Oumou Traoré a fait gagner son équipe sans apprentissage véritable de la technique de lancer le poids. Selon elle, c’est arrivée en 1990, quand son école, à Djélibougou, dans une compétition inter scolaire était sur le point de perdre la concurrence. Elle fut appelée par son maître d’Education physique et sportive, El Habib Touré, actuellement officier de sport dans l’armée. Il lui tient ce langage : ‘’Oumou c’est toi qui peut nous faire gagner maintenant sinon la cause est perdue’’ Il la prend de côté et lui montre rapidement et brièvement comment Lancer un poids. Du coup, Oumou se présente sur l’air de lancer, se saisit de l’engin (qui pèse 4 kg pour les femmes) et lance. Son jet, au premier essai, va plus loin que toutes ses concurrentes. Les points obtenus font de leur école, la première de la compétition inter scolaire de l’année avec un trophée en guise de récompense. Et c’est parti !
Pourtant, Oumou s’essayait en basket parce qu’elle était dans l’équipe junior de la Commune I puis du Djoliba AC. Le goût de la victoire à la compétition scolaire et toute la joie qu’elle a procuré aussi bien chez le maître d’EPS que chez ses camarades, Oumou sera portée aussi vers l’athlétisme à travers l’épreuve du Lancer de poids. Aux compétitions inter communales où elle fut coachée par l’animateur de la Commune, Abdoulaye Bathily, elle rencontre Garantigui Touré ‘’j’avais peur d’elle, elle me menaçait souvent’’ et Sokona Diakité ses aînées devancières dans la discipline. Prise en charge par le maître d’EPS, Oumou va alterner basket et athlétisme. Mais c’est en athlétisme qu’elle va progresser. Elle s’impose dans les différentes compétitions nationales de la Fédération malienne d’athlétisme : championnat national, meeting de San (2è à la première participation), meeting du Kénédougou (Sikasso) sous la conduite d’un autre entraîneur HamadounTraoré. Elle est sélectionnée en équipe nationale, représente le Mali sur la scène continentale et internationale : championnat d’Afrique d’athlétisme où j’ai beaucoup appris, en Egypte pour les Jeux africains, championnat du monde en Suède, les Jeux olympiques, les Jeux de la Francophonie Paris, Canada, à Sidney en Australie. ‘’J’ai connu deux clubs, le Djoliba AC et le Stade malien de Bamako. C’est à partir de Sikasso, à mon premier meeting du Kénédougou que j’ai gardé le rang de premier au Lancer de poids. Au Disque, j’ai eu des performances et je suis même devenue championnegrâce aux encouragements de Sokona Diakité. Jusqu’à l’arrivée des entraîneurs Cubains, j’ai été suivie et encadrée aussi par Alassane Traoré, Dramane Coulibaly. Les Cubains Felix Reina et Santa Cruz sont ensuite arrivés. J’ai réalisé les records au Poids avec 13,97m et au Disque avec 47,67m. Des records non encore battus jusqu’au aujourd’hui. Je suis toujours la championne incontestable de ces épreuves’’.Du haut de son 1,87m avec au moins 80 kg, Oumou Traoré, la reine du Lancer de Poids et Disque au Mali, conseille aux jeunes de prendre le sport au sérieux. ‘’Le sport nous offre les bonnes relations, la santé’’ a dit Oumou. ‘’Si c’était à refaire, je ferai encore le sport’’ a-t-elle conclu.
Oumou Traoré réside à Chicago aux Etats Unis d’Amérique depuis 2005. Agée de plus de 35 ans, elle a une fille unique du nom de Bintou Coulibaly ‘’Touty’’ qui pratique le basket à l’école Malcom X.
Rassemblés par :
Drissa Tiémoko SANGARE