En allant s’imposer à Tunis lors de la troisième journée de la phase de poule de la coupe CAF, le Stade malien de Bamako s’était replacé dans la course pour une éventuelle qualification en demi finale. Parce qu’il avait démarré la compétition avec une défaite à l’extérieur et un match nul à domicile. Mais l‘exploit de l’équipe de Sotuba à Tunis a crée un espoir qui avait tendance à s’effriter. Il s’agissait de continuer sur cette lancée en recevant sa première victime de la compétition. C’est-à-dire s’imposer ou compromettre sa qualification en réalisant une défaite ou un match nul. L’enthousiasme à Sotuba, l’engagement des joueurs et l’optimisme de l’encadrement présageaient une victoire quasiment assurée. Mais prudence est mère de sureté, surtout que le football est plein d’aléas.
Evidemment le rêve s’est transformé en cauchemar ce dimanche 09 août 2015 au Stade Omnisport Modibo Keïta. Oui, les Blancs de Bamako après avoir débuté la rencontre en trombe, sont poignardés dans le dos à la 23eme mn. Le N° 21 Tunisien Samuel Emem Edijok profita d’une mésentente dans la défense stadiste pour battre le portier Djigui Diarra. C’était la désolation totale : le président Boukary Sidibé dit Kolon présent dans la loge officielle prit sa tête, pour avoir deviné les conséquences d’un tel scenario, et un silence de cimetière régna dans le stade. Pourtant auparavant les Blancs de Bamako avaient coup sur coup sonné l’alerte. 6eme mn un tir fracassant de Boubacar Bangoura est dévié en corner par le gardien Tunisien Sami Helal . 15eme mn Mamadou Coulibaly dans une position idéale voit son tir repoussé en corner encore par le portier, 22eme mn sur un centre de Issiaka Samaké, Idrissa Traoré dit Essien seul devant les buts échoue sur la barre transversale. Cette action est sans nul doute le tournant du match.
Entre temps les Arabes fidèles à leurs traditions se contenaient derrière pour lancer des assauts sporadiques. Une option qui leur réussit à la 23eme mn, juste une minute après le caviar d’Essien. En prenant un but surprenant les Stadistes tenteront tout pour rétablir la parité. Mais en vain. Ils seront entravé dans leur tentative par une forte pluie qui s’est abattue sur Bamako jusqu’à la mi-temps.
Pour la seconde période malgré la forte pluie, l’arbitre Sud Africain Victor Miguel de Freitas Gomes reprend la partie. Il sera contraint de l’interrompre à la 49 eme mn parce que la pelouse était submergée par l’eau. Les deux équipes rejoignirent les vestiaires en attendant une décision finale de l’arbitre conformément aux règlements. Vingt minutes plus tard, l’arbitre réapparait pour faire le constat du terrain. Après un bref entretien avec le commissaire du match, le coordinateur général, et les deux capitaines, l’arbitre rejoint une fois de plus les vestiaires sans piper mot de façon publique. Mais ses gesticulations laissaient entendre que le match n’est pas jouable. Avec le retrait des acteurs, le public est resté dans une situation confuse, parce qu’il ne sait pas ce qui va se passer. En réalité tout le monde pensait au règlement auquel nous sommes habitués. C’est-à-dire reprendre le match à zéro. Cela arrangerait bien sûr les maliens et augmenterait les chances du Stade malien de Bamako pour s’imposer. Mais les lois du football étant évolutives, voilà ce qui dit le règlement de la coupe de la confédération de la CAF, dans son chapitre XII « Si un match est interrompu après son coup d’envoi pour une raison de force majeure, et notamment pour raison de terrain impraticable et/ou mauvaises conditions atmosphériques jugées comme telles par l’arbitre, les principes suivants s’appliqueront :
Le match devra reprendre à la minute à laquelle il a été interrompu (au lieu d’être rejoué dans son intégralité), et avec le même score ;
Le match reprendra avec les mêmes joueurs sur le terrain et les mêmes remplaçants que ceux disponibles lorsque le match a été interrompu ;
Aucun remplaçant supplémentaire ne sera ajouté à la liste des joueurs convoqués ;
Les équipes ne pourront procéder qu’au nombre de remplacements auquel elles avaient droit lorsque le match a été interrompu ; les joueurs expulsés au cours du match interrompu ne pourront pas être remplacés ;
Toute sanction imposée avant que le match n’ait été interrompu reste en vigueur pour la suite du match ;
L’heure, la date du coup d’envoi et le lieu devront être décidés par le Commissaire du match.
Si une équipe refuse de participer au match à rejouer, elle sera sanctionnée conformément aux règlements de la compétition.
Les frais de séjour additionnel de l’équipe visiteuse et des officiels, relatifs à
L’hébergement dans le pays hôte ainsi que les frais du transport interne, sont à la charge de la fédération hôte. Les frais additionnels de l’équipe visiteuse relatifs aux billets d’avions et aux frais de transit sont à la charge de l’équipe visiteuse ».
Effectivement le match a repris le lendemain lundi. D’entre de jeu les Blancs se lancèrent dans la bataille pour revenir au score et marquer un deuxième but. Les accélérations d’Abdoulaye Sissoko, les percées offensives d’Issiaka Samaké et les balles longues permanentes de la défense ne suffiront pas pour débloquer le compteur. Les Tunisiens sûrs de leur léger avantage mettront tout en œuvre pour casser le rythme du match. Malgré les nombreuses occasions du Stade malien le score ne changera pas au bout des 40 minutes de la deuxième partie du match. Et les Blancs s’inclinent 0 -1 devant les Espérantistes de Tunis.
Ce qui complique davantage la situation de l’équipe de Sotuba. Parce que dans une poule où tout reste possible, elle sera obligée d’aller chercher sa qualification à l’extérieur, après avoir gagné lors de la prochaine journée à Bamako. Au même moment l’Etoile du Sahel neuf points, El Ahly d’Egypte sept points et l’Espérance de Tunis trois points tenteront chacun de se qualifier pour les demies finales. L’on comprend aisément que le Stade malien de Bamako occupe la troisième place avec quatre points (deux défaites, un match nul et une victoire)
Roger Sissoko