L''international malien Cheick Oumar Dabo se confie à Bamako Hebdo : Je ferai tout pour prouver que je mérite ma place""

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Le meilleur buteur du championnat algérien, Cheick Oumar Dabo, sociétaire de la JS Kabylie, vient de signer un contrat de trois ans avec le club du Havre, en deuxième division française. L”international malien, qui séjournait en Algérie, nous a rendu visite le lundi 16 juillet dernier à l”hôtel El Medhi à Staoueli avant son départ pour la France. Nous nous sommes entretenus avec lui de l”équipe nationale du Mali, de son parcours à la JS Kabylie et sa nouvelle aventure avec le Havre. Dabo estime que la qualification des Aigles du Mali à la CAN 2008 est toujours possible. Pour ce faire, il demande aux supporters d”effectuer massivement le déplacement sur Togo, puisque la présence du " douzième homme" sera décisive pour cette rencontre. Son vœu le plus ardent est de voir le Havre monter en Ligue 1 Française à l”issue de la prochaine saison et de terminer meilleur buteur du championnat.rn

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Bamako Hebdo : Bonjour Cheick Oumar Dabo. Pouvez-vous nous parler de votre carrière, nationale et internationale?

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Cheick Oumar Dabo : Merci. J”ai commencé à taper le ballon dans mon quartier, comme tous les enfants du Mali. J”ai eu la chance d”intégrer le Centre de foot Mamadou Konaté, créé par des professeurs d”éducation physique. J”ai passé deux ans dans ce centre, avant de partir au Djoliba. J”ai commencé d”abord dans la catégorie minimes avant d”être cadet puis juniors J”ai eu la chance d”être sélectionné pour la première fois en équipe nationale junior en 2001 et j”ai signé mon premier contrat professionnel en Turquie. J”ai passé seulement six mois dans ce pays avant de revenir au Mali pour la Coupe d”Afrique des Nations 2002. C”est vrai que je n”ai pas beaucoup joué lors de cette édition, mais c”est là que Coréens m”ont contacté pour que je signe un contrat avec eux. J”ai joué là-bas pendant trois ans. J”ai souffert d”une blessure grave qui m”a éloigné des stades pendant huit mois et, finalement, je suis retourné au Mali, avant de signer un contrat d”une année à Dubaï. Il faut dire que je voulais juste y aller pour rejouer au football parce que ça faisait longtemps que je ne jouais plus. J”ai passé six bons mois dans ce pays. Dieu merci, ça s”est très bien passé.

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C”est après que mon manager m”a contacté pour me dire que nous avions une proposition d”un club algérien, à savoir la JS Kabylie. Au départ, j”ai dit non. Mon manager m”a convaincu de changer d”avis en me disant que le club jouerait la Ligue des Champions et qu”il cherchait un attaquant, car le premier pressenti avait décliné l”offre. Il faut reconnaître que le football algérien est très difficile, d”autant qu”on joue sur des surfaces en tartan. Avant d”accepter, j”ai parlé avec beaucoup de joueurs qui avait évolué dans le championnat algérien, comme Madou Diallo. C”est lui qui m”a d”ailleurs conseillé de venir jouer avec la JSK. C”était devenu un challenge pour moi. Dieu merci, tout s”est bien passé. J”ai ensuite fait mon grand retour en équipe nationale et, aujourd”hui, j”ai décroché un contrat professionnel en France, avec le Havre. J”ai atteint mes objectifs.

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Malgré votre carrière, vous n”avez pas beaucoup joué avec les Aigles. Pourquoi?

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Je me souviens que quand j”étais en Turquie on m”appelait en équipe nationale. On m”appelait aussi quand je suis parti en Corée. Il faut dire que le Mali changeait souvent d”entraîneur à l”époque, ce qui fait que je suis devenu quasiment un inconnu car il aurait fallu venir me superviser jusqu”en Corée. Il est aussi vrai que j”avais eu un problème avec la Fédération Malienne de Football à un moment donné. Vous savez, je suis quelqu”un de direct. Un jour, on m”a appelé en équipe senior, pendant le championnat coréen, alors que les autres étaient en vacances. J”étais parmi les 25 joueurs sélectionnés pour les éliminatoires de la CAN 2004. Finalement, je n”ai pas été retenu en équipe senior, mais on m”a demandé de rester une semaine de plus pour jouer avec les Espoirs, alors que je devais jouer en Corée.

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Mon club ne m”avait accordé qu”une semaine et il comptait sur moi, puisque j”étais titulaire. L”entraîneur du Mali de l”époque m”a fait savoir qu”il ne me connaissait pas et qu”il fallait qu”il me voit jouer avec les Espoirs pour se faire une opinion de moi. J”ai demandé aux responsables de la Fédération d”envoyer un fax à mon club pour qu”il m”accorde une semaine supplémentaire. Chose qui n”a pas été faite. Finalement, je suis donc retourné en Corée. Dès lors j”ai été écarté de l”équipe nationale jusqu”à l”arrivée du nouveau bureau fédéral. Je ne sais pas pourquoi. Ensuite, quand, Dieu merci, je suis arrivé en Algérie, j”ai fait de bonnes choses. Je peux même dire sans me vanter que seuls les aveugles ne voyaient pas ce que je faisais en Algérie. Il était logique que l”on me rappelle en équipe nationale.

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Comment avez-vous vécu cette exclusion?

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Il faut dire que je suis un bon patriote. Je suis un Malien. Je veux tout simplement que mon équipe nationale gagne. J”aurais vraiment aimé joué avec mes coéquipiers. Malheureusement, Dieu en a décidé autrement. Mais je n”ai aucun regret. C”était mon destin. Dieu merci, j”ai aujourd”hui fait mon retour dans la sélection.

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Votre retour en équipe nationale a suscité beaucoup d”espoirs, d”autant que l”on sait que vous êtes un buteur. Malgré tout, le public malien n”a pas vu Dabo briller?

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Si on regarde les images du match qu”on a joué contre le Bénin, on verra qu”il m”est arrivé plusieurs fois d”être bien placé pour mettre le ballon au fond du filet, malheureusement je n”ai pas eu de chance. En Algérie, les gens étaient convaincus que j”allais marquer au moins un but à chaque match. Je dirais que je n”ai pas eu la chance de marquer durant les deux derniers matches des Aigles. J”ai pourtant joué le rôle que l”entraîneur m”avait confié contre le Bénin. Je ferai tout pour prouver que je mérite ma place.

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Etes-vous confiant en la qualification des Aigles pour la CAN 2008?

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C”est du football, rien n”est impossible. C”est à nous de nous dire que nous sommes là pour nous qualifier. Nous n”avons pas eu la chance de le faire lors de la dernière Coupe d”Afrique des Nations, en 2006. Il est vrai que notre dernier match, contre le Togo, se joue à Lomé et que les Togolais seront soutenus par leur public. Tout dépendra du début du match. Nous jouons à onze contre onze. Nous allons tout faire pour nous gagner ce match, d”autant que les gens savent que nous pouvons faire de belles choses. C”est à nous de prouver que nous pouvons nous qualifier. Je demande aux supporters d”être présents en nombre au Togo pour nous soutenir, même s”il faut maintenant acheter des billets. Nous avons besoin de ce formidable public. Nous avons nos têtes sur le billot, car tout le Mali regardera ce match.

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Si on vous demande de juger les choix tactiques de l”entraîneur, que direz-vous?

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Je dirai tout simplement que chaque entraîneur a ses stratégies.

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Parlons-nous de votre séjour en Algérie?

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J”ai fait un séjour agréable dans ce pays. Voyez vous-même la presse. Il y a un journal qui a titré "Dabo a fait un parcours sans faute". Je pense qu”il a tout dit. Toute l”équipe misait sur moi, il fallait donc que je montre mon savoir-faire. J”ai marqué le quart des buts de l”équipe. Je pense que j”ai fait un parcours satisfaisant qui m”a permis de décrocher ce nouveau contrat en France.

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Combien de buts avez-vous marqués?

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J”ai marqué 28 buts au cours de la saison 2006 -2007, dont 17 en championnat.

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Il était prévu que vous alliez jouer votre dernier match contre l”Etoile du Sahel, mais il nous est revenu que vous serez absent lors de cette rencontre?

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Oui, je serai absent. Je souffre d”une blessure au genou depuis le match Mali – Sierra Léone. Je vous confirme que je ne serai pas du voyage sur la Tunisie en raison de cette blessure. Je vais partir à destination du Havre. J”ai discuté avec le Président de la JS Kabylie, M. Hannachi auquel j”ai fait part de ce qui a motivé ma décision. J”espère qu”il me comprendra.

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Quels sentiments vous animent aujourd”hui?

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Il faut dire que je suis venu en Algérie afin d”être repéré par des clubs européens. Il y a beaucoup de joueurs maliens qui sont passés par ce pays avant d”aller en France, comme Madou Diallo. C”était pour moi un passage obligé. Finalement, Dieu m”a écouté et m”a offert cette belle chance. Je suis très content d”avoir signé ce contrat avec le Havre. C”est ce que je voulais, aller jouer en Europe, parce qu”il y a du football professionnel pur dans ces pays.

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Comment vous allez entamer votre nouvelle carrière au Havre ?

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Je connais beaucoup de joueurs maliens qui vivent en France. Je crois que le football est un langage qu”on apprend très vite. Il faut être intelligent. Il s”agit pour moi d”être solidaire de mes coéquipiers. Je sais que ce n”est pas facile, surtout quand on est nouveau dans un club. Il me faudra quand même un bon bout de temps pour m”adapter et me maintenir dans le groupe de tête.

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Pouvez-vous nous parler de ce contrat?

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J”ai signé pour trois ans. Je ne veux pas parler du montant du contrat. Mon souhait, est de voir le Havre monter en Ligue 1 et de terminer meilleur buteur de mon championnat. Je ferai tout pour que le public de ce club soit content de moi.

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Un mot au public algérien que vous allez quitter?

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C”est un public merveilleux. Il est gravé dans mon cœur. Des supporters du Havre qui sont actuellement en Algérie et qui m”ont promis qu”ils seront en France pour me soutenir lors de mon premier match. En Algérie, j”ai été le bienvenu. Je n”oublierai jamais ce public chaleureux.

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Interview réalisée par Aliou B HAIDARA

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