Si la CAF a eu raison sur Ebola en délocalisant les matchs de la Guinée et de la Sierra – Léone, pays touchés par le virus d’Ebola, cette vilaine maladie serait – elle entrain de prendre sa revanche sur la CAF, l’obligeant à chercher un pays pouvant abriter la compétition en cas de désistement du Maroc à l’organisation de la CAN 2015 ?
En délocalisant les matchs de la Guinée et de la Sierra – Léone, respectivement à Casablanca et à Yaoundé, la CAF venait de remporter sa toute 1ère victoire sur Ebola. Mais l’évolution rapide et inquiétante du virus d’Ebola changea rapidement la donne. Le Maroc qui redoute la propagation sur son territoire du virus qui sévit en Afrique de l’ouest avec environ 5 000 victimes, n’affiche pas clairement sa position quant à l’organisation de cette CAN. Un communiqué récemment signé du ministre marocain de la jeunesse et des sports précisait que le Maroc a demandé le report de la manifestation prévue initialement du 17 janvier au 08février en juin 2015, pour une raison claire et précise, à savoir l’évolution rapide et inquiétante du virus d’Ebola . Le pays ne veut pas prendre le moindre risque, qui à renoncer à l’organisation de la CAN, édition 2015. La CAF qui avait alors répondu qu’elle maintenait en l’état les dates de la compétition du 17 janvier au 8 février est d’ores et déjà à la recherche d’un plan B. Le secrétaire général de la CAF, Hicham el Amrani dans une lettre adressée à plusieurs pays, s’exprimait en ces termes « en cas de refus du Maroc de conserver l’organisation de la compétition aux dates prévues, la CAF voudrait savoir si votre fédération serait volontaire et aurait les moyens d’organiser la CAN 2015 ». Un responsable du foot sud – africain, sous couvert d’anonymat, a révélé que son pays avait reçu la missive. Tout comme plusieurs responsables sportifs du Ghana qui ont également confirmé auprès de plusieurs médias, avoir reçu cette lettre. La suite du courrier précise de façon très surprenante que « si la CAF reçoit deux ou plusieurs réponses positives, le comité exécutif procédera à un tirage au sort pour désigner l’organisateur. » L’idée d’un tirage au sort pour désigner le pays hôte d’un tournoi majeur laisse perplexe, puisque l’usage veut que la CAF examine soigneusement chaque dossier. Une autre question est liée au pays hôte, le Maroc qui était automatiquement qualifié en tant que pays d’accueil, aura quel statut en cas de désignation d’un nouveau pays d’accueil ?
Ce nouveau pays hôte serait – il lui aussi alors qualifié d’emblée ? Sur la liste des éventuels pays qui pourraient abriter la compétition, figurent le Ghana, l’Afrique du sud, le Soudan ou encore l’Egypte. Dany Jordan, le président de la fédération sud – africaine de football a récemment exclu la compétition dans son pays. Pour lui, « la CAN 2015 ne se jouera pas en Afrique du sud. La question de savoir si l’Afrique du sud est le plan B n’a pas de sens à ce stade ; car le Maroc ne s’est pas retiré et demeure à ce jour l’hôte officiel de la CAN 2015. »
A noter que l’Afrique du sud est un habitué des plans B. Elle a organisé la coupe du monde en 2010 et a déjà servi de recours pour des coupes d’Afrique des nations en situation d’urgence à deux reprises, d’abord en 1996 quand le Kenya était en état de banqueroute, et pour l’édition de 2013, quand la Libye était devenue une zone de conflit armé. Le Ghana quant à lui, a organisé les CAN de 1963, 1978 et 2008. Comme on le voit, la CAF qui n’a pas rencontré des problèmes, lors des éliminatoires de la CAN, malgré l’apparition du virus d’Ebola est maintenant confrontée au problème du pays devant abriter la compétition. Ebola aura – t – elle raison sur la CAF qui veut maintenir en l’état, les dates de la compétition du 17 janvier au 8 février ?
On en saura davantage quand la CAF prendra sa décision, lors d’une réunion de son comité exécutif le 2 novembre prochain à Alger.
Almihidi Touré.