Mali : Le culte de la demi-victoire

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Après leur brillante participation au CHAN Rwanda 2016 : Les Aigles accueillis en héros au Stade Omnisports Modibo Keita

Le monde du football malien peut se réjouir de la hautement et belle prestation que nous ont gratifié nos aigles. Si pour le commun des mortels au pays de Salif Keita et Seydoublen cette prestation est plus qu’honorable, il existe une certaine opinion relativement dissidente qui se veut raison gardée devant le cas. Le lundi dernier a été en effet très mouvementé dans la capitale et pour cause ? Le  retour du Rwanda de nos locaux  qui terminaient deuxième de la compétition derrière le bourreau et l’ogre congolais. Nos aigles ont été reçus en triomphe par les plus hautes autorités et les citoyens de toutes catégories. Hourra !!! À nos valeureux fils et frères qui ont su relever partiellement  le défi qui était le leur. A noter également  que c’est le meilleur classement de notre pays en trois éditions de cette phase finale du CHAN qui a atteint la finale après un succès historique en demi-finale sur notre meilleur ennemi en l’occurrence la Cote d’ivoire .

Cependant force est de reconnaitre que si nos joueurs méritent de tels accueils, il serait aussi juste de notifier que notre football a soif de réelles victoires qui lui fera prendre un gallon supplémentaire et valoir le respect de ses paires africains.                                                                               De Yaoundé 1972, Tunis 1994, Bamako 2002, jusqu’à Accra et Luanda pour ne citer que ceci, nos aigles ne se sont pas particulièrement démarqués de ces places « maudites » du moins malchanceuses qui n’ont pas forcement leur  place dans l’histoire.  Alors sommes nous fatalement réduits à ces éternelles positions ? La question mérite d’être posée  car  le sport est un joug impitoyable ou en vérité être second n’est pas une victoire. Ceci dit  nous peuple donnons une impression de satisfecit et pis de manque criard d’ambition qui ne dit pas son nom. Apres tous ces périples on a certainement appris, alors la leçon est elle de se contenter des places secondaires ? Un célèbre  champion américain n’entend pas de cette oreille et a déclaré que chaque victoire nait d’une faim inextinguible. Ceci nous fait croire donc que nous n’avons réellement pas faim. La population à son tour ne s’assume pas en vecteur de transmission du soupir de nos  entrailles.                                                                                              Si tous sont unanimes que le potentiel et l’engouement populaire n’ont jamais fait défaut  à nos équipes : ou blesse donc le bat ? Assurément  faute à un état d’esprit conquérant de champion pour chaque aigle sur et en dehors de l’aire de jeu.                                                                                                 Si on a obligation de faire mieux que nos pères, cela impose d’abord une introspection et un examen précis de nos objectifs avec les moyens s’y afférents.  Apprenons donc de tous ces parcours  et sortons de la léthargie ambiante du contentement. Pendant  très longtemps nous avons cabossé cette réputation d’eternel perdant qui décidément nous suit encore.                                                                                               Si d’un coté on détale le tapis rouge, d’un autre coté nous brandissons le carton jaune d’avertissement pour une prise de conscience nouvelle afin d’un véritable essor du sport roi malien.

Isaac Pérou

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