Mme Sangaré Aminata Kéïta, présidente de la fédération malienne d’athlétisme (FMA) “Nous ambitionnons de faire du meeting de San un centre de regroupement et d’entraînement de haut niveau pour les athlètes du Mali et d’Afrique”

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Elue à la présidence de la Fédération malienne d’athlétisme (FMA) il y a 14 mois, Mme Sangaré Aminata Kéïta et son bureau sont en train de laisser des traces indélébiles sur l’athlétisme malien. Dans l’interview qui suit, elle parle de la 27e édition du Meeting “Mémorial Bakary Touré dit Samson”, du bilan de son bureau, du procès intenté contre son bureau par Sogoba et de la mise en place du bureau de la Ligue d’athlétisme de Bamako. Entretien !

Aujourd’hui-Mali : La 27e édition du Meeting “Mémorial Bakary Touré dit Samson” de San s’est tenue du 29 au 31 mars derniers. Quelles ont été les grandes innovations et les grandes satisfactions de cette réunion d’athlétisme ?

Mme Sangaré Aminata Kéïta : Je suis heureuse de pouvoir tirer un bilan de la 27e édition du Meeting de San dénommé “Mémorial Bakary Touré dit Samson”. La grande innovation de l’édition 2019 du meeting a été le nombre élevé de participants. Pour cette 27e édition, nous avons enregistré 24 clubs et 530 athlètes. Il faut dire que la qualité y était aussi.

Ce qui est une grande satisfaction parce qu’organiser un meeting avec un nombre important d’athlètes n’était pas facile. Mais, nous avons réussi à relever le défi de l’organisation. Ce qui est une très grande satisfaction pour nous de la Fédération. Il est bon de signaler que le Meeting de San est la seule réunion d’athlétisme qui regroupe tous les athlètes du Mali de toutes les catégories, c’est-à-dire, cadette, junior et sénior. En plus, ce sont les meilleurs du meeting de San sont sélectionnés pour la Réunion d’athlétisme du Kénédougou (RAK). C’est ainsi que nous donnons un certain nombre à chaque club pour qu’il puisse être représenté. Parce que, c’est à partir du meeting de San que la Fédération malienne d’athlétisme programme les autres compétitions qui sont sur sélection. Aussi, pour la qualité des athlètes, nous avons constaté la percée en force de certains athlètes des régions comme Tombouctou qui, aujourd’hui, a deux clubs et qui était sur le podium avec l’athlète Ibrahim Cissé d’Al-Farouk qui a occupé la 3e place au lancer de Poids Hommes, avec 12,88 m. Ce qui est une performance.

Il y a eu aussi la belle performance de la Ligue de Gao dont l’athlète Souliatou Rabiou du Sonni a occupé la 3e place au 200 mètres femmes avec un temps de 26″9. Ce qui veut dire qu’il y a eu un grand chamboulement. Ce qui est preuve de compétitivité des athlètes des régions. Et ce qui veut dire qu’aucun club ne viendra à San pour faire du tourisme ou une promenade de santé. Il faut que les athlètes travaillent et se battent pour décrocher des places.

Et quand nous voyons un club comme l’AS AK qui s’est hissé à la 3e place du classement général et un club comme l’AS Police (2e avec 15 médailles au classement général) qui a sérieusement bousculé l’Usfas (1ère avec 16 médailles) cela est une grande satisfaction pour le bureau de la Fédération. Ce qui veut dire qu’il faut s’attendre à de très belles performances à Sikasso et à Bougouni dont les compétitions seront prochainement programmées.

Et les difficultés du meeting ?

Il faut dire que le meeting de San est devenu une machine huilée pour le District d’athlétisme de San. Le meeting s’est très bien déroulé, avec peu de couacs. Et aussi, la Fédération a enregistré l’adhésion de la population, des autorités administratives et politiques de San qui ont accompagné le meeting. Il faut aussi signaler que la famille de Bakary Touré “Samson” s’est appropriée ce meeting. Sans se tromper, nous pouvons dire que la 27e édition du Meeting “Mémorial Bakary Touré dit Samson” de San a été une réussite.

Quelles sont les perspectives pour le meeting de San ?

Nous pensons déjà aux perspectives du meeting. Ce qui me fait dire que le couac du meeting est la piste de course du terrain qui est une piste sans tartan. Ce qui fait que les athlètes ne peuvent pas avoir les performances souhaitées. Donc, en perspective, nous sommes en train de voir comment revêtir cette piste. Ce qui est un passage obligé pour que les athlètes puissent réaliser des performances. Nous avons le chronométrage, mais nous ne pouvons pas l’utiliser à San. Aussi, nous voulons ouvrir le meeting de San à d’autres clubs qui sont en train de taper à la porte de la Fédération malienne d’athlétisme. Donc, nous attendons beaucoup du meeting de San. Parce que, de par la position centrale de San, nous ambitionnons de faire de son meeting un centre de regroupement et d’entraînement de haut niveau pour les athlètes du Mali et d’Afrique. Nous le voulons bien, mais il faudrait que nous puissions avoir tous les matériels et les conditions d’accueil des athlètes. Pour cela, l’athlétisme a besoin de l’appui, du soutien et de l’accompagnement dans toutes ses dimensions. Aujourd’hui, la Fédération malienne d’athlétisme est en train d’implanter l’athlétisme sur tout le territoire malien. Il est donc important que la Fédération puisse s’investir pour accompagner les athlètes.

Vous venez de passer une année à la tête de la FMA. Quelles ont été les grandes réalisations de votre bureau durant cette première année de votre mandat ?

Comme bilan, en 14 mois de gestion de la Fédération, mon bureau a pu exécuter son programme d’activités 2018. Et nous sommes en train de réaliser celui de 2019. Dans ce cadre, nous avons réalisé la diversification des compétitions. Sur le plan matériel, nous avons acquis le chronométrage électronique grâce à l’appui du Comité national olympique et sportif du Mali (Cnosm) et de l’Iaaf. En plus de ces acquis, mon bureau a organisé une formation pour des entraîneurs sur le Système de formation et de Certification des entraîneurs de niveau I/Iaaf ; une formation des journalistes sur les règlements en athlétisme. Mon bureau a pu obtenir 4 bourses pour les athlètes dont 2 bourses olympiques en France pour Djénébou Danté et Fodé Sissoko et deux bourses au Centre régional d’athlétisme de Lomé (Cral) pour Koumba Sidibé qui est une cadette et Issa Sangaré qui était aux Jeux de la jeunesse à Buenos air et qui s’est classé 8e mondial. Le Comité olympique est en train de nous accompagner pour la formation de ces jeunes qui sont présentement au Centre de jeunes à Lomé. Et ils vont participer aux championnats juniors à Abidjan.

Et quelles ont été les difficultés rencontrées par votre bureau

durant 2018 ?

Il faut le dire, les difficultés ne manquent pas. Notre première difficulté est l’insuffisance de financement de nos projets. Nous avons beaucoup de projets que nous n’arrivons pas à réaliser par manque de financement. Parmi ces projets, il y a le recouvrement de la piste du stade de San en tartan. Il y a aussi la réfection de la piste d’athlétisme du stade Modibo Kéïta dont le tartan est complètement détruit. Si les autorités et les sponsors ne nous aident pas à la reprendre ou à défaut à la réparer, il est clair que nous ne pourrons plus organiser certaines compétitions à Bamako. En dehors de ces grandes difficultés, il y a l’accès des terrains pour les athlètes qui ont d’énormes difficultés pour s’entraîner. Souvent, à l’approche des grandes compétitions, les athlètes sont obligés d’aller s’entraîner dans la nature par le fait que le stade Modibo Kéita est occupé. Nous retrouvons souvent le même phénomène dans les régions. Comme difficultés, il y a aussi le manque de financement des compétitions. A l’approche de ces tournois, nous nous prenons la tête parce que nous ne savons pas si ces compétitions auront lieu ou pas. Ce manque de financement constitue une difficulté pour nous. Parce que nous devons être sereins avant la tenue d’une compétition. Nous espérons que nous n’allons pas vivre les mêmes difficultés en 2019. Nous remercions notre sponsor officiel qui est Malitel en plus du Comité olympique, PMU-Mali, MBB, Gana Transport, qui nous appuient dans l’organisation de nos compétitions.

Quelles sont les perspectives pour 2019 ?

Parmi les perspectives pour l’année 2019, mon bureau va continuer à équiper nos démembrements et des clubs en matériels. Nous allons aussi continuer à diversifier les compétitions et à les organiser dans de très bonnes conditions. Sur le plan compétitions, après le meeting de San, nous nous attelons à l’organisation de la participation du Mali aux championnats d’Afrique juniors et cadets devant se dérouler à Abidjan du 16 au 21 avril prochains. Pour la préparation de ces compétitions, nous avons fait l’effort de commencer le regroupement au niveau du stade omnisports Modibo Kéita. Nous avons mis une dizaine d’athlètes à l’internat pour qu’ils soient un peu en jambes avant d’aller affronter leurs homologues africains. Parmi ces athlètes, il y en a une qui vient de Tombouctou, une autre de Kayes.

Qu’en est-il du procès intenté par Sogoba contre votre bureau ?

Nous avons été les premiers étonnés d’avoir reçu une convocation, il y a un mois, au Tribunal de la Commune II pour validation de bureau. Et je pense que les affaires de la Fédération malienne d’athlétisme ne doivent être devant les tribunaux civils. Et nous sommes étonnés parce que cela fait 15 mois que notre bureau est en train de fonctionner. Les plaignants, Sogoba et autres, sont passés par tous les recours. Ils avaient déposé une plainte au niveau du département des Sports, au niveau du Comité national olympique et sportif du Mali (Cnosm) aussi. Ils sont partis au niveau de la Confédération africaine d’athlétisme et même au niveau de la Fédération internationale d’athlétisme. Ils viennent de nous convoquer devant le Tribunal pour une telle affaire. Et cela est une situation triste pour le sport malien. Nous ne devrons pas être à ce niveau. Il y a longtemps, j’avais sonné l’alarme pour surseoir à ces sortes de comportements à l’athlétisme où il n’y a pas beaucoup de monde. C’est au département des Sports de réagir et de prendre le taureau par les cornes pour sursoir à de pareils comportements. Sinon, n’importe qui peut se lever et nous convoquer devant les tribunaux. C’est vraiment triste pour le sport malien et pour l’athlétisme en particulier.

Il y a aussi du bruit par rapport au renouvellement du bureau de la Ligue d’athlétisme de Bamako. Qu’en est-il ?

Il y a quelques jours, la Ligue d’athlétisme de Bamako nous a envoyé une décision pour nous informer du renouvellement de son bureau. Au niveau de notre bureau, nous ne savons dans quelles conditions ce renouvellement a-t-il eu lieu. Et nous avons écrit à la Ligue de nous édifier sur ce renouvellement de bureau. Nous sommes dans l’attente de leur réponse. C’est à partir de leur justification que mon bureau pourra apprécier tout ce qui s’est passé durant cette Assemblée de renouvellement de bureau. Car le sport est une discipline bien codifiée. La convocation et la tenue d’une Assemblée générale est réglementée. Et en allant au-delà de ce code, cela pose problème. Comme message, je dirai aux uns et autres de rester derrière les textes et de faire l’union sacrée autour de l’athlétisme afin de le développer. Et cela ne doit pas poser de problème. Une discipline ne peut pas être développée dans la discorde, dans la zizanie. Ce développement doit se faire dans le respect des textes et dans le respect des hommes.

          Réalisé par Siaka DOUMBIA

 

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