Alors que le Mali reçoit le Rwanda dans 5 jours pour le compte de la première journée éliminatoire de la Coupe du monde Qatar 2022, le sélectionneur Mohamed Magassouba et le milieu de terrain Yves Bissouma ont défrayé la chronique toute la semaine à travers une passe d’armes, par médias interposés, au sujet de l’absence répétée du joueur de Brighton.
Déjà qualifié pour la Coupe d’Afrique des Nations (Can) dont la phase finale aura lieu en 2022 au Cameroun, le Mali se tourne désormais vers la Coupe du monde à laquelle il ne s’est jamais qualifié chez les Seniors. Pour rallier le Qatar en 2022, le chemin passe par les éliminatoires qui démarrent la semaine prochaine avec la réception du Rwanda par les Aigles à Agadir au Maroc le 1er septembre.
Déjà pénalisée par la délocalisation de ses matches « à domicile », faute de stade répondant aux normes Caf/Fifa, la sélection nationale du Mali vient d’être de nouveau secouée par une crise de nerf entre Yves Bissouma et le staff technique notamment. Absent à chacune de ses nombreuses convocations, l’ancien joueur de l’AS Réal de Bamako est enfin sorti de son mutisme pour déverser tout ce qu’il avait sur le cœur. Dans une sorte de philippiques, Bissouma est revenu sur les raisons de sa bouderie évoquant le manque de considération du staff et des responsables du football malien lorsqu’il ne se sentait pas bien après avoir subi une opération à l’épaule. « J’ai failli mourir sur mon lit d’hôpital lorsque je me suis fait opérer à l’épaule. Personne de ma famille (le Mali) ne m’a pas envoyé même un petit texto pour me réconforter. Ni l’encadrement technique encore moins quelqu’un d’autre. Pourtant ils étaient tous au courant de mon opération. « C’est en ce moment que je me suis dit : Yves réfléchis juste une seconde. Le jour où tu ne seras pas bon est-ce que ça ne sera pas fini pour toi avec l’équipe nationale », a-dénoncé le joueur de Brighton.
Visiblement affecté par cette attitude, Yves Bissouma a alors décidé de prendre ses distances avec l’équipe nationale tout en fustigeant la démarche du sélectionneur Mohamed Magassouba qu’il accuse de vouloir le jeter en pâture. « C’est maintenant qu’ils me voient jouer qu’ils s’intéressent à moi et me convoquent. Mais ça ne marche pas comme ça », s’est-il emporté. « J’ai toujours dit au sélectionneur d’attendre un peu pour me convoquer. Mais à chaque fois, il me mettait sur la liste. Mais pour quelle raison ? C’est pour retourner les supporters contre moi. Même récemment mon agent lui avait fait savoir que je suis en instance de transfert donc de m’épargner pour les matches amicaux contre l’Algérie et la Tunisie. Malgré tout, il m’a encore mis sur la liste. Mais pourquoi tout cela », s’est interrogé le joueur formé à l’Académie Jean-Marc Guillou de Bamako.
A la suite d’Yves Bissouma qui s’est bien défoulé par appel vidéo auprès de R.P Médias le dimanche soir, son sélectionneur a aussi effleuré le sujet si brûlant sur le plateau de la télévision nationale, ORTM, le lendemain. Comme il sait bien le faire, Magassouba a fait fi des commentaires de son milieu de terrain arguant n’avoir pas écouté le joueur. En revanche, le technicien malien a tenu à rappeler ce qu’il a instauré dans le Nid des Aigles depuis son arrivée. « Cette équipe nationale a été battue sur des principes. L’individu n’existe pas au profit du collectif. On a renouvelé l’esprit d’équipe, inculqué un nouvel élan, une nouvelle dynamique, un nouvel état d’esprit », a-t-il laissé entendre.
A entendre Magassouba parler, tout ce tapage n’a pas sa raison d’être. « Dans cette équipe, l’individu n’existe pas au profit du groupe. C’est pourquoi je me sens toujours gêné quand je parle d’un seul individu dans un groupe aussi valeureux et talentueux dont on dispose aujourd’hui. Les liens que j’ai tissés avec ces jeunes vont au-delà du football car je les considère (les joueurs) comme mes propres fils et ils m’appellent tous « mon père », a-t-il conclu.
Alassane CISSOUMA