Messi et Guardiola, anges et démons

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Josep Guardiola et Lionel Messi sont incontestablement les références au niveau mondial dans leurs rôles respectifs, d’un point de vue purement sportif. Mais si leurs qualités propres d’entraîneur et d’attaquant ne sont aucunement à remettre en cause, certaines attitudes des deux hommes peuvent déplaire, et frisent même parfois l’indécence.

Pep Guardiola est un tacticien hors-pair. Sur le banc du FC Barcelone depuis l’été 2008, après avoir pris la suite de Frank Rijkaard, ce Catalan de naissance a remporté une pléiade de compétitions, a ajouté plusieurs lignes au palmarès d’un club à l’armoire à trophées déjà fort bien garnie : trois Liga, une Coupe du Roi, trois Supercoupes d’Espagne, deux C1, deux Supercoupes d’Europe, et une Coupe du Monde des Clubs. Si l’on s’en tient uniquement aux résultats, il apparaît quelque peu osé, voire incongru de le critiquer. Sauf que ce ne sont pas ses compétences techniques qui sont contestées, mais bien ses relations humaines occasionnellement tempétueuses avec certains de ses joueurs.

Le philosophe n’aime pas quand le Lion rugit trop fort

Dès sa prise de fonctions, il souhaite ne plus s’appuyer sur le Brésilien Ronaldinho. Un choix que l’on peut comprendre, dans la mesure où l’ancien milieu offensif du PSG est clairement sur la pente descendante, a du mal à se maintenir à un poids de forme convenable, et n’est plus à la hauteur physiquement. Il ne compte pas plus sur le Portugais Deco, pour des raisons similaires. Mais rien ne justifie le fait que Samuel Eto’o soit viré comme un malpropre un an plus tard, alors que l’avant-centre Camerounais boucle un exercice 2008-2009 du tonnerre, lors duquel il marque trente fois en championnat, et à quatre reprises sur la scène continentale, dont une réalisation en finale contre Manchester United. Sa contribution au fabuleux triplé du Barça est prépondérante. Guardiola juge son ego surdimensionné, et le contraint à s’envoler vers d’autres cieux.

Un joueur qui a le boulard et qui n’apporte rien sportivement doit, en toute légitimité, être viré. Un joueur qui a le boulard mais qui est brillant et décisif doit être conservé. C’est une vision des choses que Guardiola ne partage pas. Il s’est aussi permis d’écarter, de manière assez irrévérencieuse, d’écarter le jeune Bojan Krkic, qui n’entrait pas dans ses plans. Une coach aussi talentueux doit faire preuve d’une certaine classe pour montrer la porte de sortie aux hommes sur lesquels il ne compte pas, et manifestement, ça n’a pas été le cas jusqu’à présent.

Lionel Messi, lui aussi, derrière sa gueule de sosie officiel de Philippe Lavil et son statut de gendre idéal, n’est pas non plus irréprochable. Non pas qu’il ne soit pas un excellent footballeur. Son bilan statistique plaide clairement en sa faveur : double Ballon d’Or France Football en titre, deuxième joueur le plus prolifique de l’histoire du FC Barcelone, et auteur la saison dernière de l’exceptionnel total de cinquante-trois buts marqués toutes compétitions confondues avec son club.

Il ne fait pas bon être en concurrence avec la Pulga

Mais lui aussi, dès qu’un de ses coéquipiers marche sur ses plates-bandes, met tout en oeuvre pour le faire sortir du onze de départ dans un premier temps, puis le faire carrément quitter le club par la suite. Ce fut notamment le cas avec Zlatan Ibrahimovic. Bien sûr, le Suédois est quelqu’un d’assez spécial à gérer, mais, tout de même, Messi n’a pas à aller voir son entraîneur pour lui expliquer qu’il ne s’entend pas avec tel joueur, qu’il ne souhaite plus évoluer avec untel ou untel. Cela ne se fait pas. Cette fâcheuse habitude semble encrée en le joueur Argentin : sa cohabitation avec David Villa est loin d’être au beau fixe. L’Albiceleste a fait des siennes en voulant être aligné dans l’axe, en position de faux numéro 9, et il a obtenu gain de cause, exilant l’avant-centre Espagnol sur l’aile gauche de l’attaque. Il lui met maintenant des bâtons dans les roues, pour le pousser à quitter la Catalogne. Peut-être dès cet hiver, plus probablement l’été prochain. Liverpool est déjà prêt à l’accueillir.

Comme quoi, les apparences peuvent être trompeuses, parfois… N’y voyez là aucune jalousie, aucune forme d‘antibarcelonisme primaire. N’imaginez pas non plus que cet article a été écrit par un frustré pro Real Madrid, très loin de là. Seulement, il faut avoir que derrière cette façade d’hommes parfaits ne dérayant jamais la chronique se cachent une sorte d’antipathie de la part de Guardiola et Messi.

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