Obsèques de Pierre Diakité : Le Dernier Voyage

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Il était l’un des rares reporters sportifs à croire encore en l’avenir de la boxe chez nous. Il aura suivi pendant la quasi totalité de son existence, les splendeurs et les misères du noble art malien et continental. Djigui dit Pierre Diakité, décédé le samedi 4 novembre dernier à St Domingue dans les Caraïbes à l’âge de 70 ans, demeurera dans la conscience populaire comme l’un des grands artisans de la promotion de cette discipline et du sport en général dans notre pays.


Une foule de parents, d’amis, de collaborateurs, de responsables et sportifs, lui ont rendu ce vibrant hommage hier, avant de le conduire à sa dernière demeure au cimetière de Hamdallaye. Les hautes autorités politiques, administratives et militaires ont assisté aux obsèques, aux côtés du Premier ministre, Ousmane Issoufi Maïga, et des membres du gouvernement, du secrétaire général de la présidence de la République, Modibo Sidibé, des représentants de la Fédération africaine de boxe.

Contrairement à ce qui avait été précédemment rapporté, Pierre n’est pas mort d’une crise cardiaque, mais des suites d’un accident d’ascenseur à l’hôtel Melia de St Domingue. Son compagnon de voyage de Paris à St Domingue, le lieutenant-colonel Ismaël Léonard Bangoura, président de la Zone 2 et de la Fédération guinéenne de boxe, vice-président de la Confédération africaine de boxe et membre de la commission jeunesse de l’Association internationale de boxe, a témoigné sur les derniers moments vécus avec le doyen.

"Nous avons pris le même vol de Paris à St Domingue, le 1er novembre. En sa qualité de vice-président de la fédération malienne et délégué votant du Mali, nous étions logés dans le même hôtel, alors que les non votants étaient logés dans un autre hôtel. A mon arrivée, Pierre avait déjà fait le nécessaire, en récupérant les documents. Il m’a dit "Prési", j’ai eu les documents et je vais aller dans ma chambre au 9ème étage et vous êtes au 4ème. Depuis qu’il est monté, personne ne l’a plus revu. C’est vrai que chacun était occupé à s’installer avec le décalage, puisqu’il faisait 21 heures (GMT-4). Au petit déjeuner, nous ne l’avons pas vu et à la réunion continentale, il n’était pas présent. On est allé dans sa chambre qu’il partageait avec un Égyptien, il n’y était pas non plus. Il fallait qu’on le retrouve, c’est pourquoi en ma qualité de président de la Zone 2 et ami, j’ai exigé qu’on appelle la police pour le chercher", explique Bangoura.

"C’est ainsi que le lendemain 3 novembre, son corps a été retrouvé dans la cage d’ascenseur. L’AIBA a demandé aux autorités du pays de mener une enquête. Les premiers résultats des investigations ont permis de découvrir un défaut d’ascenseur. La porte s’est ouverte, alors que la cabine n’était pas là et Pierre s’est probablement engouffré sans y prêter attention. Il a alors chuté dans le vide du 9è étage au sous-sol. En tout cas l’AIBA est en train de suivre l’évolution de l’enquête et prendra toutes les dispositions utiles", poursuit le responsable sportif.

Il était donc écrit que c’est dans cette lointaine contrée, mais culturellement proche de nous que notre confrère et doyen Pierre Diakité, perdrait la vie.

Dors en paix Djigui dit Pierre Diakité !

M. N. TRAORÉ

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