L’Algérie s’est offert le droit de rêver à sa toute première qualification pour les huitièmes du Mondial grâce à une victoire historique devant la Corée du Sud (4-2) dimanche 22 juin à Porto Alegre, trente-deux ans après le dernier succès des Fennecs en Coupe du monde.
Métamorphosée par rapport à l’équipe qui s’était écroulée devant la Belgique mardi (2-1), la sélection algérienne a rapidement pris l’avantage grâce à un but de pur avant-centre d’Islam Slimani (26e), également passeur pour Abdelmoumene Djabou sur le troisième but (38e).
PREMIÈRE VICTOIRE AU MONDIAL DEPUIS 1982
Rafik Halliche, sur corner (28e), puis Yacine Brahimi, au bout d’une action splendide (62e), ont alourdi la note et les Algériens, avec un football intense et emballant, ont étouffé des Coréens qui se sont réveillés trop tard avec des buts de Son Heung-min (50e) et Koo Ja-cheol (72e).
Premier pays du continent africain à marquer quatre buts dans un même match du Mondial, l’Algérie (3 points) est désormais deuxième du groupe H derrière la Belgique (6 points), déjà qualifiée. Un nul la semaine prochaine contre la Russiepourrait même pratiquement lui suffire à se qualifier en huitième de finale.
Ce serait une première, mais ces Fennecs-là ont peut-être passé un cap : ils n’avaient plus gagné dans un Mondial depuis 1982, une longue traversée du désert qui s’est achevée dimanche au stade Beira-Rio. « On veut faire mieux que la génération 1982. On a à coeur de rendre heureux les Algériens. Ce groupe mérite de passer au second tour, il a de la qualité et il s’est battu jusqu’à présent », s’est félicité Sofiane Feghouli à la fin de la rencontre.
Le sélectionneur bosnien de l’Algérie, Vahid Halilhodzic, avait introduit cinq changements par rapport aux titulaires battus par la Belgique, alors que son homologue sud-coréen Hong Myung-bo avait reconduit à l’identique l’équipe qui avait neutralisé la Russie (1-1).
« COACH VAHID » TRANCHE DANS LE VIF
Critiqué pour l’attitude très défensive de ses hommes face aux Belges, « Coach Vahid » a pris cette fois des décisions payantes : Djabou et Brahimi ont étincelé avec leur science du dribble. Quant à Slimani, il a pesé sur la défense coréenne par ses courses et son jeu aérien.
C’est d’ailleurs l’attaquant du Sporting Portugal qui a trouvé la faille dans un début de match à sens unique. Bien lancé dans l’espace, Slimani a résisté à deux défenseurs et trompé le gardien coréen de près (26e). Dans la foulée, Rafik Halliche a doublé la mise d’une tête puissante sur corner (28e) avant que Djabou, bien servi par Slimani dans la surface, ne marque le but du 3-0 (38e).
Tranchants, techniques, appliqués, les Algériens ont pris l’ascendant au milieu, avec de belles combinaisons du trio Brahimi-Bentaleb-Feghouli. Au point que la Corée du Sud n’a pas adressé la moindre frappe en première période.
FEGHOULI ET BRAHIMI À LA BAGUETTE
Mais les choses ont changé après la pause : plus agressifs, les Coréens ont réduit le score à la 50e minute, Son Heung-min glissant le ballon entre les jambes du gardien algérien Rais M’Bolhi, qui a été sollicité peu après pour détourner une jolie frappe de Ki Sung-yueng (60e).
C’est le moment qu’ont choisi les « Espagnols » Feghouli (Valence) et Brahimi (Grenade) pour livrer une action d’école dans les petits espaces : une-deux dans la surface et conclusion parfaite de Brahimi (62e).
Malgré un second but du capitaine Koo à vingt minutes de la fin (72e) et des jambes visiblement lourdes, les Algériens ont ensuite résisté, puis exulté au coup de sifflet final. Mais pour eux, le plus beau reste peut-être à venir.