Dans cet entretien, le président de la Fédération malienne des sports équestres, Mohamed Haïdara, se réjouit de la tenue du Grand Prix de l’Intégration entre le Mali et le Burkina Faso, samedi dernier, au Champ hippique de Bamako. Il s’agissait, à travers cet événement, de rendre un vibrant hommage aux forces armées et de sécurité des deux pays. Profitant de cet entretien, le président Mohamed Haïdara dit être convaincu que l’apport du Pari mutuel urbain (Pmu-Mali) dans les activités des sports équestres au Mali est indispensable. C’est pourquoi, il sollicite le Pmu-Mali pour la mise en place d’un Centre d’insémination pour la race améliorée et la construction d’une tribune qui puisse répondre aux normes internationales.
ujourd’hui-Mali : Monsieur le Président, pourquoi un Grand Prix de l’Intégration à Bamako, avec seulement les chevaux du Burkina Faso ?
Mohamed Haïdara : Je voudrais, pour commencer, clarifier un fait. Ce Grand Prix a été initié par les ligues des sports équestres de Bamako et de Bobo-Dioulasso. La Fédération y a été associée pour son soutien et son expertise. Elle a donc dédié les deux trophées des cracks et des super cracks aux deux forces armées et de sécurité du Mali et du Burkina Faso. Vous n’êtes pas sans savoir que nos braves soldats des deux pays sont en première ligne contre le terrorisme.
Le Grand Prix d’intégration avec le Burkina seulement parce que c’était la volonté de deux ligues. Mais à l’avenir, en collaboration avec la ligue, nous allons étendre l’intégration à d’autres pays
Quelles sont aujourd’hui vos impressions après ce grand rendez-vous des courses de chevaux ?
J’ai été agréablement surpris par la qualité des chevaux de Burkina de par leur dégré de sang. Pour cette compétition internationale, le Burkina n’avait pratiquement pas de chevaux locaux.
Quelle est la situation des chevaux de la race améliorée au Mali ?
Ce qui m’amène à ma principale préoccupation aujourd’hui. Depuis mon arrivée à la tête de la Fédération, je ne cesse de crier sur tous les toits qu’il est plus que jamais temps de passer à la production de sang amélioré. Faute de quoi nous ne pourrons jamais rivaliser avec nos homologues de la sous-région. Pour cela, des discussions très avancées sont en cours avec la Direction Générale du Pari mutuel urbain (Pmu-Mali) qui est notre sponsor officiel. Dans un avenir proche, je reviendrai là-dessus.
Pour le Grand Prix de l’Intégration, avez-vous bénéficié du soutien ou de l’accompagnement des autorités ou de vos partenaires ?
Effectivement, nous avons eu le soutien de certains de nos partenaires. Il s’agit des sociétés de téléphonie, à savoir Malitel et Telecel. Les boissons énergétiques “Seven seven” aussi.
Comment se porte aujourd’hui le rapport entre votre fédération et le Département des Sports ?
Nos relations sont au beau fixe. Le ministre de la Jeunesse et des Sports, dans sa nouvelle dynamique, est en train de nous insérer dans son programme de développement. Nous sommes en contact avec Oman pour une participation à un meeting équestre. Le département apprécie nos démarches entreprises et a revu notre subvention à la hausse. Nous sommes quand même la deuxième audience sportive au Mali. Et ce n’est pas rien.
Je compte sur les trois entités clés du développement des sports équestres. Le ministère des sports, celui de l’élevage et bien entendu le Pmu-Mali. Ensemble, on est plus fort et la réussite est au bout du tunnel. Il est temps.
Donc je profite de cette tribune pour adresser mes sincères remerciements au ministre Arouna Modibo Touré et à toute son équipe pour cette marque de confiance envers notre fédération.
Et le Comité national olympique et sportif du Mali (Cnosm) et aussi le Pmu-Mali, votre sponsor officiel ?
Le Comité national olympique et sportif du Mali (Cnosm) est toujours à nos côtés et est toujours présent lors de nos activités équestres. Qu’il en soit remercié ici. L’apport du Pmu-Mali est crucial et indispensable pour le développement de nos activités.
Nous avons depuis deux ans une subvention spéciale pour les sangs améliorés qui hélas sont acquis en dehors du Mali.
Nous attendons du Pmu-Mali deux choses sans lesquelles nous ne pouvons-nous développer et rivaliser avec les autres pays de la sous-région. Un centre d’insémination et une tribune aux normes internationales.
Quelles sont les perspectives pour 2020 ?
La préparation du Grand Prix Pmu-Mali. Celui de la Nation et la poursuite de nos objectifs principaux, à savoir le développement de nos infrastructures.
Etes-vous satisfait du bilan de la saison écoulée ?
Tout à fait, le monde du cheval a assisté à des empoignades épiques qui resteront à tout jamais dans les annales des sports équestres au Mali. Le Grand Prix du Pmu et le sacre de Mansour pour la troisième fois au Grand Prix de la nation.
Et si on vous demande de faire le bilan de votre participation au dernier Salon du Cheval au Maroc, que diriez-vous ?
C’est toujours une réussite et nous avons été toujours cités en exemple. La preuve, notre présence dans les journaux marocains et à la télévision. C’est juste le soutien de l’Etat qui nous manque, hélas.
Comment avez- vous appris le décès du cheval Mansour ?
C’est avec beaucoup d’amertumes que nous avons appris le décès brutal du cheval Mansour. Mais, même nous qui sommes les propriétaires de chevaux, mourront un jour.
En tout cas, le décès de Mansour est une grande perte. C’est un cheval que tout le monde adorait.
Quels sont vos rapports avec le Chérif de Nioro, qui est un grand admirateur des chevaux ?
J’ai de très bons rapports avec le Chérif de Nioro. A vrai dire, c’est quelqu’un qui a toujours été à nos côtés. Notre passion pour le cheval est là même.
Votre dernier ?
Vivement une collaboration plus poussée entre nos trois entités. Le département des sports, le Pmu-Mali et la Fédération malienne des sports équestres naturellement. Le potentiel est là, nous avons juste besoin d’un coup de pouce. Merci !
Réalisé par El Hadj A.B. HAIDARA