Makan Keïta, à propos des ½ finales de la Coupe du Mali : «Les Stadistes ne sont pas hors de notre portée»

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L’Association Sportive de Korofina (ASKO) sera aux prises dimanche prochain avec le Stade malien de Bamako pour le compte des demi-finales de la Coupe Dame du Mali. Un duel tant attendu par le public sportif malien, mais beaucoup plus par les Korofinois qui espèrent damer les pions aux «vieux loups aux dents longues» de Sotuba. En tout cas, c’est le vœu que nourrit le président de l’ASKO, Makan Kéïta (Assureur de profession), dans l’interview qui suit. Lisez !

Le Prétoire: M. le président, peut-on savoir comment est né votre club, l’ASKO ?

Makan Keïta: L’ASKO a débuté en tant qu’un club de quartier au sein duquel les jeunes aimaient s’amuser. Et c’est à la demande de ces jeunes du quartier que je suis devenu le président du club, il y a douze ans de cela.                                                                                                                                

Non seulement vous êtes bien présent en championnat de Ligue 1 Orange,  mais vous avez atteint les demi-finales de la Coupe du Mali. Comment êtes-vous parvenu à ce stade ?

En fait, être en demi-finales de la Coupe du Mali était un rêve que nous caressions depuis qu’on est monté en première division. Je dirai que c’est le fruit  d’un travail soutenu, d’une volonté collective de tout un quartier et on ne saurait excepter personne aussi bien les jeunes joueurs, les supporters, que les dirigeants. C’est main dans la main et avec une forte solidarité que l’ASKO s’est construite doucement et assez humblement. Etre en demi-finales, c’est atteindre un niveau assez élevé de cette prestigieuse compétition nationale, mais ce n’est qu’une étape, un passage obligé et nous rêvons d’aller plus loin par la grâce de Dieu. Nous ferons tout pour gagner la Coupe du Mali cette année, parce qu’un club ne se construit qu’en gagnant des titres.

Président,  quel a été votre secret cette année?

Mon cher Bruno, c’est le travail ! Depuis que je suis à la tête de l’ASKO, nous ne faisons que travailler, nous ne relâchons pas, que ce soit les entraîneurs, les joueurs, les supporters ou les dirigeants.

Pensez-vous que vous pourrez remporter cette Coupe du Mali, édition 2011?

Bien sûr que Oui ! Vous savez, le football ça se joue à des détails près. Nous avons un fond de jeu bien conçu et bien assimilé par tous les joueurs. Il y a lieu de remercier vivement mon entraîneur qui est certes jeune, mais qui a des qualités réelles, qui a un plan précis, un projet de jeu précis. Donc, on a de fortes chances d’aller jusqu’au bout. Je crois que pour un match de football, il faut le maîtriser avant, pendant et même après. Nous ferons tout pour mettre les chances de notre côté.

 Quelles sont les difficultés majeures auxquelles vous avez été confrontées durant la gestion du club?

Pour la gestion du club, ce sont les mêmes difficultés qu’on rencontre comme pour tous les autres clubs du Mali. C’est surtout l’aspect financier qui pose problème. Vous savez, dans le football malien, c’est difficile de voir un club qui a suffisamment de ressources pour ne pas rencontrer des pépins. Il faut gérer les salaires des joueurs, des encadreurs, faire face au frais des soins en cas de blessures des joueurs ou de maladie, assurer les matériels de jeux (ballons, chaussures, maillots) … Ce qui est sûr, l’ASKO est arrivée à se faire une politique conforme à ses réalités. Lorsqu’on arrive à avoir la maîtrise de ces différentes charges, on peut assurer la formation des jeunes. Une fois encore, je salue mon entraîneur Boua Mallé qui abat un travail de titan dans la préparation des jeunes joueurs depuis l’âge de 7 ans. C’est lui qui détient la clé de la formation technique de l’ASKO dans trois catégories qui sont: les pupilles, les minimes et les cadets. Donc, je tiens à vous dire qu’on récolte aujourd’hui les fruits de notre travail. Nos minimes sont en demi-finales de la Coupe de la ligue de Bamako, les juniors également en demi-finales de la Coupe de la Ligue de Bamako, les cadets ont terminés troisième de leur championnat. Notre force réside en somme dans la formation des jeunes à la base.  Mes salutations vont également à Ahmed Barry, Secrétaire général adjoint de l’ASKO, qui abat également un travail énorme au sein du club que rare un dirigeant peut abattre, par sa présence constante et effective à toutes les réunions de ligue. Il est à tout moment présent lorsqu’on a besoin de lui et surtout il veille sur le plan administratif de l’ASKO.

Président,  revenons à la Coupe du Mali, votre adversaire vous fait peur?

Absolument non ! J’ai beaucoup de respect pour le Stade, parce que c’est une grosse pointure qui a plus de 50 ans d’existence, qui a une grande organisation, qui  a beaucoup de supporters et qui a inscrit son nom au palmarès de la Coupe CAF. Cette équipe est rentrée dans le gotha des grandes équipes africaines. Le Stade mérite donc qu’on le respecte pour ce qu’il est. Mais, parler de peur, je vous dis non. Je vous garantis d’ailleurs d’une chose : c’est qu’un match de football n’est qu’un match de football ; un ballon rond,  c’est onze acteurs de part et d’autre. Alors, mes jeunes ne peuvent pas avoir peur, même en dehors du Mali. Ils ont du talent et ils sont tous techniquement au-dessus de la moyenne. Ce ne sont pas des gladiateurs, ils ne sont des costauds, mais sur le terrain du football, ils ont le cœur qu’il faut, ils affichent leur niveau, leur technicité, leur intelligence de jeu et leur tactique. Nombreux sont les spectateurs qui ont l’habitude de voir les combinaisons qu’ils font, leurs séquences de jeu, leurs appuis-soutiens. Si on parvient à les garder deux ou trois ans ensemble, je vous assure que l’ASKO figurera parmi les meilleurs équipes en Afrique. Mais, la question qui se pose aujourd’hui est de savoir si nous pourrons les garder durant les deux ou trois ans. Nous avons monté souvent des équipes à l’ASKO pendant 5 ou 6 ans, mais au finish, nous avons été tout le temps spoliés de nos meilleurs joueurs. Chaque année, il y a dix ou quinze départs, mais dans le contexte actuel, nous ferrons tout pour garder cette génération.

Si vous parvenez à battre le Stade qui a inscrit son nom au palmarès continental, cela sera un exploit pour vous?

Exploit, non. Je vous l’ai bien dit, moi, je respecte beaucoup les Stadistes, mais ils ne sont pas hors de notre portée. Les battre, c’est tout le mal que je leur souhaite. Ce match se jouera 50/50. Certes, ils ont une très bonne conception de jeu et un très bon système de jeu. Mais, il est à noter aussi que nous aussi nous avons notre projet de jeu qui est un projet d’une très grande qualité technique et tactique. Donc, mon cher Bruno, c’est au détail près que ça se jouera. On les a est rencontré deux fois de suite en championnat et ils ont gagné. Mais, sur les deux matchs, je ne pense pas qu’ils furent meilleurs que nous. Ils ont géré les détails pour les deux matchs, maintenant, c’est à nous de gérer cette demi-finale.

Quel message avez-vous à lancer aux supporters et aux fans de l’ASKO?                                                                                                              Je leur demande de venir très nombreux supporter leur équipe en toute sportivité et dans le fair-play. A ce stade de la compétition, l’ASKO ne peut que rapprocher nos deux équipes et les supporters. Quelque soit le vainqueur, il faut accepter le verdict. Je souhaite un match fraternel, donc sans violence. Certes, il y aura un duel, un duel qui se jouera 50/50, mais après le duel, il faudra qu’on se sert les mains et qu’on se dise que c’est le Mali qui a gagné.

Propos recueillis par Bruno LOMA               

 

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