Objet d’une grande convoitise, la carrière de footballeur est devenu depuis des lustres un filon au goût amer pour beaucoup de jeunes maliens ayant décidé d’embrasser cette voix semer d’embûches.
En effet, si l’on peut affirmer sans risque de se tromper que les problèmes des footballeurs locaux ont été à maintes reprises chantés sur la place publique, il n’en demeure pas moins que les solutions peinent à se dessiner. Entre le récurrent problème de la carte Nina, qui entrave les falsifications notoires des dates de naissances qui est d’usage chez des footballeurs du monde entier, l’acceptation désabusée des contrats léonins avec des clubs nationaux peu respectueux desdits contrats, l’exigence excessive et égocentrique des clubs en cas d’opportunité pour les joueurs d’aller monnayer convenablement leurs talents à l’extérieur, la mauvaise gestion de certains présidents de club qui s’adonnent à des manœuvres peu orthodoxes pour s’enrichir sur le dos éreinté des pauvres joueurs qui ont souvent toutes les peines du monde à les rencontrer, l’état piteux des terrains, la surdité de la fédération malienne de football et du ministère du sport face aux cris de détresse des joueurs, l’inaction des joueurs professionnels et des anciens gloires du foot malien à l’égard de cette grande injustice que subissent les joueurs locaux, etc. Bref, tant de calvaires qui ne donnent d’autre alternative à ces footballeurs que de passer outre l’avis des clubs quelque peu vampiriques en s’aventurant illégalement vers d’autres cieux.
D’autre part, à en croire les dires de plusieurs joueurs locaux, les maux qui minent leur monde sont innombrables et n’épargnent même pas les autres nationalités qui viennent tenter leur chance au Mali. Selon le témoignage d’un footballeur local, qui a requis l’anonymat, son club, qui joue le haut de tableau du championnat national, a fait venir un jeune guinéen nommé Mamady Guilavogui par l’entremise d’un contrat dont les clauses ne sont pas honorées. Conséquence : l’intéressé s’est vu récemment confisqué sa moto par son bailleur à qui il doit sept mois de loyer.
A la lumière de ces quelques problèmes énumérés dont souffrent les joueurs locaux, ces derniers espèrent ardemment voir un beau jour se professionnaliser le championnat national qui est l’unique véritable panacée à tout ce calvaire. Pour ce faire, il faudra l’implication rigoureuse du pouvoir public et de celle des sponsors comme Orange-Mali qui, pour beaucoup d’observateurs, ne fait pas assez au Mali par rapport à d’autres pays comme la Cote d’Ivoire.
Ousmane Tiemoko Diakité