Eliminé en seizièmes de finale de la Ligue africaine des champions par Zamalek d’Egypte sur ses installations, l’Africa Sport d’Abidjan a plus ou moins digéré la contre-performance. A la direction du club, on essaye de relativiser. En bon perdant. Soixante douze heures après l’élimination du club, le président du Conseil d’administration de l’Africa Sport d’Abidjan, Me Koné Cheick Oumar nous a reçus au siège du groupe Konéko à l’immeuble Résidence «Les Harmonies» au Plateau. En toute décontraction, le président répond à nos questions en présence du président de la section handball, Paul Gogoua dit Pablo et du Secrétaire Exécutif, Mahamadou Sangaré.
Bonjour président, l’Africa Sport est sorti de la Ligue africaine des Champions dès les 16e de finale. Etes-vous surpris par cette élimination?
Je vous remercie de m’avoir donné la parole. Comme vous l’avez constaté, je suis surpris de cette élimination surtout à domicile. La surprise est d’autant grande parce que je ne pouvais pas penser une minute que nous serions tombés devant le Zamalek. Je peux dire que c’est par la providence que Zamalek s’est qualifié. Ce match retour a été complètement dominé par l’Africa. L’arbitre nous refuse un penalty puis accorde un penalty assassin à Zamalek. D’ailleurs, le penalty est discutable. Ainsi va le sport !
Président, l’élimination s’est jouée où. Au match aller ou au retour ?
Ma conviction est que l’élimination s’est jouée au match aller. Parce que je refuse la conception de limiter les dégâts à l’extérieur et de venir chercher la qualification chez moi. Je pense que ce sont des concepts qui sont dépassés. Aujourd’hui avec le brassage des cultures, avec tout ce que nous avons comme moyens de communication, ce n’est plus un avantage de jouer chez soi. Je suis celui qui a pour conception de battre l’adversaire chez lui et de limiter les dégâts à domicile. Je ne me suis pas certainement entendu sur ce point avec mon encadrement technique lors du match contre le Missile à Libreville. J’avais exprimé mon mécontentement après le match contre le Missile alors que nous en avions les capacités. Je l’avais exprimée encore à l’issue de la défaite face au Zamalek. Les Egyptiens ont marqué leur but à la 45e seconde. Le football est bizarre, nous dominons toute la seconde partie sans marquer. On n’a pas cru en nos capacités de gagner le match à l’extérieur. Je pense que l’élimination a commencé depuis ce moment.
Président, le vin est tiré, il faut le boire. L’élimination est déjà un constat. En tant que premier responsable du club, quel est votre état d’âme présentement ?
Notre arrivée à la tête de l’Africa Sport n’est pas pour venir gagner des tournois, mais plutôt construire un grand club. Vous savez, la construction d’une maison se fait avec des briques qui se cassent, des bois qui tombent sur la terre…ce n’est pas facile de construire. Je pense que ces genres d’expérience font partie des embûches rencontrées sur le chemin de la construction du Réal de Madrid de l’Afrique. Je suis un président serein, déterminé à aller de l’avant et tirer les conséquences de l’élimination.
Beaucoup d’observateurs pensent que vous avez réussi le pari de la mobilisation, ce qui est une denrée rare en Côte d’Ivoire. Vous confirmez et comment ?
Nous sommes en train de réussir le pari de la mobilisation, mais nous venons de rater le tournant de la mobilisation. On aurait réussi le pari de la mobilisation en cas de qualification face au Zamalek. On a raté ce tournant. Nous allons nous ressaisir rapidement, ramener les supporters, faire comprendre à ceux-ci que la mobilisation n’a pas de prix. Et s’ils reculent, on ne gagnera plus jamais. Ils doivent se mobiliser pour l’unification de l’Africa Sport d’Abidjan.
Alors, le parcours de la Ligue des Champions est terminé, place maintenant au championnat et la coupe nationale. Comment l’Africa Sport entend relever ces deux défis majeurs sur la scène nationale ?
En championnat, on n’est pas encore tombés. L’Africa a un bon effectif d’au moins de trois équipes entières. Des équipes pouvant jouer le championnat hormis celle qui a joué la Ligue des Champions. L’entraîneur m’a affirmé que l’état d’esprit des joueurs est très bon. Cette équipe a envie de prouver que l’élimination est un accident de parcours.
L’objectif primordial reste le championnat national
L’objectif primordial reste le championnat pour tenter de conserver le titre. Histoire de repartir à la conquête de l’Afrique.
Président, intéressons nous maintenant à votre feuille de route. Peut-on savoir les grands axes de votre chantier à votre prise de pouvoir ?
Mon grand chantier était d’abord la réunification des supporters, c’est-à-dire réconcilier les membres associés, dirigeants des clubs. On ne peut travailler dans la division, dans la bagarre…. Dès notre prise de pouvoir, nous avons privilégié ce point. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles nous avons confié à l’entraîneur italien, le poste de manager général. Parce qu’il fallait détacher cette gestion de toute division. C’était l’objectif primordial. Vous n’êtes pas sans savoir que l’Africa Sport était en train de couler. Nous avons atteint l’objectif de la réconciliation, du maintien et réussi le défi d’être champion de Côte d’Ivoire. Ensuite nous avons commencé à entrevoir la construction du club : le siège de l’Africa, l’organisation des membres associés, trouver des terrains d’entraînement. Nous avons commencé à être gourmands, c’est-à-dire à penser à la Ligue des Champions. Parce qu’en remportant le championnat, on a 20 millions et 2 millions et demi de dollars pour la Ligue des Champions. On a envie de construire. C’est pourquoi nous voulons décrocher la timbale des 2 millions et demi de dollars pour construire. On a fait passer le message. Nous nous sommes donné les moyens de réussir notre défi. Certains de nos moyens n’ont pas pu être prêts au début parce qu’il y a eu des joueurs non qualifiés à temps, les certificats internationaux de transferts (CIT) ne sont pas arrivés à temps. Je ne vois pas en quoi qualifier un joueur en cours de compétition est un problème pour la CAF ou la FIFA.
Président apparemment la feuille de route est en marche vous n’en doutez pas ?
La feuille de route en marche, je n’en doute pas.
Avec la restriction, on constate que vous êtes un président père fouettard. Un communiqué de l’Africa Sport dit en substance : les supporters n’ont pas leur place, c’est pour les dirigeants. Ne pensez-vous que le mot est fort ?
Je ne sais où vous tirez cette information.
Sur la RTI…
Ce communiqué n’était même pas du président. Le président a un bureau, il a un porte parole. Je pense qu’il n’a voulu pas être fouettant, mais plus précis. Parce que certains de nos supporters sont têtus. Il faut peut-être répéter plusieurs fois avec détermination.
Un autre aspect président, le cas Eric Tiago. Nous avons appris que vous avez fait un deal pour arriver aux affaires. Maintenant, le divorce est consommé avec Eric Tiago. Parlez-nous de votre séparation ?
Eric Tiago n’est pas une belle femme pour déclarer le divorce avec lui. Eric est mon jeune frère. Et il ne peut pas y avoir de divorce dans la famille. Avec Eric Tiago il n’ y a pas de problème. Parce que je ne suis pas capable de mettre la main dans le cœur d’Eric et d’en retirer l’Africa. Quand je suis arrivé à la tête de l’Africa, ce n’est pas pour écarter le moindre supporter encore moins le moindre dirigeant. Notre ambition est de ramener tout le monde, dirigeants et supporters à se donner la main pour le bonheur de l’Africa. Avec Eric Tiago, il n’ y a pas de souci. Il m’a appelé la veille du match de l’Africa étant au Caire. C’est d’ailleurs le décès de sa mère qui l’a obligé à rentrer au pays. On s’appelle au téléphone 2 ou 3 fois par semaine. Je suis un président qui tire sur la sonnette d’alarme dans l’intérêt supérieur de l’Africa.
Président, l’Africa Sport d’Abidjan est un club omnisport. Le football est la locomotive, mais le handball a beaucoup de lauriers. Vous confirmez ?
Oui. Ce n’est pas parce que le président de la section handball Paul Gogoua «Pablo» est en face de moi. Pour la petite histoire, c’est le handball qui m’a donné le premier trophée quand je suis arrivé à la tête de l’Africa. C’est un souvenir inoubliable. Le président et son équipe m’ont donné le premier; le football le second, le handball vient de me donner le troisième. L’athlétisme et le basket-ball m’en ont donné. Et nous serons aux cotés du handball, comme on l’a été pour toutes les disciplines, pour apporter notre soutien.
En deux ans de management de l’Africa, quels ont été vos meilleurs moments ?
Vous voulez dire 6 ou 7 mois ? Je suis là depuis le 6 août 2011. Le premier moment de joie c’était le doublé (coupe-championnat) réalisé par les handballeurs. Ensuite, le titre de champion de Côte d’Ivoire avec l’Africa en 3 mois de présidence. Un grand défi que nous avons relevé.
Tout n’est pas cas même rose, il y a des moments où vous avez décidé de rendre le tablier ?
Une telle décision ne m’a pas encore traversée la tête. C’est dans la difficulté que je prouve mes compétences. Chaque fois que c’est difficile, je redouble d’énergie pour vaincre. Le jour où je verrai que tout va bien, je me retirerai tout en regardant de loin les autres diriger le club.
Où en êtes-vous avec la construction des infrastructures de l’Africa Sport ?
Nous sommes en négociation avec les équipementiers pour pouvoir faire le choix. Je peux même dire que mon passage au Caire m’a donné d’autres idées. La reprise du championnat national et la Coupe d’Afrique nous ont fait marquer le pas. Nous sommes allés chercher des joueurs en Afrique même en Europe. Ça nous a coûté financièrement dans la mesure où l’aide de l’Etat et la FIF est insignifiante. Nous avons procédé aux priorités avant de passer à la construction de l’édifice. Dans les jours à venir je convoquerai l’entrepreneur pour relancer la finition du siège. Il faut rapidement remettre le Centre de formation en place. Après, on verra bien pour le Stade proprement dit.
Vous avez un contact avec l’Arab Contractor, à quel niveau vous en êtes ?
L’Arab Contractor était à nos côtés à Abidjan pour ce match. Ils sont venus avec l’ambassadeur d’Egypte. Avec l’Arab Contractor, nous avons commencé à voir dans quelle disposition construire ensemble. Nous ne sommes qu’au stade de projet. D’ailleurs, je dois recevoir le directeur financier dans les jours pour dispositions à prendre. D’autres grands groupes italiens et chinois sont dans notre rayon. On se donne le temps de choisir le bon partenaire.
Un message pour les membres associés et fans de l’Africa ?
Je veux que les supporters restent très mobilisés pour pousser l’Africa Sport d’Abidjan à atteindre son objectif. L’Africa a sa place dans la cour des grands. Bientôt, nous allons entamer une tournée à travers tout le pays, parcourir les grandes villes, offrir une tribune aux supporters et penser à la reconstruction.
Par Baba Cissouma, envoyé spécial à Abidjan
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Si ‘on avait un doute, on sait désormais pourquoi Cheick Oumar Koné court, pour les dollars conséquents que peut lui rapporter le foot. Mais n’oublions pas que ce monsieur a volé les victimes de l’affaire des fûts toxiques de Trafigura, de pauvres gens dont quelques-uns meurent régulièrement à qui ila pris les milliards de milliers de victimes concernées. Ce Mr Cheick Oumar Koné ne paie pas ses fournisseurs, il ne respecte pas ses engagements, c’est pour cela d’ailleurs qu’il a été destitué de son poste de Président de l’Africa millions après que les dirigeants aient constaté les abus de biens sociaux, le non respect de sa parole… les impayés auprès de ses fournisseurs, etc. Ses stés à l’étranger sont en liquidation. Ce monsieur ne fait pas honneur à la Côte d’Ivoire, bien au contraire; il ne fait pas honneur au foot-ball ni à qui que ce soit.
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