoire de notre football est tournée. A présent unissons nos forces pour le développement de notre football car de grands défis nous attendent et les échéances proches. Pour paraphraser ce dirigeant français : nous devons agir comme cet alchimiste de génie qui a su transformer le plomb en or, transcender les doutes et les sarcasmes pour en faire le moteur de notre réussite.
Je déclare clos les travaux de l’Assemblée générale extraordinaire de Sikasso».
Les frondeurs ont opté pour la politique de la chaise vide
Une fois de plus, les frondeurs étaient les grands absents de cette Assemblée générale extraordinaire. Alors que cette rencontre était une aubaine pour discuter à fond afin de trouver une solution à cette crise. Malgré toutes les tentatives du Comité exécutif, ils ont décidé de boycotter cette Assemblée générale. Du coup, ils ont opté pour la politique de la chaise vide. Les sièges des présidents des ligues et de clubs proches du Collectif étaient totalement vides. Il s’agit des ligues de Kidal, Gao et Tombouctou ainsi que les sièges de clubs comme le Djoliba, le Csk, le Cob, l’Avenir de Tombouctou, Sabana et Cs Duguwolifila. Sans oublier l’Unafam, Fc Gaoussou, Bourou Massa, Broconi de Niono, As Commune de Tombouctou et Attar Club de Kidal. La question qui est sur toutes les lèvres est de savoir pourquoi les frondeurs ne veulent-ils pas participer alors qu’ils se disent ligues et clubs majoritaires. A.B.H
Veron Mosengo Omba, directeur du bureau des associations et de développement à la FIFA : “La Femafoot a vraiment respecté la sentence du TAS”
J’ai été bien très surpris de l’esprit de l’unité qui a transpiré de cette Assemblée générale du fait que tous les délégués sont allés dans le sens de réduire les différentes sanctions qui avaient été prises à l’encontre de certains dirigeants. J’ai été vraiment frappé parce qu’ils veulent l’apaisement. Cela montre que quand deux personnes se mettent au tour d’une table, on peut trouver une solution. C’est ce qui m’a vraiment marqué.
Pour nous, le Comité exécutif de la Fédération malienne de football a respecté à ce jour la sentence du Tribunal arbitral du sport (TAS). Maintenant, on ne peut pas présumer la démarche de l’autre partie avec laquelle j’aurais aimé bien discuter à cette Assemblée générale extraordinaire.
A mon avis, le football malien est bien conduit aujourd’hui sous l’égide du Président Boubacar Baba Diarra. C’est pour vous dire que ce football est sur une bonne voie puisque le Mali est sur plusieurs fronts à partir de 2017.
Lopes Nascimento Manuel, l’émissaire de la CAF :
“Je dirai à la Caf que cette A.G. s’est déroulée dans les normes et Boubacar Baba Diarra est sorti comme vainqueur”
C’est vraiment un jugement positif, après la tenue de cette Assemblée générale extraordinaire de la Femafoot. Avant le début des travaux, j’ai compris qu’il y avait beaucoup de malentendus par manque de dialogue. Je pense que sans dialogue, il est difficile de trouver une solution positive quelle que soit l’ampleur d’une crise. Il faut toujours s’asseoir pour discuter. Après cette Assemblée générale, j’ai senti quelque chose de positif chez les dirigeants de la Fédération. Il faut savoir pardonner. Avant tout et après tout, nous sommes des Africains. Les gens devraient s’entendre pour trouver une solution pour le football malien. Vous savez, dans toutes les fédérations de football, il y a des malentendus, des incompréhensions. D’après ce qui s’est passé, des solutions ont été trouvées. La Femafoot a donné une chance aux adversaires. Je me réjouis après cette victoire à côté du Président Diarra.
On ne peut conduire un programme et le réussir du jour au lendemain. Il faut travailler et quand on travaille, il faut être loyal et fidèle. Quand on n’est pas fidèle avec soi-même, on ne peut jamais être fidèle et loyal à quelqu’un. On ne doit pas jouer avec la Femafoot. Les intérêts individuels ne doivent pas être mis sur les intérêts du pays. Les gens doivent s’unir derrière le Président Diarra. J’ai la même histoire que lui chez nous en Guinée Bissau. Dans le football, on peut trouver tous les genres d’obstacles, mais il faut savoir les gérer. Il y a toujours des gens mécontents tandis que d’autres sont contents. Mais on ne peut pas satisfaire tout le monde. C’est impossible. C’est pourquoi, il va y avoir toujours des mécontents. Il faut toujours avoir le courage de prendre une décision. J’ai été plusieurs fois insulté dans les radios chez moi.
C’est pour vous dire que l’Assemblée générale s’est déroulée dans les normes et le respect mutuel malgré l’absence de l’opposition. Nous sommes venus pour trouver une solution. Nous ne sommes pas venus pour être derrière le Président Diarra ou qui que ce soit.
Je dirai à la Caf que cette Assemblée générale s’est déroulée normalement et Boubacar Baba Diarra est sorti comme vainqueur. Je demanderai à la Caf de le soutenir afin de terminer son mandat.
«Il va y avoir toujours des mécontents. Il faut toujours avoir le courage de prendre une décision. On ne doit pas jouer avec la Femafoot.»
Mamby Diaby dit Keletigui, président de la ligue de football de Sikasso
“Pour le bonheur du football et l’apaisement, nous avons décidé de réduire les sanctions”
AUJOURD’HUI: Quelles sont vos impressions par rapport à la tenue de cette Assemblée générale extraordinaire à Sikasso ?
Mamby Diaby : Merci beaucoup. Je pense que je suis aujourd’hui très heureux de la tenue de cette Assemblée chez nous, à Sikasso. C’est une marque de confiance et une grande responsabilité en tant que président de la ligue régionale de football. Je pense que les travaux de cette rencontre se sont bien déroulés. Le seul bémol, c’est que les principaux intéressés n’étaient pas présents. Il s’agit des dirigeants qui étaient suspendus et pour lesquels nous avons convoqué cette Assemblée générale extraordinaire. Alors que la date du 29 novembre était convenue avec le ministre des Sports à Zurich, au siège de la Fifa.
Comment appréciez-vous les conclusions de l’Assemblée ?
Nous avons mûrement réfléchi et nous nous sommes concertés en tant que présidents des ligues. Nous nous sommes dit qu’au-delà de tout ce qu’on a entendu et subi, il faut voir l’avenir. Nous avons pardonné parce que Dieu nous pardonne. Nous sommes aussi des mortels. Vous savez, tous les jours nous posons des actes souvent déplacés.
Nous avons décidé que pour le bonheur du football et pour l’apaisement, il fallait réduire certaines sanctions. Comme ce sont des fautes à des degrés différents, ceux qui avaient été radiés à vie, ont reçu 5 ans. Et ceux qui étaient à 10 ans sont revenus à 3 ans. Et la plupart des gens suspendus à 5 ans ont été purement graciés. Vraiment, c’est une décision collégiale. Moi je ne peux que m’en réjouir.
Et l’absence des autorités de Sikasso à la cérémonie ?
Vraiment, c’est mon regret aujourd’hui. C’est la première fois que cela m’arrive à Sikasso. C’est à ma grande surprise que la directrice régionale des Sports m’a dit qu’elle a reçu des instructions depuis Bamako de ne pas venir. Je crois que le département des Sports a fait montrer de sa prise de position par rapport aux frondeurs.
L’absence du Gouverneur ne m’a pas choqué. J’avoue que c’est le côté regrettable.
Réalisé par A.B. HAÏDARA
Pourquoi le ministère des Sports était-il absent ?
Tout le monde pensait que le ministre des Sports, Housseini Amion Guindo, allait au moins envoyer un représentant à cette Assemblée générale extraordinaire pour une sortie de crise au niveau de la grande famille du football malien. Malheureusement, le chef du Département vient de prouver une fois de plus son esprit partisan dans cette crise. En d’autres termes, il soutient les frondeurs ou il est toujours dans sa logique du retrait de la délégation de pouvoirs à la Fédération. Ce qui est synonyme d’une suspension du Mali par la Fifa de toutes les activités du football.
Et pourtant, la date de la tenue de cette Assemblée a été choisie avec son accord à Zurich lors de sa visite, le 1er novembre dernier. A son retour à Bamako, il était invité du Journal Télé de l’Ortm pour annoncer que l’Assemblée générale extraordinaire de la Femafoot aura lieu le 29 novembre 2016. Malgré l’implication du Département, les frondeurs ont décidé de ne pas participer à cette Assemblée générale extraordinaire. Voilà pourquoi, notre ministre des Sports a décidé lui aussi de ne pas être à cette rencontre. Raison pour laquelle, le Gouverneur de la région de Sikasso et la directrice régionale des Sports étaient absents à l’ouverture des travaux, alors qu’ils ont été officiellement invités. C’est à quelques minutes de la cérémonie d’ouverture que la directrice des sports, Mme Doucouré Ayouma B. Touré, a appelé le président de la Ligue de football de Sikasso pour lui signifier qu’elle a reçu des consignes de ne pas être à cette cérémonie.
En tout cas, la présence des autorités politiques et administratives à une Assemblée générale de la Femafoot n’est pas forcement obligatoire. “Nous les invitons seulement sur le plan protocolaire puisqu’elles ne peuvent pas participer au débat. Et parce que le département des Sports est un partenaire à nous. C’est tout. Sinon, leur absence ne va rien changer à nos travaux” précise Boubacar Baba Diarra lors du point-presse.
Des agents de sécurité mobilisés
our cette Assemblée générale extraordinaire, toutes les mesures étaient prises pour permettre aux travaux de se dérouler dans les meilleures conditions possibles. Pour ce faire, des agents de sécurité étaient mobilisés aux alentours de l’hôtel Maïssa. Si certains étaient habillés en tenue, d’autres étaient en civil afin de détecter toute personne qui souhaiterait saboter cette rencontre. Dieu merci, ce grand rendez-vous des acteurs du football malien s’est déroulé sans incident.
Notons que les délégués et les invités étaient hébergés dans trois hôtels de Sikasso : Tata, Maïssa et Saoudiata.
Rassemblés par A.B. HAÏDARA
Cérémoniale ?
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