“Le partenariat avec Orange-Mali est d’un apport irremplaçable dans le financement de nos compétitions”
C’est dans un climat convivial et fraternel que la Fédération malienne de football a tenu, le 30 mars dernier, sa 50e Assemblée générale ordinaire, en présence du représentant du ministre de la Jeunesse et des Sports, Mahamadou Sidibé, du président d’honneur de la Fémafoot, Amadou Diakité, ainsi que le vice-président du Comité national olympique et sportif du Mali (Cnosm), Abdoul Wahabou Zoromé. Le président de la Fédération malienne de football, Mamoutou Touré dit Bavieux, a saisi cette occasion pour dresser le bilan de ses 3 ans et demi à la tête de l’instance dirigeante du football malien. Selon lui, beaucoup a été fait, ajoutant que beaucoup reste à faire. Son plus grand regret, c’est de voir le football malien devant le Tribunal arbitral du sport (Tas). “De notre élection à ce jour, le comité exécutif a dû faire face à sept (7) recours devant le Tas dont cinq (5) venant des mêmes personnes qui se cachent derrière la structure dont ils ont la charge d’animer. Nous faisons l’économie des multiples actes de défiance de certains membres vis-à-vis du comité exécutif dans le seul but d’annihiler ses actions en faveur du développement du football national”, précisera-t-il. Et de saluer le partenariat entre la Fémafoot et la société Orange-Mali, sponsor officiel du football malien. “A Monsieur le représentant d’Orange-Mali, nous ne cesserons jamais de vous remercier car votre société est un partenaire stratégique irremplaçable pour le football malien. Depuis plus d’une décennie, Orange-Mali a soutenu notre sport roi”, reconnait Bavieux Touré. Pour conclure, il dira : “Au cours de ce mandant finissant, nous avons tout mis en œuvre pour réussir une véritable réconciliation des acteurs. Si certains, les plus nombreux, ont accepté la main tendue du bureau exécutif, d’autres, par contre sont restés dans leur posture d’affrontement permanent et de blocage du football. Malgré tout, nous ne nous lasserons jamais dans notre quête de réconcilier tous les membres de la grande famille du football de notre pays”. Discours intégral du président de la Fédération malienne de Football prononcé à l’ouverture de l’Assemblée générale ordinaire.
Avant tout propos, nous vous invitons à observer une minute de silence à l’intention de tous nos disparus et singulièrement ceux de la famille du football qui nous ont quittés depuis notre dernière Assemblée générale ordinaire de mars 2021. Il s’agit, entre autres, d’Issa Yattassaye, Karounga Kéïta dit Kéké, Ousmane Farota, Amadou Souaré…
Nous prions pour leur repos éternel.
Merci !
Mesdames /Messieurs, chers délégués,
Nous voici encore rassemblés dans cette salle pour parler football, rien que du football, notre passion commune.
Nous rendons grâce au Tout-Puissant Allah pour nous avoir permis de voir ce jour et ce mois béni du ramadan et de prendre la parole devant vous.
Cette session, la dernière avant la fin du présent mandat que vous avez bien voulu confier à l’équipe que j’ai l’honneur de conduire, est une occasion solennelle pour faire un premier bilan.
Monsieur le Ministre, la famille du football vous remercie pour votre présence ici parmi nous mais aussi pour votre engagement constant à nos côtés.
Monsieur le Ministre, il n’est pas superflu de rappeler devant cette assemblée, le rôle éminemment essentiel que vous avez joué dans l’acquisition du site qui abrite le Centre technique national de la Fémafoot en construction.
A Monsieur le représentant d’Orange-Mali, nous ne cesserons jamais de vous remercier car votre société est un partenaire stratégique irremplaçable pour le football malien. Depuis plus d’une décennie, Orange-Mali a soutenu notre sport roi.
Monsieur le Ministre, Mesdames Messieurs les délégués, chers invités, il y a bientôt quatre ans, précisément le jeudi 29 août 2019, que notre football s’est donné un nouveau bureau exécutif à la suite d’une élection que l’on peut qualifier “d’épique”.
Cette élection faisait suite à une crise de leadership qui a duré près d’une décennie et qui a fortement abîmé les fondements notre sport roi.
Pour une sortie de crise, la Fifa a été amenée à installer un Comité de normalisation (Conor) pour gérer les affaires de notre football. Vingt mois durant, cette structure a tenté de refonder les bases de notre football pour lui donner un nouveau départ.
Après l’élection du nouveau CE, tout le Mali a soufflé un “ouf de soulagement”.
Pourtant, aucune période d’observation n’a été accordée à la nouvelle équipe. Dès les premiers jours de la prise de fonction, le comité exécutif s’est vu confronté à la problématique de l’installation des commissions indépendantes, tel que défini par les nouveaux textes adoptés sous l’égide du Conor. Malgré notre bonne volonté à trouver des solutions de compromis, cette affaire a été portée devant le Tribunal arbitral du sport (Tas), trois jours seulement après notre élection.
La conséquence immédiate de cette saisine fut la suspension de notre première Assemblée générale ordinaire à trois jours de sa tenue. Vous pouvez imaginer aisément ce que cela a provoqué comme perte en termes de temps et surtout d’argent.
La suite est connue et nous n’allons pas nous attarder dessus.
De notre élection à ce jour, le comité exécutif a dû faire face à sept (7) recours devant le Tas dont cinq (5) venant des mêmes personnes qui se cachent derrière la structure dont ils ont la charge d’animer.
Nous faisons l’économie des multiples actes de défiance de certains membres vis-à-vis du comité exécutif dans le seul but d’annihiler ses actions en faveur du développement du football national.
En plus des écueils cités ci-dessus, le comité exécutif a dû faire face à l’épineuse question de financement de ses activités.
S’il est indéniable que le partenariat avec la société “Orange” est d’un apport irremplaçable dans le financement de nos compétitions, il n’en demeure pas moins que cette seule source ne saurait régler tous les problèmes dans ce domaine. Les recettes issues de nos compétitions sont dérisoires, voire ridicules. Il va falloir approfondir la réflexion pour améliorer cette situation.
Le Comité Exécutif est engagé dans la recherche effrénée de sponsors pour accompagner notre football et les structures dédiées à son animation.
Pour ne pas arranger la situation, le désengagement de l’Etat dans le financement de la participation de nos clubs aux compétitions africaines va, à court terme, entraîner le retrait pur et simple de ceux-ci. C’est pourquoi lors de la dernière rencontre entre le Ministre, ses services techniques et une délégation du comité exécutif, il a été demandé de relire l’arrêté interministériel qui date de plus dix ans.
En effet, nous en appelons à nos autorités de tutelle pour revoir très rapidement cette situation. A ces difficultés structurelles, il faut ajouter les résultats mitigés de nos sélections et de nos clubs dans les compétitions internationales.
Les catégories d’âge qui faisaient notre fierté d’antan, marquent le pas depuis quelques temps ; heureusement nos U-17 nous ont réchauffé le cœur en remportant le tournoi Ufoa “A” et se sont qualifiés pour la Can de leur catégorie.
Il faut rappeler qu’il y a deux ans la même catégorie s’était qualifiée pour le tournoi final au Maroc. Malheureusement pour raison de la pandémie du Covid-19, la compétition a été purement et simplement annulée.
Nos U-23 viennent de se qualifier brillamment pour la Coupe d’Afrique des U-23 prévue au Maroc. Battus 3 buts à 1 au match aller, ils ont renversé la situation en dominant leurs adversaires par 3 buts à 0 en match retour au stade du 26 Mars.
Les Aigles A qui ont raté leur Can au Cameroun et une qualification historique à la Coupe du monde 2022 s’étaient retrouvés une santé en gagnant leurs trois premières sorties avant de chuter à Casablanca face à l’équipe de la Gambie. Cependant, ce faux-pas n’altère en rien les chances de qualification des nôtres pour la prochaine Can en Côte d’Ivoire en 2024.
Il faut rappeler que l’équipe nationale locale a été finaliste en 2021 au Cameroun mais s’est effondrée en phase de groupe lors de la dernière édition en Algérie.
Les U-20 ont été vice-champions de la zone Ouest A en 2020 en Guinée, ont raté leur qualification à la Coupe d’Afrique de leur catégorie.L’équipe nationale féminine aussi s’est classée vice-championne de notre zone en 2020 en Sierra Leone.
Monsieur le Ministre, chers invités, camarades délégués,
Malgré ces difficultés et ces contre-performances que nous venons de résumer, il est indéniable que les trois années et demie passées à la tête du football malien ont connu des acquis et des avancées indéniables.
Le comité exécutif s’est efforcé de mettre en œuvre les engagements contenus dans son programme de campagne à savoir :
– la tenue régulière des compétitions nationales ;
– la réorganisation de l’outil de travail y compris la formation des cadres ;
– un appui financier aux membres ;
– des investissements dans des infrastructures dont la construction d’un centre technique moderne, des sièges pour les ligues régionales
– et enfin réconcilier les acteurs du football malien.
Dans le domaine des compétitions nationales, le comité exécutif s’est fait un point d’honneur à organiser régulièrement toutes les compétitions qui sont de son ressort avec attribution de primes conséquentes aux équipes méritantes.
Le football féminin n’a pas été oublié malgré les difficultés financières.
Un festival du football féminin fut organisé à Bougouni pour vulgariser la pratique de cette discipline au niveau des jeunes filles.
Le comité exécutif a aussi financé la participation de l’équipe championne du Mali, l’AS Mandé aux deux premiers championnats de l’Ufoa “A”.
Le football scolaire, nouveau venu dans le système, n’a pas été oublié. Ainsi, au cours de la saison écoulée, le comité exécutif a entièrement financé sur fonds propres, l’organisation d’un championnat scolaire qui a vu la participation des Académies d’enseignement de Bamako et de Kati.
Malheureusement, l’accompagnement des deux structures d’Etat (Enseignement et Sports) a fait défaut pour permettre aux équipes championnes (filles et garçons) issues de ce tournoi, de participer au 1er championnat scolaire de notre zone, parrainé par le président de la Caf.
Dans le cadre de la réorganisation de l’administration pour améliorer la gouvernance, le comité exécutif a commandité une étude institutionnelle qui a abouti à la création d’un nouvel organigramme avec l’introduction de directions et de divisions.
Parallèlement, le personnel administratif a subi une série de formation et de recyclage pour optimiser leurs rendements.
De plus, nous avons inscrit la Fémafoot au programme PST de la Fifa ; ce qui nous a permis de bénéficier de l’appui technique d’un expert de la Fédération française de football pour aider la direction technique nationale à se restructurer.
Dans la même foulée, la DTN a entrepris une série de formation et de recyclage des entraîneurs de divers niveaux. Ainsi une centaine de nos techniciens ont obtenu des diplômes leurs permettant d’exercer pleinement le métier d’entraineur.
L’arbitrage, domaine très sensible, a fortement bénéficié de formation et de recyclage, tant au niveau local qu’au niveau national.
Dans le cadre des cours MA, placés sous l’égide de la Fifa mais financés par la fédération, notre Département d’arbitrage a pu obtenir des sessions pour toutes les catégories d’arbitres, les élites, les jeunes talents, les arbitres féminins et même pour les instructeurs et assesseurs.
Les journalistes n’ont pas été oubliés. Le comité exécutif a organisé à leur intention une session de formation dans le but de les doter d’outils pour couvrir les grands événements sportifs.
Toujours, dans le domaine de l’amélioration de la gouvernance, le comité exécutif a entrepris de doter notre football de plusieurs textes indispensables pour une gestion moderne.
Les textes existants ont été relus et améliorés et de nouveaux ont été produits.
Ces documents, en dépit de possibles insuffisances, constituent une avancée extraordinaire dans l’organisation du football de notre pays. En si peu de temps nous avons mis à dispositions tous les textes indispensables pour une bonne gouvernance de notre football.
En matière d’accompagnements financiers, en plus de supporter entièrement les charges organisationnelles de toutes les compétitions nationales, le comité exécutif a fortement appuyé nos clubs engagés dans les compétitions africaines en leur octroyant une subvention financière, en supportant toutes les dépenses organisationnelles ainsi que le paiement des indemnités dues aux officiels de la Caf.
En matière d’investissements, et toujours dans le cadre des engagements que nous avons pris en 2019, le comité exécutif, avec l’appui de Fifa, a mis en chantier la construction d’un nouveau Centre technique “ultramoderne” à Bamako. Les travaux avancent à souhait et l’inauguration se fera dans un an.
A cela, il faut ajouter, la construction des sièges pour chacune des ligues régionales et cela sur fonds propres de fédération.
Au jour d’aujourd’hui, les sièges des ligues de Sikasso et de Gao sont en construction et les travaux sont largement avancés.
Dans les tous prochains jours, il sera procédé à la pose de la première pierre du siège de la ligue de Mopti et probablement de celui de Ségou.
Au-delà de ses engagements, le comité exécutif est résolu à apporter son concours dans l’amélioration de la qualité des infrastructures sportives au niveau des régions et des cercles pour booster le football dans ces localités. La cadence sera maintenue et toutes les ligues auront un siège propre. Par ailleurs, le comité exécutif, dans sa quête de redonner au football malien, la considération qu’il mérite, a réussi à faire venir dans notre pays les plus hautes autorités du football africain et mondial. Ainsi, nous avons eu la visite au Mali du président de la Caf, le Dr. Patrick Motsepe et celle très remarquable du président du football mondial Gianni Infantino qui a profité de son séjour pour procéder à la pose de première pierre du nouveau Centre technique de la Fémafoot. A ces visites mémorables, nous avons aussi été honorés par la présence à la finale de la 60e Coupe du Mali, de plusieurs présidents de fédérations africaines et d’anciennes gloires du football africain.
Au cours de ce mandant finissant, nous avons tout mis en œuvre pour réussir une véritable réconciliation des acteurs. Si certains, les plus nombreux, ont accepté la main tendue du bureau exécutif, d’autres, par contre sont restés dans leur posture d’affrontement permanent et de blocage du football.
Malgré tout, nous ne nous lasserons jamais dans notre quête de réconcilier tous les membres de la grande famille du football de notre pays.
Vive le Mali uni et en paix pour que vive un football épanoui”.