PPR et la crise de l’hippisme : Décidément, le ministère de la jeunesse et des sports ne réussit pas au PARENA

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Depuis plusieurs mois, malgré la pertinence de leurs forfaits et des sanctions conséquemment encourus, certains anciens membres de la Fédération Malienne d’Hippisme, se prenant pour des intouchables, tentent de dicter leur loi à cette institution sportive. De guerre lasse, ils trouvent au tout nouveau ministre un allié qui s’ouvre à leur pièce : livrer pieds et points liés la Fédération Malienne d’Hippismes à ceux radiés conformément aux textes en vigueur. Suivez notre regard !

Ils ne sont que cinq individus contre l’ensemble des membres du bureau et de toutes les ligues régionales du Mali. Ils sont pourtant parvenus à entraîner le ministre Djiguiba Kéïta dit PPR à prendre une décision qui fera date dans les annales de la course hippique dans notre pays : la suspension des courses hippiques sur l’ensemble du territoire national. Le communiqué du ministre, en date du 27 mai, est ainsi libellé :

« Face à l’ampleur que prend la crise au sein de la Fédération Malienne d’Hippisme et la tension qui entoure les activités des différentes organisations, le Ministre de la Jeunesse et des Sports a décidé de suspendre toutes compétitions de chevaux sur toute l’étendue de la République du Mali à compter de ce vendredi 27 Mai 2011 au dimanche 12 juin 2011.

Cette mesure vise à :

-Baisser la tension au tour de la course des chevaux

-Baliser les voies d’un dialogue franc afin d’amener les parties à prendre langue pour le dénouement de cette crise qui n’a que trop duré.

Le Ministre de la Jeunesse et des Sports compte sur la bonne compréhension et surtout sur le Fair-play de toutes les parties pour respecter cette décision afin de donner une chance au dénouement de la crise. »

Soulignons qu’au centre de cette crise, il y a cinq hommes : Birama Koumaré, Mamadou N’Diaye, Oumar Noumazana, Aboubacar Diarra et Mohamed Haïdara. Ils ont été radiés de la Fédération par une assemblée générale en date du 10 novembre 2010, conformément à l’article 10, chapitre 2, section 1 des statuts de la Fédération Malienne d’Hippisme pour violation de l’article 6 qui stipule, dans sa partie II traitant des obligations des licenciés, que « Tout licencié est tenu :

de se conformer aux lois et règlements en vigueur ainsi qu’aux statuts, règlements fédéraux nationaux et internationaux et à l’autorité disciplinaire de la Fédération ;

d’avoir en toute circonstance une conduite loyale envers la Fédération ;

de respecter les décisions du Bureau Fédéral et de respecter la souveraineté de l’arbitrage sportif ;

etc. »

Retenons qu’en ce qui concerne Oumar Noumazana, il était le Trésorier général du bureau fédéral. A ce titre, il avait, avec le Secrétaire général, la signature sur le compte bancaire de la Fédération à la BMS. Il a soustrait 4 millions de F CFA sous sa seule signature, avec la complicité de la banque, pour les prêter à un ami contre un taux usurier. Il a reconnu ce forfait sur PV. C’est à la suite de cette escroquerie que la Fédération a fermé son compte BMS pour en ouvrir deux autres à la BRS en privilégiant l’approche analytique qui consiste à distinguer les comptes de la ligue et les comptes de la Fédération.

Outre ce détournement, le sieur Noumazana a transformé l’écurie qui lui a été prêtée par la Fédération en animalerie où il vend – retenez votre souffle ! – des bœufs, des moutons, des pigeons, des poulets et des chiens. Un constat d’huissier a été établi à ce sujet.

Ce groupe, non content de cette sanction, au lieu de s’appuyer sur les instances statutaires de règlement des conflits de la Fédération Malienne d’Hippisme, a entamé une véritable guérilla contre la Fédération : articles calomnieux et diffamatoires dans la presse chaque semaine, assignations en justice pour des motifs fantaisistes, et création d’un syndicat dénommé abusivement association malienne de propriétaires de chevaux.

En mai 2011, cette association, outrepassant son objet cité dans son récépissé, a essayé d’organiser des courses de chevaux sur les infrastructures gérées par la Fédération sans son aval, notamment à Nara et à Ségou.

Devant cet état de fait, la Fédération a purement et simplement empêché ces manifestations et en a avisé le ministère des sports qui, dans un premier temps, a entériné cette décision par écrit, pour ensuite annuler encore par écrit les courses sur toute l’étendue du territoire national. On ne sait sous quelle pression.

Informé de la situation, le Comité National Olympique et Sportif, qui est l’unique instance de règlement des conflits sportifs, a clairement reconnu la prééminence de la Fédération et des ligues sur une quelconque association. Dès lors, on est en droit de se demander pourquoi ce dossier se retrouve sur la table du Directeur National des Sports et de l’Education Physique M. Djibril Gueye qui, pour des raisons inavouées, a pris fait et cause pour cette association qui n’a pas daigné demander et obtenir son affiliation à la Fédération pour être conforme à l’objet mentionné dans ses statuts à savoir, entre autres, servir de lien entre les propriétaires de chevaux et la Fédération Malienne d’Hippisme ? A ce stade, l’association est illégale en dépit de son récépissé.

De manière tout aussi illégale, le ministre de la Jeunesse et des Sports a suspendu « toutes compétitions de chevaux sur toute l’étendue de la République du Mali. » A la suite de cette décision, sous le couvert d’un semblant de médiation confiée au RECOTRADE MALI (Réseau des Communicateurs Traditionnels pour le Développement au Mali) le ministre a soumis à la Fédération un document de conciliation dans le seul but de la livrer pieds et points liés à ceux radiés à juste titre. En disant à la Fédération : « Vous avez gagné, rendez vous ! » Le ministre, en ce faisant, a commis un détournement de pouvoir, un abus de pouvoir et une partialité scandaleuse. Lisez plutôt le contenu de ce document :

« Protocole d’accord entre la Fédération Malienne d’Hippisme, l’Association des propriétaires de chevaux suite à la médiation du Réseau des Communicateurs Traditionnels pour le Développement au Mali (RECOTRADE MALI)

En vue de sortir de la crise née au sein du hippisme, Monsieur le Ministre de la Jeunesse a désigné le Réseau des Communicateurs Traditionnels pour le Développement au Mali et en Afrique (RECOTRADE MALI) pour mener la médiation entre la Fédération Malienne de Hippisme et l’Association des Propriétaires des Chevaux, les deux principaux protagonistes de la crise. Après discussion avec les deux parties et les différentes consultations faites par l’équipe de la médiation auprès des personnes ressources, les deux parties ont convenu avec la Direction Nationale des Sports et de l’Education Physique de ce qui suit :

1- La levée par la Fédération, de la sanction de radiation des trois membres de l’ancien bureau et leur intégration dans le Fédération.

2- La levée par la Direction Nationale des Sports et de l’Education Physique, de l’interdiction sur toute l’étendue du territoire national, des courses de chevaux.

Toutefois, toute course de l’Association des propriétaires des chevaux sur les installations placées sous l’autorité de la Fédération sera soumise à la formulation d’une demande adressée à celle-ci.

3- La tenue de l’Assemblée Générale de renouvellement du Bureau dans un an au plus tard sous la supervision du Comité Olympique et Sportif. A cette occasion les Statuts et Règlement Intérieur seront relus et prendront en compte les rapports entre la Fédération et les associations évoluant dans le domaine du hippisme. Egalement à cette occasion le Commissaire au compte déposera un rapport de certification des comptes de la Fédération.

4- L’organisation d’une course commune appelée course de al réconciliation avec l’accompagnement du Département des Sports et les médiateurs.

Fait à Bamako, le 2 juin 2011.»

Signataires notifiés : le RECOTRADE, l’Association des Propriétaires des Chevaux, le Directeur National Adjoint des Sports et de l’Education Physique, la Fédération Malienne de Hippisme.

Comment le ministre a-t-il pu saisir tous les contours de cette affaire après deux mois à peine de présence au ministère de la Jeunesse et des Sports ?

Notons au passage les incohérences entre d’une part le nombre de radiés (5) et celui évoqué (3) pour la levée de sanction, et d’autre part le Directeur National qui lève la décision d’interdiction des courses, décision pourtant prise par le Ministre. Où va-t-on ?

Décidément, il y a loin de la théorie à la pratique du pouvoir. Pour qui connaît ou croit connaître PPR, il est surprenant qu’il tombe dans ce piège. Pour un couac, c’est un couac. On dirait une malédiction entre le PARENA et le ministère de la Jeunesse et des Sports quand on se souvient des déboires du ministre Moussa Balla Diakité avec la Fédération Malienne de Football.

Selon les informations concordantes, la Fédération Malienne d’Hippisme a rejeté en bloc le document de conciliation proposé par le ministère sous couvert du RECOTRADE et ne le signera jamais. Ceci en accord avec toutes ses instances.

Signalons enfin que le mandat du bureau fédéral expire en 2014 et le ministre lui demande de se saborder en 2012 au plus tard, naturellement au profit de ses détracteurs. On appelle ça un coup d’Etat institutionnel. N’est-ce pas bien malin qui saura les dessous de cette conciliation qui en ajoute à la crise ?

Mamadou DABO

 

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