Match Cap Vert – Mali: Alain Giresse dévoile les 22 joueurs

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Dans le cadre des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations Gabon-Guinée Equatoriale 2012, le Mali et le Cap Vert s’affronteront dans le Groupe 1 à Praia, le samedi 4 septembre à 16 heures locales, soit à 17 heures à Bamako.

En prélude à cette rencontre, l’entraineur national du Mali, Alain Giresse a animé une conférence de presse pour dévoiler la liste des 22 joueurs devant défendre nos couleurs nationales. C’était le vendredi 27 août 2010, au siège de la Fédération malienne de foot bal. Il faut rappeler que le Mali et le Cap Vert sont dans le même groupe que le Zimbabwe et le Libéria.

D’entrée de jeu, le sélectionneur Alain Giresse a reconnu que l’établissement de cette liste avait été difficile, et cela pour plusieurs raisons. Il citera, entre autres, les blessures, les indisponibilités et la convalescence de certains joueurs. Parmi les blessés, Samba Sow du Racing Club de Lens, El Hadj Mahamane Traoré de l’OGC Nice, pour ceux qui évoluent en France et Kalifa Cissé de Redding en Angleterre. Il a également fait cas de certains joueurs qui refusent désormais de jouer avec la sélection nationale malienne.

Ils sont donc 22 joueurs à être convoqués pour ce premier match. Voici leur liste:

Gardiens de but: Oumar Sissoko (FC Metz), Soumaïla Diakité (Stade malien de Bamako) et Adama Kéita (Club Olympique de Bamako).

Défenseurs: Adama Coulibaly Police (AJ Auxerre), Amadou Sidibé (AJ Auxerre), Ousmane Berthé (Jomo Cosmos), Drissa Diakité (OGC Nice), Abdoulaye Maïga (Stade malien de Bamako), Issiaka Eliassou (Al Masri), Drissa Coulibaly (JS Kabylie), Adama Tamboura (FC Metz), Ismael Kéita (FC Nantes).

Milieux de terrain: Mahamadou Diarra Djilla (Real Madrid), Sidi Yaya Kéita (RC Lens), Souleymane Kéita (Siva Sport), Sambou Yattabaré (SM Caen), Bakaye Traoré (AS Nancy), Lassana Fané (El Merrieck).

Attaquants: Mamadou Samassa (US Valenciennes), Modibo Maïga (FC Sochaux), Moustapha Yattabaré (US Boulogne), Mohamed Traoré (Club Africain de Tunis).

Seydou Kéita dit Seydoublen prend du recul

L’international malien du FC Barcelone dit vouloir prendre un temps de recul pour laisser la place aux jeunes. Est-ce là une façon indirecte de mettre fin à sa carrière en équipe nationale? Toujours est-il que, depuis l’élimination catastrophique des Aigles au premier tour de la CAN Angola 2010, l’ancien Capitaine du RC Lens avait mis en réserve sa sélection en équipe nationale.

Kanouté ne revient pas sur sa position

Depuis la cinglante élimination des Aigles en Angola, le joueur du FC Séville Frédéric Oumar Kanouté avait décidé de mettre fin à sa carrière internationale avec la sélection du Mali. Contacté par Alain Giresse pour les éliminatoires de la CAN 2012, l’ex-international a tout simplement décliné l’offre du sélectionneur national du Mali.

Djilla toujours présent

Le capitaine des Aigles du Mali reste fidèle au poste. Appelé par Alain Giresse pour le premier match des éliminatoires, Cap Vert – Mali, le joueur du Real de Madrid, sauf blessure de dernière minute, devrait donc être de la partie.

Toujours pas de nouvelles de Momo

Depuis que le nouveau sélectionneur national des Aigles du Mali a pris fonction, il n’a reçu aucune nouvelle du joueur de la Juventus de Turin. Mohamed Sissoko dit Momo sera donc absent pour le match de Praia.

Youssouf Diallo


Aigles, Alain Giresse : « KANOUTÉ A DÉCIDÉ D’ARRÊTER »

Dans une interview qu’il a bien voulu nous accorder à deux semaines du match Cap Vert-Mali, le sélectionneur national confirme la retraite internationale de Frédéric Kanouté. Momo Sissoko reste lui, injoignable.

L’Essor : Ne craignez-vous pas un peu ce premier match des éliminatoires qui intervient après la défaite en amical contre la Guinée et l’absence à cette rencontre de la quasi-totalité des cadres de l’équipe ?

Alain Giresse : C’est vrai que le premier ne s’est pas bien passé et qu’on s’est retrouvé avec beaucoup de défections. Il y a eu des cas de blessure qui ont contraint nombre de joueurs à déclarer forfait. Malgré tout, on a fait le match et on a perdu 2-0. Le résultat est mauvais, mais si l’on entre dans les détails du match, on a eu la maîtrise du ballon et on s’est créé des occasions. Malheureusement, on n’a pas été efficace devant et quand on rate beaucoup d’occasions, on s’expose aux contres. Mais cette défaite contre la Guinée ne signifie pas que le prochain match sera également négatif. Il faut simplement tirer les enseignements de cette rencontre et éviter de se poser la question de savoir si le match contre le Cap Vert sera également difficile. On joue un match pour le gagner et nous sommes dans cet état d’esprit. Rappelez-vous, l’Espagne a perdu son premier match à la Coupe du monde, mais les Espagnols ont été sacrés champions du monde.

L’Essor : Comment expliquez-vous toutes ces défections quand on sait que les Djila, Seydou, Mahamane, Sidi Yaya avaient tous donné leur accord pour jouer le match ?

Alain Giresse : Djila, Police, El Hadj Mahamane, Sidi Yaya et Mustaph Yattabaré étaient tous blessés. Quant à Seydou Keïta, il est arrivé au dernier moment. Tous ces joueurs avaient leur nom sur la liste, mais ils n’ont pu être alignés. J’étais obligé de faire appel à d’autres joueurs qui n’étaient pas prévus pour compléter la liste. Je remercie d’ailleurs ces joueurs pour leur disponibilité mais aussi leur club respectif. Comment expliquer ces blessures, je ne sais pas trop. Il faut simplement savoir que c’était très compliqué pour nous surtout en fin de rencontre. Certains joueurs étaient blessés, mais je ne pouvais pas les sortir parce qu’il n y avait personne sur le banc.

L’Essor : Et le silence de Kanouté, Momo et Maha ?

Alain Giresse : Pour Kanouté, il n y a plus de silence. Je l’ai eu après le match, il m’a dit ceci : « coach pour moi la sélection c’est terminé. Je vous le dit officiellement, je ne suis plus sélectionnable ». Donc pour Kanouté, c’est clair : il ne jouera plus en sélection. C’est difficile, mais ça le mérite d’être clair et on sait désormais où on va. Je préfère que les garçons me disent la vérité au lieu de garder le silence. Pour Sissoko et Maha, c’est toujours le problème de contact, mais je ne peux pas passer ma vie à les appeler. Je communique ma liste vendredi (demain, ndlr), mais là encore il y a beaucoup d’incertitudes. J’attends les dernières informations pour faire la liste.

L’Essor : Ne pensez-vous pas qu’un déplacement aurait pu, comme le font la plupart des entraîneurs avant leur prise de fonction, vous permettre de rencontrer les joueurs et de résoudre ce problème ?

Alain Giresse : Bien sûr, mais pour moi il fallait d’abord avoir un contact téléphonique avec ces joueurs ce qui n’a jamais été possible. Même Kanouté, je l’ai eu après le match, tout comme Seydou Keïta. Momo Sissoko, je ne l’ai jamais eu. Et quand on passe son temps à appeler et que l’autre ne répond jamais, comment peut-on interpréter ça sinon qu’il ne veut pas vous rencontrer ? Tous les joueurs présélectionnés m’ont appelé après le match contre la Guinée sauf Momo.

L’Essor : Il y a aussi le cas de Drissa Diakité. Officiellement il était suspendu provisoirement par la fédération, mais vous l’avez convoqué.

Alain Giresse : Je ne suis pas dans la même situation que le nouvel entraîneur de l’équipe de France, Laurent Blanc qui se retrouve aujourd’hui avec plusieurs joueurs suspendus. Quand j’ai déposé ma liste au niveau de la fédération, il n y a eu aucune annotation sur un joueur. Je n’ai pas connaissance de ce dossier et dès lors que la fédération n’a ajouté aucune note à la liste, il n y a pas de raison que Drissa Diakité reste à la touche.

L’Essor : Tous les championnats européens n’ont pas encore repris. Pensez-vous que certains cadres comme Seydou, Souleymane Diamouténé et le capitaine Djila seront au top physiquement pour cette première journée des éliminatoires ?

Alain Giresse : C’est tout le problème des championnats qui commencent tard. Parfaite illustration de cette réalité, la défaite de la Sampdoria en Ligue des champions contre le Werder Brême, mardi dernier. Si les Italiens ont perdu après avoir mené 3-0 au score, c’est tout simplement parce qu’ils étaient moins en jambe que les Allemands. Malheureusement, on ne peut pas se bagarrer contre le calendrier. Cette situation existe partout car toutes les équipes nationales qui participent aux éliminatoires de la CAN, ont des joueurs qui évoluent dans ces championnats. Les entraîneurs n’ont aucun moyen pour régler ce problème. Toutefois, il faut faire attention aux idées arrêtées et précises. On avait dit la même chose lors de la dernière Coupe du monde par rapport à certains joueurs qui ne jouaient pas dans leur championnat. On peut citer par exemple le cas de l’Allemand Klose qui n‘a pratiquement pas joué avec le Bayern Munich, mais qui a marqué cinq buts au Mondial. À mon avis, il y a des situations qui se renversent à ce niveau : certains joueurs qui ne jouent pas dans leur club, retrouvent la confiance et l’envie une fois qu’ils enfilent le maillot national. C’est très difficile de dire qu’il y a une vérité absolue dans le football. Certes, il y a des éléments dont il faut toujours tenir compte, mais de là à penser que c’est comme ça et pas autrement…

L’Essor : Revenons à cette première journée des éliminatoires. Connaissez-vous le football capverdien ?

Alain Giresse : Oui. C’est un football que je connais. J’ai même la cassette du dernier match des Capverdiens contre le Sénégal (1-0 pour les Lions à Dakar, ndlr). Elle est là, je la visionne et la révisionne régulièrement et j’ai un rapport de match qui m’a été fait par un entraîneur présent à la rencontre. Il a fait un beau rapport de match avec des images. La base de leur football ressemble un peu au jeu portugais, mais on n’a pas toutes les informations.

L’Essor : Pensez-vous que les Aigles ont les moyens de gagner à Praïa ?

Alain Giresse : C’est la seule idée qu’il faut avoir en tête au moment de monter dans l’avion. Après, il faudra mettre des choses en place pour atteindre cet objectif. Pour moi, on a les moyens de gagner au Cap Vert, mais cela passe par une bonne préparation, une motivation et une détermination des joueurs.

L’Essor : Est-ce qu’il y a un adversaire dans notre groupe qu’il faut craindre ?

Alain Giresse : Il faut craindre les trois adversaires (le Cap Vert, le Liberia et le Zimbabwe, ndlr). Vous savez, en football il faut appréhender tous les adversaires. Pour moi, un match de football n’est jamais gagné d’avance. C’est fini les scores fleuves, les grandes différences. Tout le monde travaille maintenant et tout le monde s’organise. Quand vous avez une équipe organisée qui joue derrière, qui n’a pas de grands moyens techniques, mais qui parvient à fermer les espaces, ça pose des problèmes. Et maintenant tous les entraîneurs ou presque, savent faire ça. C’est pour toutes ces raisons qu’il est important de marquer le premier pour faciliter la tâche.

L’Essor : Selon vous qu’est-ce qui peut faire la différence à Praïa ?

Alain Giresse : Il faut d’abord avoir la maîtrise du ballon. Avoir la capacité et l’intelligence de l’utiliser pour éviter d’être embêtés. Il faut qu’on trouve des solutions sans pour autant perdre patience. Il faut insister, renouveler, repartir et en même temps éviter de se mettre en danger. Une équipe qui est supérieure doit prendre le match à son compte et sans se mettre en danger. Dans le football moderne on connaît la formule : dominer ne signifie pas gagner.

L’Essor : L’une des plaies des Aigles, c’est le manque de réalisme devant les buts. Avec le départ confirmé de Kanouté le problème ne risque-t-il pas de s’accentuer ?

Alain Giresse : C’est vrai qu’on a eu ce problème lors du match contre la Guinée. L’équipe a eu beaucoup d’opportunités et de possibilités, mais elle n’a pas marqué. Et comme c’est souvent le cas, on s’est fait prendre en contre. Concernant Kanouté, je ne peux pas dire que son départ est une bonne chose sur le plan de la qualité du joueur. Toutefois, il faut savoir qu’il y a des joueurs derrière. Certes, ces joueurs ont moins d’expérience et de vécu que Kanouté, mais eux aussi doivent s’affirmer. Ils doivent prouver leur capacité à marquer des buts.

L’Essor : Quel est votre objectif dans ce groupe ? La première place de la poule ou simplement la qualification ?

Alain Giresse : L’objectif, c’est la première place du groupe. Moi, je ne voudrais pas rentrer dans le jeu des meilleurs deuxièmes et nous ferons tout pour terminer en tête du peloton.

Propos recueillis par S. B. TOUNKARA (L’Essor du 26 Aout 2010)



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