Messi-Guardiola : comment ces deux-là peuvent-ils s’affronter ?

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L'accolade toute symbolique entre Pep Guardiola et Lionel Messi lors d'un match de Liga contre l'Espanyol Barcelone. © Reuters/ © Gustau Nacarino

L’entente Messi-Guardiola à Barcelone a produit quatre années de triomphe entre 2008 et 2012. Ce soir, les deux hommes sont opposés en Ligue des champions.

Eux, face à face ? Lionel Messi et Pep Guardiola se sont tellement fait gagner mutuellement à l’époque où le premier constituait l’élément central du dispositif du second au FC Barcelone qu’on ne peut pas imaginer qu’une victoire de l’un entraîne la défaite de l’autre. Ou inversement. C’est pourtant aujourd’hui un scénario envisageable si l’opposition de prestige mercredi soir en phase de poule de Ligue de champions entre le Barça, emmené par le buteur argentin et Manchester City, coaché par le technicien espagnol, produit autre chose qu’un résultat nul.

14 trophées en 4 saisons

Que serait devenu Messi sans Guardiola ? La question paraît tout aussi valable dans l’autre sens et dans des proportions quasi identiques tant il existe entre les deux hommes « une admiration mutuelle, très équilibrée et un amour commun, presque fanatique pour le football à la façon des habitants de Rosario (ville natale de Messi, NDLR) », selon Thibaud Leplat, spécialiste du foot espagnol et écrivain à qui l’on doit Guardiola, éloge du style.

Il est tout bonnement impossible de penser le FC Barcelone 2008-2012, auréolé de 14 titres dont 2 Ligue des champions et 3 Coupes d’Espagne en seulement 4 saisons, sans l’évidente symbiose Messi-Guardiola. Lorsque l’entraîneur espagnol, lui-même ancien joueur du club catalan, débarque en 2008 au Barça, il construit l’entièreté de son projet autour du jeune Messi, âgé seulement de 21 ans, et le « connecte au jeu alors que celui-ci semblait être cantonné au duel en un contre un », explique Leplat. Positionné par Guardiola à droite bien qu’étant gaucher, Messi fait partie des premiers ailiers « fausse patte » de la Liga, ce qui lui permet d’étendre son influence dans l’axe du terrain en repiquant sur son pied fort et de devenir un formidable buteur.

SOCCER-SPAIN © © Gustau Nacarino Reuters
Zlatan Ibrahimovic, sacrifié au profit de Lionel Messi au Barça.  © © Gustau Nacarino Reuters
Zlatan sacrifié pour Messi

La productivité du petit Argentin devant le but devient si conséquente que Guardiola décide en 2009 de l’installer dans l’axe en faux numéro 9, à la demande de l’intéressé, quitte à sacrifier Zlatan Ibrahimovic. Le Suédois incarne pourtant à cette époque l’attaquant de pointe de classe mondiale voulu par le président, Joan Laporta et débarqué de l’Inter Milan pour l’équivalent de 80 millions d’euros à l’été 2009. Mais rien ni personne n’est trop beau pour « La Bestia » (le monstre) comme Guardiola aime surnommer Messi, preuve de l’admiration sans bornes de celui-ci pour son joueur-clé.

À partir de cette année, Lionel Messi entame un règne sans partage, long de quatre saisons, autour de la plus convoitée des récompenses individuelles, le Ballon d’or. Difficile de ne pas voir une corrélation entre cet exploit réitéré et la science de Guardiola, quoique mise au service du talent rare de l’actuel quintuple Ballon d’or. Car de la même façon que Messi n’aurait sans doute pas cueilli autant de lauriers sans son éminence grise, Guardiola, le bilan de Guardiola au Barça n’aurait pas approché autant la perfection sans le génie communément admis de Messi.

 Publié le 19/10/2016 à 16:03 | Le Point.fr

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