Une première depuis l’édition de 1982, aucune équipe africaine ne sera présente en huitième de finale d’une Coupe du monde. La déception est, donc, grande sur le continent noir. Mais, le football ne ment pas. Et force est de constater que les représentants de l’Afrique n’ont tout simplement pas été à la hauteur. Il ne s’agit pas de l’arbitrage, classique ou vidéo. Il s’agit surtout de cette mentalité de mort-vif, de cette manque d’ambition et d’absence patent d’instinct de tueur que nous trainons coupe du monde après coupe du monde.
Alors que les matchs de huitième de finale ont commencé, l’occasion est toute trouvée, pour nous africains, de recouvrer notre lucidité et de prendre du recul par rapport à cette prestation globalement décevante des nations africaines. Cela, afin de tirer un bilan, le plus objectif possible pour être à niveau lors des prochaines Coupes du monde. Car le football est rond pour tout le monde. Et il ne faut pas crier au scandale en indexant l’arbitrage alors que, dans l’ensemble, les sélections africaines avaient largement de quoi faire honneur au continent.
L’Egypte, le cauchemar de Mo Salah
Exception faite à l’Egypte qui ne comptait que sur leur super star Mohamed Salah. Auteur d’une fantastique saison en Premier League, (meilleur joueur du championnat anglais devant de grandes stars telles que Kevin De Bruyne ou encore Harry Kane), Mo Salah était terriblement seul au cours de cette compétition. De plus, il s’était blessé en final de la ligue des champions. Ajouté à cela, le fait que la sélection égyptienne avait un jeu trop défensif et stéréotypé, à l’image de toutes les équipes qu’a entrainé le sélectionneur de l’Egypte, l’allemand Hector Cuper. Autant dire que la mission des pharaons de sortir de leur poule était très compliquée. L’addition est très salée : trois matchs, trois défaites dont la dernière contre la modeste équipe de l’Arabie Saoudite.
La Tunisie, pas assez forte
La Tunisie était tombée dans une poule très compliquée en compagnie de la Belgique et de l’Angleterre, deux sélections qui abritent en leurs seins, des joueurs de très haut niveau, parmi les meilleurs d’Europe. Les Aigles de Carthage encaisseront le plus gros score pour une équipe africaine lors de ce Mondial : 5 buts à 2 face à la Belgique. La marche était très haute pour le sélectionneur tunisien Nabil Maâloul. Les tunisiens parviendront néanmoins à sauver l’honneur face à la modeste équipe du Panama, 2 buts à 1. Plus que l’élimination, c’est le très pauvre rendement offensif de la Tunisie qui a déçu les observateurs. Une équipe qui avait pourtant séduit lors de la dernière CAN avec un fond de jeu offensif et de qualité.
L’élimination du Maroc, la plus grande déception de l’Afrique
Auteur d’un très joli parcours lors des éliminatoires du Mondial, avec le meilleur fond de jeu de toutes les nations africaines présentes en Russie, les lions de l’Atlas sont terriblement déçus, mais aussi, ont énormément déçu. Lors de leur premier match face à l’Iran, ils n’ont pas su concrétiser leur outrageuse domination en victoire. Pire encore, ils se font surprendre sur un but, contre son camp, dans les derniers instants du match. Tout au long de cette première sortie, les joueurs marocains ont joué de maladresse et même de nervosité. Dans le haut niveau, les occasions doivent se concrétiser en buts, sinon, c’est la défaite quasi-assurée. Lors de leur deuxième match, certes l’arbitrage vidéo est coupable de ne pas avoir vu la grossière faute du défenseur portugais Pépé sur le joueur marocain Boutaib. Mais, si le Maroc, une fois encore, avait réussi, à concrétiser le quart des occasions de buts qu’ils ont eu pendant la majeure partie du match, le but litigieux de Cr7 n’aurait été qu’un fait de jeu. Et dans ce cas, avec une victoire du Maroc ou même un nul, l’arbitrage n’aurait pas été autant pointé du doigt. En troisième match, contre l’épouvantail espagnol, le Maroc aura certainement accompli le plus beau match de toutes ses participations en phases finales de Coupe de monde. Ils auront mené à deux reprises, et par deux fois, les espagnols sont revenus au score. Sur cette partie, les espagnols ont vraiment eu du bol de marquer dans les derniers instants, ce qui leur ont permis de se qualifier pour le prochain tour.
Globalement, les marocains ont fait honneur à leur patrie et ont prouvé qu’ils peuvent tenir tête eux meilleures sélections du monde. Mais, que l’on sache qu’ils ont perdu leur qualification depuis leur premier match face à l’Iran. Un match, que s’ils avaient emporté, leur aurait donné plus de chance de passer en huitième. Ils auront manqué de lucidité et de concentration dans les derniers mètres, mais aussi d’expérience dans la gestion des matchs.
Nigéria et Sénégal, pas assez compétiteur dans l’esprit
Qu’est-ce qui a manqué aux Super Eagles du Nigéria et aux Lions de la Téranga du Sénégal pour atteindre les huitièmes ? Un des éléments essentiels pour une bonne prestation en Coupe du Monde, a-t-on envie de crier ! L’instinct de tueur ou encore le mental de gagnant. Même si le Nigéria abordait timidement ses matchs, à la fin, l’équipe avait une occasion en or de signer une victoire de prestige face à l’Argentine (un adversaire qu’il a si souvent croisé en Coupe du monde et si souvent perdu de la plus petite des marges), et d’atteindre les huitièmes. Face à la Croatie, les nigérians n’ont jamais inquiété les buts adverses (défaite 2 buts à 0). En deuxième matche, face à l’Islande, ils se sont réveillés en deuxième mi-temps grâce notamment au talentueux Ahmed Musa (victoire 2 buts à 0). Face à l’Albiceleste, ils étaient en position de force, puisqu’un nul suffisait pour passer. Mais non, les Super Eagles n’ont pas su avoir ce killer instinct, à plusieurs reprises dans le match, et qui aurait mis un terme à la participation de Messi et de ses coéquipiers. Menés au score par un but sublime de Messi, ils reviennent au score grâce à un penalty. En deuxième mi-temps, les contre-attaques des nigérians devaient se concrétiser en deuxième but. Mais, manque de mordant, à quelques minutes de la fin du match, ils encaissent un but fatal.
Quant aux Lions de la Téranga, leur élimination est cruelle. A égalité parfaite avec le Japon, le partage a eu lieu au fair-play selon le règlement de la FIFA, c’est-à-dire au nombre de carton. Rien de sportif donc ! Cependant, les sénégalais sont coupables de maladresse et de tergiversations dans les vingt dernier mètres du camp adverse. Lors de leur troisième match face à la Colombie, tout comme pour le Nigéria, ils étaient en position de force, un nul suffisant à leur bonheur. Encore une fois, le match s’est joué au mental et aussi à l’expérience. Les colombiens ont su endiguer les assauts répétitifs de Sadio Mané et Mbaye Niang, et ont même pu marquer un but sur corner ; le pire scénario pour les djambars qui, de ce fait, quitte la compétition, amers. Et le pénalty sifflé sur une faute sur Mané et ensuite annulé après consultation du VAR par l’arbitre, n’est qu’anecdotique. Car si le Sénégal passait, nous africains, n’en parleraient point. Mais comme, l’on est éliminé, on fait mention de ce fait de jeu, comme pour justifier la prestation pas à la hauteur d’une Coupe du monde, il faut avoir le courage de le dire, de nos représentants.
L’heure donc est au travail, sur le plan tactique, technique, mais aussi et surtout, sur le plan du mental. Nos équipes africaines, ne doivent plus avoir de complexe face aux grandes équipes. Elles devront être efficaces devant les buts et éviter d’en encaisser dans le stoppage time. Car si le beau jeu est important pour tout bon match de football, la baraka, c’est surtout de gagner les matchs.
Ahmed M. Thiam
Les fétichismes des Africains, ça consiste à emmerder les gens…, mais ça suffit pas pour faire gagner une équipe de foot.
Alors qu’ils arrêtent avec leurs démarcheurs fétichistes les jours de match de leur équipe, ça ne sert à rien…
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