En prenant la tête de l’antenne malienne de l’Union des femmes reporters sportives d’Afrique (UFRESA/MALI), notre consœur Coumba Niambélé s’est assigné plusieurs objectifs comme, entre autres, contribuer au rayonnement du sport malien en rehaussant l’image des sportives les plus méritantes. Et cela s’est traduit par l’organisation de la première édition du Gala de distinction des meilleures ambassadrices du sport féminin au Mali. C’était le 23 janvier 2016 au Palais des Sports.
Cadre d’échanges, de partage et de Reconnaissance ! C’est ainsi que la présidente de l’Ufresa/Mali, Coumba Niambélé, définit l’idée d’organiser un gala annuel. Avec l’honorable Haïdara Aïssata Cissé dite Chato comme Marraine de cette première édition, cet événement a permis de distinguer cinq sportives dans autant de disciplines. Il s’agit de Mariam Coulibaly (handisport), Djénébou Danté (athlétisme), Mariam Diarra (taekwondo), Fatoumata Diarra (football) et Astan Traoré (basketball). Des pratiquantes qui, en 2015, ont mouillé le maillot sur tous les fronts pour faire honneur aux couleurs nationales du Mali. Des ambassadrices dont on parle peu d’ordinaire et qui n’ont pas moins de mérite que les héros célébrés tout le temps.
Ce fut aussi l’occasion de rendre un hommage mérité à Dicko Assa Soumaré. Première femme/reporter sportive du Mali, elle a présidé l’Ufresa/Mali de 2006 à 2013 et elle vient d’être nommée Commissaire de foot féminin à la Confédération africaine de football. Des diplômes de reconnaissance ont été aussi remis à des partenaires, à des organisations de presse ainsi qu’à des personnalités emblématiques comme le Doyen Mamadou Diarra dit Mad Diarra de L’Essor.
Heureuse d’avoir été désignée comme Marraine de cette première édition, Haïdara Aïssata Cissé a magnifié cette initiative qui permet de «valoriser le genre et les activités sportives». Elle l’inscrit dans le registre de la capacité des femmes à gérer et à se battre sur tous les fronts pour se faire entendre et comprendre. D’où, pour la députée, la nécessité de pérenniser ce gala annuel. Un souhait aussi exprimé par M. Gamer Dicko, représentant le ministre de l’Economie numérique, de l’Information et de la Communication, porte-parole du gouvernement. La marraine a profité de l’opportunité pour féliciter le ministère des Sports pour tous les efforts qu’il ne cesse de consentir pour faire du sport l’une des meilleures vitrines rehaussant l’image du Mali.
Pour Mlle Lala Aïsha Traoré, chargée de communication représentant le ministre des Sports, la pratique sportive est une question de passion, d’engagement et de volonté. Dans un brillant discours, elle a insisté sur la nécessité de l’unité et la cohésion du mouvement sportif en mettant l’accent sur «les valeurs éducatives et sociales» du sport. Un secteur qui est aujourd’hui un pilier de la reconstruction nationale, de l’émergence du Mali sur la scène continentale et mondiale.
Trois défis pour émerger
Dans cette œuvre (construction nationale), les journalistes sportives maliennes ne veulent pas rester en marge. Elles sont déterminées aujourd’hui à s’illustrer par l’excellence, la persévérance dans le travail, afin de mieux prévaloir leurs compétences. Et cela à l’image d’une Assa Soumaré Dicko qui, sans doute, est aujourd’hui la meilleure référence pour ses cadettes du Mali et de l’Afrique. Percer dans cette profession est un formidable chalenge. Il faut relever au moins trois défis pour se hisser au sommet. Celui d’être d’abord une femme, donc condamnée à se battre pour exister, pour être admise dans tous les cercles et se faire une place au soleil. Dans nos sociétés (humaines en général), la femme doit se battre pour arracher ou faire respecter ses droits, reconnaître ses compétences et ses mérites… Donc se faire prévaloir. Etre femme journaliste est donc un double défi à relever dans un milieu qui n’échappe pas aux préjugés, à la misogynie. Dans la presse, comme dans beaucoup d’autres secteurs, on pense que la réussite de la femme est très peu liée au mérite, au talent, à la compétence, au travail… Ainsi, presque toutes les victoires de la Femme sont généralement analysées sous l’angle de la complaisance, la courte échelle. Dans nos rédactions, il faut avoir une personnalité pour s’imposer, quels que soient le talent et la passion du métier. Alors il faut vraiment avoir du courage et du cran pour être femme journaliste-reporter sportive. D’où le mérite de Coumba Niambélé et de son équipe de battantes engagées aujourd’hui dans le noble combat de valorisation de leur métier et de la promotion du culte de l’excellence à travers le sport. Un combat qui mérite respect et soutien de tous ! La soirée a été animée par la jeune star Safi Diabaté qui a régalé l’assistance de prestations très… originales !
Moussa BOLLY