Match amical, Mali-Algérie 2-3 : Aigles, Beaucoup d''interrogations

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Le directeur "Afrique" du département gestion financière de la Banque mondiale, Edward Olowo Okéré est satisfait de la visite qu”il a effectuée la semaine dernière dans notre pays.
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rnLe sélectionneur national, Jean-François Jodar avouait partir dans l’inconnu face à l’Algérie, mardi dernier au stade Robert Diochon de Rouen. Mais le technicien français ne s’attendait sûrement pas à une nouvelle défaite de son équipe après celle subie la veille face au Sénégal. Hélas, les Aigles n’ont pas pesé lourds face aux Fennecs d”Algérie du tout nouveau sélectionneur algérien Rabah Saadane. Battus une fois encore 2-3, Djila et ses coéquipiers terminent leur stage de France la tête basse et avec beaucoup d’interrogations dans la perspective de la CAN. Manquant d’agressivité en défense et au milieu du terrain, l’équipe malienne n’a guère plus de réussite en attaque, où seul Dramane Traoré s’impose comme la plus grande satisfaction. L’attaquant du Lokomotiv Moscou a encore remis au goût de cette seconde sortie de l”E. N., ses réelles prédispositions de tireur de ficelle du groupe. Mais le doublé réalisé par l”ancien attaquant du Djoliba n”a pas suffi face aux Fennecs.
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rnLa partie a commencé sur un chapeau de roue pour les deux sélections. Les nôtres se montrent assez solides derrière, mais étalent beaucoup de déchets dans l’agencement du jeu et l’abordage des buts adverses. Ils cèdent trop de ballons devant des Algériens roublards et qui quadrillent bien le terrain. Peu inquiétés par le jeu stéréotypé du capitaine Djila et ses camarades, les hommes de Saadane qui s’attendaient sans doute à une épreuve physique, haussent le ton dans le dernier quart d’heure. Et ils ne mettent pas assez de temps pour faire fléchir les joueurs de Jodar. Hamer Bouazza profite du laxisme de la défense malienne, pour décocher un tir lointain qui passe sous le keeper Cheick Oumar Bathily pour se loger dans l’angle réduit (40”, 0-1). Fouettée dans son orgueil, l’équipe malienne réplique dans la minute suivante. Le capitaine Mahamadou Diarra est fauché dans les 16 mètres par Meniri Mehdi. L’arbitre international français, Julien Dominique montre le point de penalty et Dramane Traoré exécute la sentence (41”, 1-1).
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rnLe stade Robert Diochon, 15000 places, envahi par la forte colonie algérienne, était moins surpris de voir les Aigles revenir des vestiaires, la tête pleine d’ambitions, surtout avec l’intégration de nouveaux joueurs :.Mahamane Abdramane Traoré prend la place de Souleymane Dembélé et file à droite alors que Amadou Sidibé remplace Adama Tamboura au poste d’arrière-latéral gauche. Le public de Rouen ne s’était donc pas trompé. Car l’équipe malienne donne le ton d’entrée de jeu. Une tête mal appuyée du libéro Mehdi Meniri en direction de son gardien de but, permet à Mahamadou Dissa de remettre le cuir pour Dramane Traoré qui double la mise pour les Aigles (49”, 2-1).
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rnMahamane Abdramane Traoré (53”) et Petit Dissa (57”) avaient chacun l’occasion d’alourdir la marque, mais ils manquent de concentration dans le dernier geste. Solide défensivement et seulement inquiétée par quelques frappes lointaines des Maliens, l’équipe algérienne commence petit à petit à imposer son jeu et parvient à absorber complètement Seydou Keita et Djila au milieu. La sortie de Dramane Traoré qui pesait de tout son poids sur la défense adverse, complique beaucoup les choses pour les nôtres. Puisque Mad Diallo se montra moins saignant en pointe. Et Modibo Maiga chargé de suppléer le Qatarien peine à trouver ses repères sur la pelouse. Côté algérien, Kamel Ghilas entré à la place de Saifi Rafik, a le pied heureux, sur la première grosse bévue de l’axe défensif malien, il remet les pendules à l’heure pour les Fennecs (73”, 2-2).
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rnLe dernier quart d’heure est cauchemardesque pour les Aigles qui pèchent dans tous les compartiments. Bathily tente de retarder l’échéance, mais finit par céder à deux minutes de la fin de la partie. Sur le coup, une mauvaise relance de la défense est interceptée par Belhadj Nadir qui marque le but de la victoire d”une frappe puissante (88”, 2-3).
rnDeux défaites, six buts encaissés et quatre marqués, le bilan du stage français pour les Aigles est on ne peut plus inquiétant. Mais le sélectionneur Jean-François Jodar relativise : "C’est un bilan individuel que je voulais juste tirer. C’est pourquoi j’ai fait autant de chamboulement dans l’équipe. On a subi pendant vingt minutes, puis on est ensuite revenu.
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rnEn seconde période, il y a eu un problème de concentration. Nous avons des garçons qui ont des qualités, mais au bout de quelques minutes, ils pèchent. Les locaux se sont complètement effacés au bout d’un quart d’heure de jeu. C’est un problème physique. Je dis aussi que contre le Sénégal on a expérimenté la défense en ligne. C’était la première fois qu’on appliquait un tel schéma Les qualités sont là, même le keeper Cheick Oumar Bathily a fait un bon match. Nous avons encaissé des buts, mais nous avons aussi su réagir. C’est ce qui rend intéressant le stage. Nous allons poursuivre notre travail en direction de la CAN".
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rnLe sélectionneur algérien, Rabah Saadane lui, a un autre jugement sur le comportement de l’équipe malienne. Il estime que les Aigles sont en début de préparation comme son équipe et que les joueurs maliens ont beaucoup joué à l’économie dans cette rencontre. "Il n’y avait pas beaucoup de prises de risque de la part des ténors de l’équipe malienne. Ce sont des grands professionnels qui pensent que leurs places sont déjà garanties pour la CAN. Ils ne voulaient donc pas se faire mal, peut être que dans les rencontres officielles ils vont montrer leur vrai visage. Mais encaisser 6 buts en deux matches, c’est quand même trop pour cette équipe du Mali. Mais je donne que mon point de vue, il est bien subjectif ", a analysé l’entraîneur des Fennecs.
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rnEnvoyé spécial
rnM. N. TRAORE
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rnMardi 20 novembre 2007 au stade Robert Diochon de Rouen
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rnAlgérie-Mali : 3-2
rnButs de Bouazza Hamer (40”), Ghilas Kamel (73”) et Belhadj Nadir (88”) pour l”Algérie; Dramane Traoré (41” sp et 49”) pour le Mali.
rnArbitrage du trio français : Julien Dominique assisté de Avogadro Dario et Gricourt Christian.
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rnMali : Cheick Oumar Bathily, Boubacar Koné, Cédric Kanté, Adama Tamboura (Amadou Sidibé), Mahamadou Diarra (cap), Seydou keita, Mamadou Dissa (Modibo Maiga), Dramane Traoré (Mamadou Diallo), Souleymane D
embélé (Mahamana A Traoré) et Souleymane Diamouténé (Alphousseyni Keita).
rnEntraîneur : Jean François Jodar
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rnAlgérie : Lounes Gaouaoui, Bougherra Madjid, Yahia Anther, Zaoui Samir, Belhadj Nadir, Yazid Mansouri (cap), Rafik Saïfi (Ghilas Kamel), Nouredine Daham,(Arrache Salim), Bouazza Hamer, Ziani Karim (Boutabout Mansouri).
rnEntraîneur : Rabah Saadane.
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rnL”œil critique des anciens
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rnDans leur voiture comme dans leur salon, les anciens internationaux résidant en France, écoutent toujours "A yé willy" de Kalory Sory. "A yé willy" (mobilisons nous), ce tube du rasta man malien, dédié aux Aigles du Mali, accompagne toujours le quotidien des anciens internationaux maliens installés dans l”Hexagone. Reconvertis depuis plusieurs années et nullement jaloux de leurs cadets, les Habib Sangaré, Mahamadou Cissé "Tostao", Sidi Békaye Touré, Malamine Touré, Aziz Wane, Alou Wane ont un regard critique sur la prestation de la sélection nationale. "C”est une génération talentueuse, les Aigles doivent placer la barre plus haut, c”est à dire faire de la conquête du trophée de la CAN leur objectif fondamental. Il faut qu”ils croient en eux et qu”ils sachent que le pays leur a tout donné. Malheureusement, nous constatons que ces jeunes riches profitent de la sélection nationale pour s”offrir des vacances. On ne sent pas en eux cette grande fibre patriotique. Ils ne mouillent pas le maillot comme cela se doit", estiment les "anciens".
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rnDes anciens qui se souviennent encore de l”époque où les joueurs étaient obligés de prêter des chaussures pour pouvoir participer aux rencontres de l”Équipe nationale. "Le fait de figurer sur la liste de la sélection était une réelle motivation pour nous car tout le monde n”avait pas la chance de porter le maillot de l”Équipe nationale. Nous avons disputé par exemple les éliminatoires de la CAN 1996 avec les maillots de la campagne 94. Nous étions contraints de barrer les noms avec du sparadrap pour pouvoir enfiler lesdits maillots. Les primes de sélection étaient des misères (15 à 20.000 F cfa). Et s”il nous arrivait de faire un bon résultat, l”État nous offrait des parcelles de terrain en guise de reconnaissance. Ce genre de geste n”était pas simplement symbolique, c”était également une fierté pour nous et pour nos familles respectives", soulignent nos interlocuteurs.
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rnQuelles sont les chances du Mali pour la CAN ?
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Les anciens estiment que leurs cadets n”ont pas d”objectifs précis, au regard de leurs différentes prestations. Ils sont tous craints par leurs adversaires, mais nos jeunes peinent à confirmer tout le bien qu”on pense d”eux. Pourtant, le pays leur a tout donné. En Afrique noire, le Mali est premier dans le domaines des infrastructures sportives, et depuis un certains temps, l”État est aux petits soins. Deux jeux de maillot sont offerts aux joueurs à chaque rencontre. Ils disposent même d”un staff médical composé de "blancs" comme on les appelle chez nous. Qu”est-ce qui leur manque encore ? Rien si ce n”est l”ambition !
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rnM. N. T
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