Préparatifs CAN 2008 au Ghana : La rentabilité en ligne de mire

0

Cette CAN est pour le Ghana, une opportunité de rentabilité financière au detriment du defi sportif relayé au second plan.
rn
rnQuelles impressions ou images faut il retenir d”un jour actuellement au Ghana, en pleine préparation pratique de la Coupe d”Afrique des nations ?

rn

Les plages de sable blanc, bordées de cocotiers, les panneaux souhaitant la bienvenue aux invités de la fête du football africain ? Ou bien admirer d”une colline à l”autre, sur les routes nationales, les maisons en bois , les plantations d”ananas ou de bananes ? Certainement rien de tout cela pour les délégations de des pays engagés à la conquête du trophée de la 26 e CAN. Il est quasi impossible, pour ces émissaires d”apprécier les aspects touristiques ou culturels du pays Ashanti en cette période pré- CAN. Tous les visiteurs au Ghana presentement, font face à un même casse-tête ! L”aspect compétition de la CAN, ne semble pas emballer les populations, qui n”ont d”yeux que pour leurs "Étoiles noires", (les Blacks stars).
rn
rnLes bonnes professions de foi, proférées ça et là par les organisateurs locaux contrastent sur le terrain par un déficit d”implication pratique sérieuse. Cette CAN du ghana, troisième de son histoire, est d”abord celle des privés nationaux et les autorités locales des villes sites. En privilégiant l”aspect mercantiliste au détriment de cette valeur ancestrale d”hospitalité, les invités de janvier prochain courent probablement vers des désillusions terribles. La grande fête du football continental au Ghana semble être un business impitoyable et rentable. Et on ignore le nom du pays qui remportera le soir du 10 février, le 26e trophée de la CAN, mais on semble connaître déjà un grand vainqueur. Il s”agit des opérateurs privés locaux et les municipalités hôtes de la compétition.
rn
rn"Nous attendons plus d”un million de visiteurs. C”est une occasion inouïe pour faire de bons business. Tout le monde réfléchit en terme de retombée économique. Les responsables nous ont même conseillé de prendre des dispositions pour rentabiliser nos affaire", souligne Gifty Kafui, responsable d”un atelier de sérigraphie, en pleine confection des tee-shirts et drapelets des differents pays participant.
rn
rnLes produits viennent de prendre l”ascenseur avec des majorations de 35% sur leurs prix, au grand dam même d”une frange de la population. Ce phénomène a d”ailleurs occasionné une marche de protestation contre la vie chère, des associations de consommateurs, lundi dernier à Accra. "Ils sont en train de réfléchir comment monnayer l”air que nous respirerons pendant la CAN. Le vrai problème, est que le Cocan n”est responsable de rien. Ce sont les mairies et les opérateurs privés qui gèrent tous les aspects d”hébergement, de transport de cette compétition", ironisait un responsable Béninois, très remonté contre les organisateurs.
rn
rnParler d”assistance ou facilité avec les organisateurs ghanéens, provoque des attitudes embarrassées ou offusquées. On éconduit, on déclare ne pas savoir, on fait mine malgré tout de chercher la solution et vous donne des numéros de téléphones des contacts possibles. "J”ai appris que deux délégations ont retenu des hôtels près du stade de compétition à Sekondi. Une chose est sûre, le comité d”organisation a, sur instruction de la CAF, choisi un hôtel pour les quatre équipes du groupe B. C”est le Golden Beach hôtel de Elmina. Si certains ont choisi d”aller ailleurs, cela ne nous engage en rien. Toutes nos actions de sécurité, d”hébergement et nourriture ainsi que de transport en faveur des équipes seront concentrées sur celles basées à Elmina. Nous avons élaboré tous nos plannings en fonction d”hébergement des équipes à cet hôtel retenu. C”est même un faux problème en réalité pour les delegations sportives qui sont entièrement prisees en charge par l”organisation. Sachez que le Ghana est prêt pour donner le coup d”envoi de cette compétition. Une inspection de la CAF est d”ailleurs chez nous présentement. Ces responsables se disent satisfaits de l”organisation mise en place", soutient Magnas Rex Danquah, le président du Comité d”organisation de Ghana 2008.
rn
rnLa délégation d”inspection malienne conduite par le directeur national adjoint des Sports Boubacar Traoré et comprenant outre le sélectionneur national Jean François Jodar, son adjoint Amadou Pathé Diallo et l”intendant général de la Fédération malienne de Football, Sadia Cissé, mais aussi le directeur régional de la Police de Bamako, le Colonel Boubacar Diouf et les représentants des supporters et de la presse, a pu mesurer aux côtés de notre Ambassadeur au Ghana, Mohamed Mahmoud Ben Labat et son personnel, la complexité et la subtilité des questions d”organisation. Depuis la cérémonie de tirage, le diplomate malien et sa troupe composée des responsables du haut conseil des Malien au Ghana, les membres du consulat honoraire et même des responsables de la communauté nigérienne, n”ont cessé de multiplier les initiatives pour assurer un meilleur séjour aux Aigles et leurs accompagnateurs.
rn
rn"On a toujours la main sur le coeur avec ces gens. Mais la parole donnée ne sert à rien pour eux. On a beau leur invoquer l”histoire de la fédération Ghana-Guinée-Mali, ou promettre l”État comme caution morale, les opérateurs locaux n”en ont cure. Ils ne connaissent que le langage de l”argent. Aucune promesse ne doit être considérée comme acquis. Il faut tout simplement solder les engagements, au risque de revirement probable des partenaires ghanéens", conseillait l”ambassadeur du Mali.
rn
rnPartout c”est la surenchère. Les guest houses "pensionnats", à Sekondi, Elmina et Takoradi, qui offraient ordinairement des chambres entre 30 à 40 dollars affichent presentement des tarifs oscillant entre 95 à 120 dollars. Pour mieux ferrer les visiteurs, les promoteurs jurent la main sur le coeur que d”autres potentiels clients avaient atteint un prix plus raisonnables. Seuls les "bigs brothers" appelation commune des Nigerians, beneficient des faveurs aussi bien des municipalités que des operateurs privés locaux. "Les ivoiriens sont venus negociés, nous sommes convenus sur des prix. C”est tout, cela ne veut pas dire qu”avec une plus meilleure proposition, nous ne puissions pas revoir la situation. C”est le business et dans les affaires tout est possible", laissait entendre un responsable de l”hotel Takoradi beach, retenu pour l”instant par la Côte d”Ivoire.
rn
rnEn sa qualité de doyen du corps diplomatique, Mohamed Mahmoud Ben Labat, est aussi par la force des choses, l”interlocuteur au près des organisateurs ghanéens, des pays qualifiés qui n”ont pas de représentations diplomatiques. C”est le cas du Cameroun, de la Zambie, la Tunisie et du Soudan.
rn
rnToute la communauté malienne au Ghana, sous la houlette de l”ambassadeur Ben Labat, du consul honoraire à Accra, Lamine Maïga, du secrétaire général du haut conseil des maliens, Habiboulaye Maiga ainsi que les représentants à Sekondi et Takoradji, met un point d”honneur pour gagner le pari de l”accueil, l”hébergem
ent et la bonne participation des Aigles à cette AN. Nos compatriotes installés à Sekondi et Takoradi ont même promis trois boeufs et une enveloppe de 600000 F CFA, soit 11 millions d”anciens cédis ghanéens, à la délégation sportive.
rn
rnEnvoyé spécial
rnM. N. TRAORÉ
rn

Commentaires via Facebook :