Auteur d’un doublé et d’une passe décisive face à Valence (3-0), Didier Drogba a été le grand artisan de la qualification de Chelsea pour les huitièmes de finale de la Ligue des Champions. Décisif, l’attaquant ivoirien a pesé de tout son poids sur une défense espagnole qui n’a pas su le contenir.
Stamford Bridge a tremblé, trois minutes. Avant de recevoir Valence (3-0), mardi soir, les Blues n’en menaient pas large, avec trois défaites au compteur sur leurs quatre derniers matches à domicile, et un jeu qui ne rassurait personne. Jamais, depuis 2003 et l’arrivée au club du milliardaire russe Roman Abramovitch, Chelsea n’avait échoué en phase de poule de la Ligue des Champions. Dos au mur, condamnés à gagner ou au moins à ne pas prendre de but pour se qualifier, les Londoniens ont tenu leur rang. Ils le doivent beaucoup à un Didier Drogba toujours indispensable.
L’ancien Marseillais a montré à tous ses détracteurs qu’il ne fallait pas l’enterrer trop vite, ni même l’envoyer en préretraite, comme son coéquipier Nicolas Anelka. Face à Valence, troisième de Liga et en pleine bourre (7 victoires en 8 matches), celui qui a marqué 148 buts pour les Blues a remis les pendules à l’heure, et prouvé que la sienne n’était pas venue. En marquant dès la 3e minute de jeu, l’attaquant ivoirien a inscrit le but le plus rapide de l’histoire de Chelsea en Ligue des Champions. La suite a été une démonstration physique, illustrée par ce duel épaule à épaule où Adil Rami (1,90m, 90 kg) s’est retrouvé les fesses par terre, dans sa surface. Avant d’inscrire un doublé d’un extérieur du droit tout en finesse (75e), le ballon d’or africain 2006 et 2009 a laissé sur place deux défenseurs pour délivrer une passe décisive à Ramires (22e).
Neuvième qualification consécutive
Dans le sillage de son rouleau compresseur, les Blues ont retrouvé le jeu qui les avait menés en finale de la compétition (en 2008, contre Manchester United, 1-1, 5-6 t.a.b.) et en demies l’année d’après (contre Barcelone, 0-0, 1-1): des contres, rondement orchestrés, et redoutablement efficaces. Mardi soir, à Stamford Bridge, Chelsea n’a eu que 34% de possession de balle. Et pourtant, on n’a vu que du bleu. Car chaque possession s’accompagnait d’une projection éclaire vers l’avant, que ce soit par l’intermédiaire du Brésilien Ramires, intenable, ou de l’ancien valencien Juan Mata, précieux dans sa lecture du jeu et décisif dans ses passes (3e, 75e).
“Lentement mais sûrement, nous revenons à notre meilleur niveau. Nous avions un bon plan de jeu et la performance de Drogba nous a bien aidés“, a résumé John Terry. Un plan de jeu simple, et que le capitaine des Blues connait bien: jouer à l’Anglaise, sans se dévoiler, avec un point d’appui qui gagne les duels décisifs. L’engagement sans relâche imposé par Chelsea a étouffé les velléités espagnoles, y compris celles de Soldado (14 buts en 19 matches cette saison, dont 5 en Ligue des Champions), que l’on n’a jamais vu sur la pelouse de Stamford Bridge. Avec sa neuvième qualification consécutive pour les phases finales de la C1, Chelsea a sauvé les meubles. Et peut être plus. A confirmer, lundi prochain, devant Manchester City.
Thomas CHOLET / Eurosport