Sur le chemin de sa passion, le mécène de Barouéli vient de voir ses actions désintéressées en faveur du sport reconnues d’utilité par les plus hautes autorités du pays. Au moment où il s’y attendait le moins, le plus grand propriétaire du Champ hippique et non moins vice-président de l’AS Bakaridjan vient d’être décoré chevalier de l’Ordre national. Très ému, le premier chevalier issu des rangs du monde du cheval a dédié cette distinction aux acteurs du noble animal, au président Habib Sissoko pour ses efforts dans l’accompagnement de sa discipline et au Chérif de Nioro pour son soutien constat envers sa modeste personne.
n attendant la réception officielle de sa médaille, c’est l’euphorie générale au Champ hippique de Bamako. Cette joie est aujourd’hui également partagée par l’ensemble des sportifs du pays qui ont côtoyé l’homme et qui jugent cette distinction bien méritée. Pour le Cobra Noir de Barouéli cette reconnaissance est une invitation à poursuivre son chantier du développement du sport en général et du sport équestre en particulier. Qui est véritablement ce don du ciel ?
Madoufing en quelques phrases ?
Né à Sikasso et élevé à Mopti, Madoufing est originaire de Barouéli dans la région de Ségou. Inconditionnel du ballon rond dans sa tendre enfance, ce supporter des Rouges de Hérémakono n’avait pas hésité à l’époque à prendre en charge une équipe de football au niveau de son quartier Banankabougou. Sous les ailes de son oncle feu Alou Kouma, Madoufing a forgé une grande solidarité au service du sport malien. Que l’on l’aime ou pas, l’histoire retiendra qu’au Mali, personne n’a fait mieux que lui pour le rayonnement de l’ensemble des compartiments du sport équestre.
Propriétaire de la plus grande écurie du Champ hippique, il est aussi d’un secours inestimable pour les instances et les acteurs de la discipline. Depuis des années, la Fédération et les autres ligues bénéficient de ses largesses pour rehausser le niveau des compétitions, mais également améliorer les infrastructures hippiques.
A la différence des autres de sa trempe, le Cobra Noir de Barouéli n’hésite pas, pour sa passion, souvent à faire le manœuvre, le soudeur et autre maçon pour donner au plus vite le sourire au sein des différentes ligues hippiques.
Le plus souvent très discret sur ses actions, Madoufing a été trahi par ceux qui estiment que les mécènes comme lui ne peuvent rester dans l’ombre de leurs bienfaits.
Pour la petite histoire, il nous a donc été rapporté que l’enfant de Barouéli a offert plus d’une centaine de motos, une dizaine de voitures, des tonnes de vivres et des maisons avec le nécessaire pour un an en guise d’encouragement des acteurs démunis du sport équestre. A ceux qui pensent souvent de bonne foi qu’il en fait trop pour ses revenus, Madoufing répond toujours que le bienfait n’est jamais perdu. Cette décoration nationale qu’il n’a jamais réclamée lui donne certainement raison.
Pour les observateurs avertis, tout indiquait que l’homme de l’année 2013 à Ségou qui était sur les traces de feu Amary Daou courait vers une consécration nationale. Très désintéressé mais intraitable dans son amour du cheval et sa volonté d’encourager le résultat sportif à Ségou et au plan national, Madoufing est aujourd’hui incontournable dans le milieu hippique. Celui dont le Champ hippique de Ségou porte le nom a laissé des traces indélébiles dans l’ensemble des ligues du pays. Le Champ hippique Feu Alou Kouma de Barouéli inauguré le 22 septembre 2020 porte sa marque. Qui dit ou qui fait mieux ?
En plus des nombreux travaux entrepris pour rendre fonctionnels de nombreux champs hippiques, son goût pour les meilleurs chevaux fait de lui l’un plus grand promoteur de la race chevaline locale de tous les temps avec le Chérif de Nioro. “Nous étions très découragés dans l’élevage des chevaux, mais grâce à Madoufing nous avons recommencé. Dieu merci, aujourd’hui, nous nous en sortons très bien. Sa décoration est très bien méritée pour nous. C’est comme si nous avons tous été décorés. Toutes ligues sont heureuses pour lui”, mentionne le responsable d’une ligue.
Un récipiendaire très content
Celui qui a étonné les Ivoiriens en transportant une cargaison de feuilles de haricot par avion de Bamako à Abidjan pour nourrir les chevaux maliens en compétition à Grand-Bassam est aujourd’hui un homme comblé. Ses premiers mots ont été destinés au président Habib Sissoko dont l’œil exigeant et impartial n’est pas étranger à cette récompense honorifique. “Je remercie Dieu mais aussi Habib pour ses efforts en faveur de la stabilisation de notre sport. Cette distinction est aussi celle de l’ensemble des acteurs du sport équestre au Mali particulièrement pour le Chérif de Nioro dont la passion du noble animal a été une source de motivation supplémentaire pour moi. J’invite l’ensemble des acteurs du sport équestre à l’union et à la cohésion pour honorer l’esprit de cette reconnaissance”, souligne Madoufing.
El Hadj A.B. HAIDARA