Le nouveau patron de la Fédération malienne de football s’appelle Mamoutou Touré dit Bavieux. Il a été élu avec 39 voix sur 39, à l’issue de l’Assemblée générale élective qui s’est déroulée les 8 et 9 octobre derniers. Il succède désormais à Boubacar Baba Diarra.
Comme à Tombouctou en 2009, il a fallu deux jours de travaux pour élire le nouveau président de la Fédération malienne de football. En effet, démarrés le dimanche 8 octobre à 10 heures dans la salle de conférence du Gouvernorat du district de Bamako jusqu’aux environs de 21 heures, les travaux de cette Assemblée générale élective se sont poursuivis le lendemain à l’hôtel Olympe international.
C’était en présence du directeur national de l’Education physique et des sports, Aliou Maïga et du représentant du Comité national olympique et sportif du Mali, Souleymane Diarra. Sans oublier, le maire de la Commune 5. Malheureusement, le camp du candidat Salaha Baby a décidé de boycotter cette rencontre.
Après la présentation des rapports financier et moral, place à la Commission Samabaly. A l’issue d’un vote à bulletin secret, Mamoutou Touré dit Bavieux a été élu pour un mandat de 4 ans. Il a obtenu 39 voix sur 39 votants représentant les ligues de Kayes, Bamako, Sikasso, Mopti, Koulikoro et Ségou avec chacune 3 voix. Les clubs de Ligue 1, à savoir le Stade Malien de Bamako, les Onze Créateurs, l’Usfas, Lcba, Us Bougouni, Sonni de Gao, l’Asom, l’As Réal de Bamako, Blanck Star, As Bakaridjan, As Nianan et Mamahira de Kati et les clubs de D2 que sont l’Académie de Kayes, Lc.Mak de Koulikoro, l’As Douane de Sikasso, l’Office du Niger de Ségou, Nangabanou de Bandiagara, Koyra Alhawa de Gao, Yeleen de Bamako. Sans oublier l’Association des Entraineurs et l’Association des médecins sportifs qui ont chacun 1 voix.
Le président de la Commission électorale, Dioncounda Samabaly, était très heureux d’annoncer le résultat du vote. “C’est avec 39 voix sur 39 que Monsieur Mamoutou Touré dit Bavieux a été élu président de la Fédération malienne de football. A compter de ce lundi 9 octobre 2017, il est président pour 4 ans. Nous lui souhaitons bonne chance pour sa nouvelle fonction pour le bonheur du football malien” précisera-t-il.
C’est avec beaucoup de fierté que le nouveau patron du football malien, Mamoutou Touré dit Bavieux, a pris la parole. “Au nom de tous mes colistiers, j’exprime ma sincère reconnaissance à ceux qui viennent de placer leur confiance en nous. Dans une veille nation de culture comme la nôtre, la confiance ne s’achète point. Elle se mérite. Par ma voix, le nouveau Comité exécutif s’engage à œuvrer pour mériter de votre confiance. L’élection de cette équipe fédérale ne signifie ni la victoire d’un camp ni la défaite de l’autre. Elle traduit plutôt le triomphe du football malien dans son ensemble. Cette élection, j’insiste là-dessus, ne doit pas être considérée comme une défaite de mes frères de l’autre côté. Elle est le résultat d’une compétition sportive électorale qui devait déboucher forcément sur un vainqueur. Cependant, je m’empresse de le souligner, Bavieux n’est pas ce vainqueur triomphaliste. Cher frère Salaha et colistiers, vous n’avez pas démérité. Vous êtes des hommes et des femmes compétents et passionnés. C’est pourquoi je nourris l’espoir de vous voir à nos côtés pour rebâtir notre édifice commun, le football malien” dira-t-il.
S’agissant de la campagne électorale inédite, qui a été sanctionnée par des moments très difficiles, Mamoutou Touré dit Bavieux est prêt à pardonner à tous les acteurs. “Nos partisans et inconditionnels de tous bords nous ont soutenus par tous les moyens à leur disposition. Certains d’entre eux sont allés quelque peu au-delà de la simple manifestation de leur préférence. Solennellement et aux noms de tous mes camarades, je tiens à présenter les sincères excuses à ceux et celles qui se sont sentis vexés ou désobligés par nos propos et actes. Quant aux attaques dont j’ai été la cible, je pardonne à leurs auteurs et ne leur en tiens aucune rigueur de quelque nature que ce soit” dira-t-il.
Il a profité de cette occasion pour lancer un message : “Au sortir de ces assises, rien ne sera plus comme avant. Les temps ont changé et les hommes avec. Nous devons donc nous adapter aux conditions nouvelles afin de bâtir un football meilleur qui répond aux aspirations de nos compatriotes. Cependant, pour réussir cette mission, nous ne devons jamais oublier d’où nous partons”.
S’adressant au président sortant de la Fémafoot, Mamoutou Touré dit Bavieux a été très clair : “Je rends un hommage appuyé au Général Boubacar Baba Diarra. Difficiles, ont été les quatre années de son mandat, non pas pour ce qu’il fait, mais pour des problèmes de personne. Dans tous les cas, nous retiendrons qu’il a placé la barre tellement haute de par les réalisations qu’il laisse pour la postérité qu’il sera difficile de la dépasser. Nous n’aurons aucune honte de nous en inspirer pour le bien de notre football. L’élection est terminée malgré les soubresauts qui ont émaillé cette assemblée. C’est maintenant le temps des actions. En attendant de mettre en œuvre notre ambitieux programme, j’exhorte tous et chacun à se donner la main pour relever les immenses défis immédiats qui nous attendent”.
Le premier défi, selon Mamoutou Touré dit Bavieux, c’est bien le parachèvement du calendrier des compétitions nationales pour boucler la saison 2016-2017. Il s’agit du championnat national Ligue 1 Orange, la Coupe du Mali et les tournois de montée en Ligue 1. “A l’endroit des camarades du Comité exécutif, je voudrais vous engager, nous engager, à bannir de l’environnement de notre football les maux qui ont pour noms le clanisme, l’exclusion, l’auto-exclusion, la marginalisation et l’auto-marginalisation. Il est temps que les déchirures que notre football connait depuis plusieurs années prennent fin. Nous devons nous entendre sur ce qui nous unit. De la même façon, il nous faut nous éloigner de tout ce qui peut nous diviser et, par conséquent, polluer l’environnement de notre football” a-t-il conclu.
En tout cas, Mamoutou Touré dit Bavieux a pris l’engagement que “le nouveau Comité exécutif de la Fémafoot ne ménagera aucun effort pour accomplir ce que nous considérons comme un sacerdoce : réconcilier les cœurs et les esprits et permettre aux footballeurs, aux entraineurs et autres supporteurs de vivre leur passion dans la joie”.
A.B. HAÏDARA