Dans le cadre de la 7ème édition de la fête de l’artisanat et du tourisme maliens, notre compatriote Malamine Koné était présent aux cotés du Ministre N’Diaye Bah pour co-présider l’ouverture de la cérémonie.
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A l’occasion de la visite de son siège, non loin des Champs-Elysées, Malamine Koné a bien voulu nous livrer ses impressions sur la fête de l’artisanat et aborder avec nous les questions concernant les Aigles, la Can , ses attentes et projets.
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rnLisez l’interview de l’enfant de Niena.
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Le Pouce: Quels sentiments vous animent après la visite des stands des artisans maliens ?
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Malamine Koné: Je voudrais féliciter notre ministre de l’Artisanat et du Tourisme pour m’avoir accordé l’honneur de co-présider l’ouverture de cet événement important.
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Pour moi, c’était un événement exceptionnel dans la mesure où il s’agit de donner un espoir à notre économie. Si le Mali doit se développer, il se fera avec l’artisanat. Dans l’histoire du Mali et de l’Afrique, l’artisanat a, dans le temps, occupé une place de choix parce que c’est le savoir faire par excellence de l’Afrique. Il est le moyen le plus direct, le plus efficace de raconter l’histoire de l’Afrique à travers la mode. Je félicite le ministre pour cette belle initiative. Il a donné une chance à nos femmes que je salue et encourage. Ce sont elles qui préservent la tradition. Par la qualité de leur travail, elles ont su allier harmonieusement tradition et modernité. Reconnaissons que l’artisanat malien est en train d’évoluer ; il s’adapte à la modernité.
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Le Pouce: Pourquoi confectionnez-vous un maillot pour les Aigles ?
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Malamine Koné : Le Mali a toujours été un pays de football avec des joueurs de renommée internationale comme Salif Kéïta, premier ballon d’or africain, Mahamadou Diarra Djilla, Frédéric Oumar Kanouté. Tous les Maliens sont aujourd’hui persuadés qu’avec notre équipe nationale, la coupe d’Afrique arrivera un jour au Mali. Nous sommes aussi convaincus que nous pouvons obtenir une place pour la coupe du monde 2010, qui se joue en Afrique du sud. J’ai voulu aller au delà du simple rôle d’équipementier en m’impliquant personnellement auprès de la Fédération Malienne de Football et le ministère de la Jeunesse et des Sports. On va à la Can pour gagner et non pas pour passer le premier tour. Nous avons les armes pour gagner. Les autorités ont fait tout ce qu’il faut pour mettre les joueurs dans les bonnes conditions.
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Un nouveau maillot pour la campagne d’Accra, parce que nous avons trouvé une nouvelle équipe avec un vrai public, des supporteurs patriotes.
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Je veux rendre hommage à ces supporteurs que j’ai découverts à Lomé. Ils se sont déplacés dans des conditions très difficiles, en acceptant de laisser derrière eux, leurs familles pour aller supporter les Aigles. Un match joué à l’extérieur est à risque. Les joueurs doivent avoir conscience que le football va au delà. Il s’agit pour eux de donner de l’espoir aux uns et aux autres.
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Le Pouce: Envisagez-vous de prendre en charge la formation d’un cadre malien pour devenir sélectionneur national un jour ?
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Malamine Koné: Votre question est très pertinente. C’est mon souhait et c’est aussi celui du chef de l’état. Je pense que pour l’ensemble des maliens, il est essentiel d’avoir à terme un vrai sélectionneur malien. Je veux que s’il y a une victoire à la Can , on a la coupe du monde, que cela se fasse avec un entraîneur malien. Il faut que cela soit une victoire totale, celle du Mali. Je veux lutter contre tous les préjugés. Il faut qu’on arrête de penser que nos entraîneurs sont incapables. Je dis, il faut que les joueurs arrêtent de penser que nos entraîneurs sont incapables. Ils manquent certainement de formation. Il va falloir recruter un directeur technique national. Nous réfléchissons en ce moment avec Jodar et le ministre de la Jeunesse et des Sports pour une implication réelle du sélectionneur national, dans la formation de nos cadres. Après avoir passé 10 ans aux cotés de Domenech, remporté la coupe du monde des moins de 20 ans, il n’y a aucune raison qu’il ne puisse pas former nos cadres.
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Je veux proposer à la Fédération , au département, d’instaurer un système de quota dans la sélection. Je souhaiterais qu’à terme, qu’on puisse avoir un certain nombre de joueurs locaux associés aux expatriés. Il ne faut plus que sur la feuille de match, on ait 22 joueurs expatriés. Si on veut rehausser le niveau du championnat, instaurons la compétition. Donnons une chance à nos joueurs locaux. Disons leur que c’est possible et que s’ils vont au-delà de leur limite, il y a une place qui les attend dans l’équipe nationale. Si Djila a été capable d’aller au Réal de Madrid, il faut que celui qui joue à Bougouni, sache qu’il peut jouer là-bas.
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Donnons-leur un espoir. Arrêtons de fermer la porte aux joueurs locaux. Je vais me battre dans les prochains jours pour que cela puisse être accepté. Notre championnat ne sera jamais rehaussé si nos joueurs locaux ne sont pas eux-mêmes convaincus qu’ils ont une chance dans la sélection nationale. Le rêve de chaque joueur malien, c’est aller avec la sélection nationale. Ne leur fermez pas la porte. Disons leur que c’est possible de jouer en équipe nationale. Voici ce que je compte proposer au ministère et à la fédération dans les prochains jours.
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Le pouce: Quels sont les caractéristiques techniques des nouveaux maillots des Aigles ?
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Malamine Koné: Ce maillot est très « design », très esthétique, très moderne avec la présence du drapeau. Pour la CAN , nous miserons sur le patriotisme et le civisme maliens. Aujourd’hui, derrière nos joueurs, il y a tout un peuple!
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Le pouce: Pouvez-vous mieux nous éclairer sur la notion de quotas ?
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Malamine Koné: Je ne veux plus entendre qu’il n’y aura pas tel joueur, on ne peut pas occuper ce poste. Il faut que nos stars travaillent pour préserver leur place en se disant qu’ils peuvent perdre leur place. Il va falloir instaurer la compétition, une saine émulation et sortir une bonne équipe qui gagne. Si l’on veut que notre football soit à l’image de celui des Européens, il faut aller dans ce sens. Il faut mériter sa place pour porter le maillot national. Je ne veux plus que les places soient acquises. Quand il y a un joueur moyen, il faut le mettre à coté comme c’est le cas en Cote d’Ivoire.
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Le Pouce: Etes-vous prêt à appuyer la fédération pour relever le niveau de notre championnat ?
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Malamine Koné: Le niveau du championnat passera par l’application du système de quota et la nomination d’un vrai directeur technique.
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Le pouce: Il n’y a pas que le football. Qu’envisagez-vous pour les autres disciplines ?
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Malamine Koné: Je félicite les basketteuses du Mali, ces reines d’Afrique pour leur exploit. Elles ont prouvé que le basket, qui n’est pas un sport très développé en Afrique, avait sa place au Mali. Airness soutiendra le basket et l’athlétisme parce que sa vocation c’est le sport. Nous accompagnerons avec plaisir tout le sport malien.
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Le pouce: Qu’est-ce que vous pouvez faire pour l’artisanat malien ?
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Malamine Koné: J’ai parlé avec le Ministre de l’artisanat et du tourisme. Je peux parrainer des projets. Je fais partie d’une nouvelle commission appelée « Génération Afrique » présidée par Jean-Marie Bockel, ministre français de la Coopération.
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Je me tiendrai à la disposition du ministre pour dire aux Maliens que nos artisans sont des héros de l’économie africaine. Nous devons vous appuyer pour que ce secteur devienne professionnel. Montrons-le à travers des entreprises.
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Entretien réalisé à Paris (France) par
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Tiémoko Traoré
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